Ce test est une republication de celui paru originellement en exclusivité française le 13 Novembre 2009.

Elles ont bien changé les soirées pyjama. Il y a quelques années, on se retrouvait entre filles pour regarder avec indulgence un film moyen et manger des sucreries. Aujourd'hui, on affectionne plutôt de dégommer quelques zombies gentiment disciplinés accompagnés d'une part de pizza et d'une petite bière. Si les accessoires ont changé, les sensations sont les mêmes. On se marre à l'écoute des bruitages toujours catastrophiques, on couine lorsque Leon Biiiip Ada... (Oh my God !), on sombre dans une nostalgie euphorique et on parle même à la télé : "Si tu savais, mon pauvre Steve, tu ferais moins le malin". Et même, parfois, on tremble un peu.

Histoire Eternelle

Bien sur mes copines et moi, on a toutes joué à la série originale. C'est la condition sine qua none pour apprécier de suivre trois récits distincts et découpés en chapitres tout justes reliés par un bref résumé audio de l'intrigue. Ici, c'est Leon S. Kennedy, star des épisodes 2 et 4 de la saga Resident Evil qui parle. Le début du jeu met en scène sa toute première mission avec le mercenaire Krauser, un récit inédit dans la saga. Cette première introduction de quelques dizaines de minutes passée, on est directement replongé dans les événements de Raccoon City (Resident Evil 2). La durée à été revue à la hausse, avec huit sous-chapitres au lieu de trois par flashback dans Umbrella Chronicles. Et si les secrets révélés par ces chroniques se comptent sur les doigts d'une seule main manucurée, l'agencement des séquences fait la part belle au récit. Entre chaque chapitre, on retrouvera Leon et Krauser en Amérique du Sud. Leur aventure est en fait un beau pot pourri de tous les précédents opus de la série, et ne s'achèvera que lorsque le joueur aura terminé les autres scénarios. Comme toujours, les joueurs les plus avides d'informations ou de souvenirs pourront se plonger dans les dossiers débloqués après chaque chapitre, mais la paperasse apparait finalement assez pauvre en scoops.

Hardcore ou pas ?

Oui, Resident Evil : The Darkside Chronicles est plus difficile qu'Umbrella Chronicles. La caméra est plus nerveuse, mais ce n'est pas la seule raison. L'inertie du précédent opus a été corrigée, et si les armes n'occasionnent toujours pas de recul, l'ensemble apparait immédiatement comme plus dynamique. Tout le bestiaire du jeu a amélioré son jeu d'acteur. Nos amis putréfiés peuvent même piquer des petites pointes de vitesse, alors que les araignées et autres lickers n'hésiteront plus à se déplacer à travers l'écran, ou à reculer pour mieux sauter. Les classiques du shooter sur rail sont eux toujours présents, avec les sacro-saintes nuées de petites cochonneries diverses (vers mutants, piranhas, chauve-souris) bien énervées qui occasionnent des dégâts inattendus. A nouveau, il faudra choisir la bonne arme pour le bon adversaire. Mais ce qu'il y a de bien dans Darkside Chronicles, c'est qu'il vaut mieux conserver quelques munitions intéressantes pour les boss. Car comme dans la série d'origine et, dans une moindre mesure dans le précédent épisode, ces derniers vont vous malmener. Ils se dégomment en plusieurs étapes, en suivant un schéma précis, et n'hésitent pas à revenir même si ce n'était pas prévu dans le scénario d'origine ! En mode Difficile, il fallait bien deux nénettes pourtant aguerries pour se débarrasser des grands méchants. Ce qui permet de noter un mauvais point par contre, la difficulté comme le nombre d'ennemis n'augmentent pas si l'on passe en mode deux joueurs. Dommage.

Chope le Spray !

Du côté des inventaires, quelques modifications bienvenues ont été appliquées. L'amélioration des armes est plus abordable et dépend à présent d'un système monétaire. Cela permet d'augmenter les capacités de son arsenal entre chaque chapitre de façon beaucoup plus significative. Et d'interagir un peu plus intelligemment avec les environnements destructibles. Si dans Umbrella Chronicles les vandales se voyaient rarement récompensés, ici c'est une autre histoire. Les ampoules, statues, pots de fleurs et j'en passe regorgent de pièces qui viendront renflouer nos finances et de blasons Umbrella qu'il faudra collectionner pour obtenir des bonus. Des documents, des cinématiques, des fiches de personnages et d'ennemis... Que du très classique auquel viennent s'ajouter des succès dans la veine de ceux que l'on trouve déjà sur Xbox 360 ou Playstation 3.

Qu'on se le dise, Resident Evil : The Darkside Chronicles ne restera pas dans les mémoires. Sympa, mieux ficelé et doté d'une meilleure réalisation que son prédécesseur, il pêche cependant par une durée de vie un peu moins élevée mais que l'on pourra gonfler artificiellement en variant les itinéraires, ou en augmentant la difficulté du jeu. L'expérience gagnera à être partagée entre fans de bonne humeur, prêts à concéder encore son manque d'envergure à ce titre qui joue sur la fibre nostalgique pour recycler en tout impunité.