N.B : J'oublie le pitch, tout le monde s'en fout ! Et puis bon, je ne voudrais pas vous spoiler ! ;)

Je ne jouerai pas la carte du mystère, j'adore MAG ! Et après plusieurs heures à endosser le rôle du troufion, et en l'absence d'un chef digne de ce nom, j'ai finalement décidé de prendre une bataille en main. Comme vous allez le lire, c'est là que j'ai réellement commencé à prendre mon pied : nous devons conquérir le point B, une console dans un bâtiment. J'affiche la carte, j'indique un point précis sur la gauche de la bâtisse, qui apparait sur l'interface de chaque membre de mon escouade, et j'hurle au micro : "Tout le monde sur le point signalé ! On va le prendre cet objectif !". Mes gars n'attendaient que ça : un mec pour prendre le commandement. Ni une ni deux, mes sept comparses s'exécutent. Nos ennemis tombent un à un. Alors que les balles fusent de partout, je nomme trois comparses et les somme de me rejoindre du côté droit : "On va les prendre en sandwich !". Pour donner l'exemple, j'avance et je tombe nez à nez avec deux guérilleros. Je m'effondre dans la seconde... mais une voix se fait entendre alors que je me relève d'un coup : "Tu ne vas pas mourir maintenant, boss !". Le toubib que j'ai embarqué m'a réanimé en un instant et les deux autres soldats hostiles sont abattus par mes camarades. Plus remonté que jamais, j'ordonne à mes deux groupes de pénétrer simultanément l'immeuble. Débordés de deux côtés, nos adversaires ne savent plus où donner de la tête et nous plantons fièrement notre drapeau. Nous avons remporté cette bataille, mais la guerre ne fait que commencer... Vous l'aurez compris, MAG vous fera vivre des moments épiques, mais avant cela, il faudra faire vos classes !

Massivement multijoueurs en ligne !

MAG est un FPS qui n'invente rien, il se contente de faire correctement ce qu'il a promis. À savoir, nous faire participer à des guerres modernes de 64, 128 et 256 joueurs sur des cartes gigantesques. Faible par leur nombre (douze seulement), leur taille suffira néanmoins à nous occuper plusieurs semaines. C'est d'autant plus vrai qu'en fonction du contexte, on y joue des rôles différents (attaquants ou défenseurs) et on y pénètre par plusieurs points stratégiques. En résumé, avant de les connaître par cœur, vous devrez y mourir des milliers de fois. D'ailleurs, Il y a tant d'adversaires que vous allez mourir souvent, à moins d'être un "campeur", comme ce fourbe de RaHaN. Et même si j'exècre cette technique, elle paye énormément dans MAG (NdRaHaN : pourquoi crois-tu que je campe, eh !). Ceci étant, il est donc impossible d'éviter l'axiome de base du genre : mort, respawn, course vers l'objectif, kills d'ennemis, nouvelle mort etc... Néanmoins, l'architecture de MAG est telle qu'elle oblige tous les participants à jouer ensemble.

Yes, Sir !

Que vous soyez à 64, 128 ou 256, vous êtes toujours incorporé d'office dans une escouade de huit soldats avec des cibles précises et un chef. Ce dernier indique les objectifs via la carte. Un bunker à sécuriser, une porte à reconstruire avant que l'ennemi ne revienne, une D.C.A à faire sauter pour gagner un point de respawn plus proche de votre but, etc. Si en tuant vos ennemis, vous remportez des points d'expérience, sachez qu'ils seront doublés si vous suivez les ordres. Ainsi, la plupart des joueurs obéissent car plus ils remportent d'expérience, plus leur avatar gagne en puissance. En effet, chaque niveau passé équivaut à un point à placer dans le tableau de compétences. Ainsi, on devient médecin, spécialiste du combat au corps à corps, des armes de poing, de la détection des ennemis. Encore mieux, on gagne en endurance, nos armes deviennent plus stables, plus précises, plus efficaces. Et à terme on cumule même toutes ces compétences. Pour résumer, on jouit constamment de cette montée en puissance parfaitement palpable dans le feu de l'action. Mais je le répète, avant cela, vous allez en chier !

Sur le front !

Certains reprochent à MAG son interface austère, son design peu inspiré et ses armes classiques. Et il est vrai que le fer de lance du online de Sony est un jeu brut de décoffrage. Ce qui compte, c'est le plaisir une fois en jeu, rien d'autre. Et là autant dire que ça déménage. Malgré des graphismes inférieurs à ce qu'on peut voir aujourd'hui, mais néanmoins remplis de détails à foison, on entre dans le trip en quelques secondes. Des explosions troublent l'image, des zings survolent le champ de bataille en permanence, des tirs par milliers fusent juste à côté de votre position, des bombardements se font entendre toutes les trois secondes, des ordres qui arrivent sans cesse à l'oreillette et à l'écran sont autant d'éléments qui vous feront perdre vos repères lors des premières parties. Oui, au début MAG est troublant, voire déroutant. On est paumé même si on ne vous donne accès qu'à des petites cartes (64 joueurs quand même) les premiers temps, afin que vous trouviez vos repères. Les suivantes (128 et 256 joueurs) ne sont accessibles qu'à partir de certains niveaux et constituent le cœur du jeu. Une manière de vous habituer au bordel ambiant avant de vous jeter dans les batailles à 256. Cependant, à partir du niveau 10, on commence à sortir la tête de l'eau. À comprendre comment les cartes fonctionnent, à repérer les objectifs prioritaires, à savoir quel équipement est le plus approprié aux situations etc. Bref, on apprend pour finalement dominer. C'est là toute la force de MAG. On souffre avant d'assimiler les objectifs des leaders pour en devenir un par la suite. Et si certains préfèreront sûrement rester dans l'anonymat, le plaisir de jouer avec une équipe qui se coordonne naturellement surpasse, à terme, vos premiers pas hasardeux en territoire hostile.

Du MAG ou du LAG ?

C'est la grande question : quelles sont les conditions de jeu ? Compte tenu de la qualité graphique honorable et de ses 256 joueurs, le résultat est plus que satisfaisant ! Mais comme je vous l'ai dit, MAG n'est pas exempt de défauts. D'abord, il est très classique dans son interface autant que dans les armes proposées (leur "feeling" reste d'ailleurs en-deçà des ténors du FPS) ; et ceci malgré toutes les spécialisations possibles. Ensuite, aucun lag majeur n'est à déplorer à 64 ou à 128. À 256 par contre, ça arrive parfois. Rien de méchant : un ennemi vous abat alors que vous venez de vous cacher (en fait, il vous tirait dessus depuis déjà 2 secondes) ou vous réapparaissez occasionnellement dix mètres en arrière après une course. De même, il est rageant de se retrouver coincé, le temps de quelques secondes, sur un obstacle anodin. MAG n'est pas parfait, loin de là, mais ses défauts, très rares, ne sont rien face au plaisir qu'il procure.

Face à la concurrence ?

MAG tranche avec les autres jeux du genre de part l'échelle des affrontements. Son plaisir vient purement et simplement de la centaine de joueurs qui participent aux assauts, des stratégies qui se montent ensemble et des améliorations apportées à son avatar. Oubliez les joies d'être le héros, vous devez combattre main dans la main, sans quoi c'est la défaite assurée. Et si ce ne sont pas les kills qui vous font briller, vos comparses n'oublieront jamais vos soins (qui rapportent énormément d'expérience) au cœur de la mêlée. Car la course à l'XP, et donc à la customisation de son alter ego, a réellement un intérêt à terme. MAG est donc un titre bien construit qui se révèle sur la longueur et dans lequel chacun y trouve son compte. Pour exemple, je suis actuellement niveau 28 et proche des 30 heures de plaisir jeu. Sachant que le niveau maximum est capé à 60 et que l'on peut ensuite recommencer (avec quelques avantages) au niveau un dans l'une des deux autres factions, il y a clairement de quoi s'occuper et s'amuser.

MAG est un jeu qui se savoure sur la longueur et qui demande investissement, discipline et sacrifice. Loin d'être parfait, le titre de Zipper Interactive vous plonge néanmoins dans de bonnes conditions au cœur de la guerre, comme aucun jeu ne l'a fait avant lui sur console. Et il profite, en plus, d'une offre hyper attractive : 60 euros le jeu et 70-75 euros avec l'oreillette officielle Sony (qui fonctionne très bien tout en restant relativement confortable, même après des heures de jeu). Et je vous rappelle, à l'occasion, que le jeu en ligne est gratuit. Autant de raisons qui achèvent de me convaincre que MAG a de beaux jours devant lui si les développeurs tiennent leurs promesses en soutenant ce titre avec des DLC déjà prévus, comme vous le savez si vous avez regardé notre reportage.