Assassin's Creed Bloodlines fait directement suite à Assassin's Creed premier du nom. Tout du moins d'un point de vue scénaristique. En effet, Altaïr a réduit à néant les projets de son ancien maître, Al Mualim, et est devenu le patron de la fraternité des assassins. Mais son combat contre les templiers est loin d'être terminé. Ces derniers ont d'ailleurs fait main basse sur l'île de Chypre et ils semblent y cacher quelque chose de précieux. Notre champion du meurtre discret part donc en croisade pour contrecarrer leurs plans ! Tout un programme pour le fan de la saga puisque ce volet portable est censé être le chaînon manquant entre Assassin's Creed et Assassin's Creed II. Autant vous dire la vérité de suite, ce que vous allez vivre est très très étroitement lié à la quête d'Ezio dans ACII. De plus, on ne retrouve aucune référence au héros contemporain de la saga, Desmond Miles, ou même à Abstergo, la société moderne des templiers. A contrario, on a droit à l'interface de l'Animus dans les menus. On se demande bien pourquoi, finalement, puisque l'histoire n'y fait aucunement référence.

Brouillard chypriote

Sans condamner le titre d'un point de vue technique, ACB déçoit quelque peu. D'abord, l'île de Chypre est remplie d'un brouillard permanent. Même si la réalisation 3D est supportable, on a déjà vu bien mieux sur la machine avec, par exemple, God Of War : Chains Of Olympus. Pour résumer, on a droit au minimum syndical. C'est d'autant plus gênant que les villes sont segmentées en minuscules quartiers, tous séparés par un temps de chargement. Même si ce dernier est relativement court, après une installation préalable, vous comprendrez que l'impression de liberté propre à la série en prend un sacré coup. Pire encore, se balader sur les toits se résume trop souvent à des phases de plate-forme mal pensées dans lesquelles les bugs de collision sont légion. Il devient alors préférable d'arpenter la ville via les rues, comme n'importe quel passant ! Ce sera l'occasion de remarquer à quel point les artères des cités sont vides, voire abandonnées. Très logiquement, on finit par se demander si on est bien dans un jeu de la franchise... Exit l'impression de liberté, on oublie la réalisation et le scénario, lui aussi, pour le moins bidon. Mais alors, que reste-t-il à ce Bloodlines ?

Altaïr m'a tuer !

Le point fort de Bloodlines réside dans ses combats. Point barre ! Assez dynamiques et profitant de contres bien rendus, les différentes armes ainsi que les parades efficaces parviennent à convaincre. Néanmoins, Altaïr perd ainsi son statut d'assassin furtif pour endosser celui de tueur sanguinaire ; tant il est facile d'aller droit sur les gardes pour les démonter un à un. Autant vous dire que c'est surprenant quand on a connu l'assassin scrupuleux du premier épisode de la série. Évidemment, notre héros aura bien quelques quêtes annexes, assez répétitives et en petit nombre, à réaliser. Il doit aussi aller au plus haut de certains clochers (ou tours) pour inspecter les lieux mais tout cela ne sont que des réminiscences obligatoires des épisodes de salon, et ça se sent. Bref, Bloodlines déçoit énormément. Attendez... ne partez pas ! Voilà la cerise sur le gâteau : Le jeu se termine en moins de 5h30...

Ce volet portable est une véritable hérésie tant techniquement que ludiquement. D'autant qu'il ne fait même pas de lien historique direct entre Assassin's Creed I et II (Vous y vivrez ce que Ezio découvre sur certains documents dans ACII). Bref, j'ai envie de vous dire : circulez il n'y a rien à voir ! Ou plutôt, allez voir Ezio, lui, il a quelque chose d'intéressant à raconter !