Dead Space Extraction est terriblement violent. Les gerbes de sang à l'écran ne sont rien en comparaison de la vision choquante des morts revenus à la vie sous l'influence du monolithe. Suicides, folie et abominations putrides ont pris possession de l'Ishimura, le vaisseau stellaire que vous avez rejoint en quête de sécurité. Ces événements se déroulent trois semaines avant l'arrivée de l'équipe de secours sur le vaisseau, une aventure déjà bien flippante que certains ont pu vivre sur Xbox360 et PS3 l'an dernier. Mais cette fois, a priori, point de salut en perspective pour les quelques survivants malheureux que vous allez incarner...

Le huitième passager

Les ennemis que vous affrontez dans Dead Space Extraction sont une race extra-terrestre mortelle, les nécromorphes, qui moissonnent les cadavres humains pour pouvoir survivre. Leurs corps sont insensibles aux attaques, il faut donc les démembrer bien salement pour s'en débarrasser. Et pour ce faire vous avez à votre disposition un arsenal digne d'un boucher de l'espace, composé d'armes laser, de lance-flammes ou encore d'outils de mineurs qui vont vous faire de belles taches partout. Là où ça se corse, c'est que Dead Space Extraction est un rail shooter, un titre dans lequel vous pouvez viser et agrandir relativement votre champ de vision en tournant la tête, mais où tous les déplacements de votre personnage sont automatisés, à de rares exceptions près. Ce genre était extrêmement populaire il y a maintenant plus de dix ans sur bornes d'arcades avec des séries aujourd'hui légendaires comme les Virtua Cop, Time Crisis ou encore House of the Dead ("I don't wanna die !"). De nos jours, il revient sur Wii car son principe de pointer l'écran pour viser et tirer s'adapte parfaitement bien à la jouabilité de la console. Et Dead Space Extraction le confirme. Lorsque vous ne visez pas l'écran à l'aide de la Wiimote, il vous faut agiter cette dernière pour rallumer la lampe torche qui n'éclaire déjà pas suffisamment. C'est agaçant, ça fait monter l'angoisse... Mais lorsqu'un monstre vous saute à la gorge dans l'espoir de vous arracher la tête, il faut à nouveau l'agiter. Et là croyez-moi, le geste vient assez naturellement !

Le mal est mis à jour

L'action parfois hystérique de Dead Space Extraction et les sanglantes exécutions qui accompagnent les vagues de nécromorphes alternent avec des phases de progression plus calmes. Engoncés dans des combinaisons spatiales, entourés par le silence claustrophobe des environnements sans gravité, vous vous sentez impuissants. Vous scrutez l'écran, aux aguets, dans l'attente d'une attaque qui ne vous laissera pour seul choix que de tirer. Dans Dead Space Extraction, la fuite n'est pas une option. Ni pour vous, ni pour vos co-équipiers, des personnages bien brossés, tous motivés par le désir de survivre. Leurs réactions sont désespérément humaines face à l'indicible. À la peur s'ajoutent des considérations plus personnelles, des rapports plus intimes entre les personnages. La colère, les luttes de pouvoir même au sein d'un petit groupe, le désir aussi, suggéré à plusieurs reprises... Tous ces détails font de Dead Space Extraction un vrai jeu pour adultes, et pas seulement une orgie de violence. Et si le scénario est assez convenu, la mise en scène des cinématiques et la vie insufflée à vos compagnons de fortune rendent l'expérience encore plus prenante.

Angoissant, prenant, jouissif, dégoutant, frustrant, Dead Space Extraction offre une expérience virtuelle courte mais intense. Si les modes bonus combleront les fans, c'est son mode histoire surprenant de maturité et à la prise en main bien ajustée qui fera regretter à certains hardcore gamers de ne pas posséder la console préférée de toute la famille.