Comme vous l'a fait savoir l'ami Cafeine, il est vrai que cette version fait dans le soft côté sang. Oubliez les hectolitres d'hémoglobine de la version Xbox 360. Les gerbes sont plus discrètes et pour ma part, je trouve que finalement ce n'est pas plus mal. Je regrette, néanmoins, l'apparition de fumées violettes lorsque l'on découpe les membres des méchants pas beaux. Mis à part ce détail, le jeu garde tout de même sa violence et surtout, son gameplay d'une précision chirurgicale. Car telle est l'essence même du jeu ! Ryu est, en effet, un maître ninja, et il demeure capable des plus belles prouesses acrobatiques dans ce "beat them all" hors normes : sauts sur les épaules de ses adversaires, courses le long des murs, enchaînements spectaculaires chorégraphiés, décapitations stylisées, super pouvoirs celesto-cosmiques etc... Et tout ça avec une jouabilité aux petits oignons qui répond au doigt et à l'œil. Bref, le fils de la lignée du dragon n'a rien perdu de sa superbe lorsqu'on est au cœur de l'action !

Caprices de star

Vous l'aurez compris, on découpe à tout va et on enchaîne les ennemis par dizaines avec plaisir ! Mais comment se fait-il qu'avec un an de retard sur la version Xbox, la caméra fasse encore des siennes ? Cette dernière arrive à se nicher derrière des poteaux ou à se bloquer contre les murs jusqu'à entacher certains de nos combos. Une constatation décevante qui s'ajoute à une réalisation globalement convaincante malgré des décors à l'architecture peu inspirée et surtout encore trop dépouillés. Cela ne vient en rien gâcher l'ensemble mais on aurait apprécié un petit effort de ce côté. Et ce ne sont pas les changements jour/nuit dans certains lieux qui parviendront à nous épater. Ça reste beau mais rien de bien grisant en 2009. Heureusement, l'installation obligatoire sur le disque dur amenuise les temps de chargement récurrents qui venaient gâcher la fête sur la version originale. Tant mieux, même si on a encore droit à quelques freezes notamment lorsqu'on passe du menu au jeu.

Mieux que l'original ?

Si vous avez lu le test de NGII écrit par notre cher Julo, vous savez comme ce garçon est sensible. Alors son écœurement lié au level design paresseux, toujours présent dans ce volet d'ailleurs, peut-il être pardonné avec les nouveaux ajouts de cette version Sigma ? Avec trois personnages supplémentaires (apparaissant au fur et à mesure de l'aventure) et par conséquent trois nouvelles manières de gérer les vagues d'ennemis, on pourrait croire que oui. Ayane est d'une rapidité incroyable avec ses petits katanas, Rachel fait dans le bourrinage avec sa hache et son flingue alors que Momiji (directement tirée de l'épisode DS Dragon Sword) tranche avec sa lance et son allonge de malade. De quoi varier les styles et apprécier le jeu d'une autre manière. C'est bien, mais on se rend compte sur la longueur que cela reste bien maigre. L'ajout d'un mode coopération en arènes, bourrées d'ennemis cela va de soi, est dans un premier temps assez jouissif, notamment lors des attaques magiques combinées se terminant en véritable explosions atomiques. Le bonheur est même total lorsque vous parvenez à maîtriser l'arène avec votre partenaire grâce à vos coordinations au micro (merci d'ailleurs à mon équipier pour avoir insisté sur ce fait lors de nos parties en ligne). Malgré ce plaisir, on s'étonne encore de ne pas pouvoir faire l'aventure principale à deux en coopération. Ce n'était pas si compliqué à réaliser...

Sigma II mérite-t-il de s'y pencher si vous avez connu la version originale ? Non ! Mais si ce n'est pas le cas ou pire, si vous ne connaissez pas du tout la série, il serait aberrant de passer à côté d'une telle merveille tant sur le plan de la jouabilité que de la qualité graphique globale. De plus, l'ajout de missions en coopération est une réussite, pour peu que vous ayez un vrai partenaire avec lequel les déguster ! Dommage tout de même qu'un manque flagrant d'ambition sur le design des niveaux demeure sur cette version et arrive parfois à rendre l'aventure solo indigeste ; comme ce fût le cas pour notre ami hypocondriaque...