Vous l'aurez compris, parmi les titres Sega présents au lancement de la PlayStation 3, Full Auto 2 n'est pas celui qui fait le plus dans la dentelle. Comme son aîné, sorti sur Xbox 360 il y a un peu plus d'un an, il vous propose donc de participer à des courses endiablées en milieu urbain et industriel, sans vous embarrasser d'un moteur physique intransigeant ni de trajectoires métaphysiques, de rapport poids/puissance ou que sais-je encore... Non : on fonce tout droit, on évite à peine les obstacles et on joue aux fourbes pour dézinguer les adversaires.

Bravo, quelle finesse

Avant de partir en course, vous pourrez choisir votre véhicule et le matériel à installer dessus. Qu'il s'agisse de la double mitrailleuse, du fusil à pompe ou carrément du lance-roquette sur le capot, du pare-choc avant renforcé ou de la machine à fumée à l'arrière (pour semer les adversaires évidemment, pas pour la Gay Pride), vous aurez le choix des armes. En fait, vous opterez pour la meilleure solution en fonction du type d'épreuve et des objectifs à accomplir, car au programme on trouve non seulement des courses classiques, mais aussi de véritables arènes de combat dédiées au death match. Vous aurez le choix de faire ce que vous voudrez en mode Arcade, tandis que le mode Carrière (pseudo-scénarisé) alternera les genres, vous proposant au passage des objectifs primaires et secondaires. Pour passer au niveau suivant, il faudra ainsi finir la course en première position, tout simplement, tandis que le fait de dérouiller toutes les caisses sans détruire votre propre voiture une seule fois, par exemple, dévérouillera en sus quelques fioritures, genre des skins ultra hype pour votre bolide.

Passionnant...

Attendez, il y a bien quelques "subtilités" quand même. D'abord, on note la présence d'un turbo et d'une fonction "retour arrière", qui se partagent une même jauge. Pratique en cas de gros accident pénalisant. De plus, des items disséminés un peu partout sur le parcours vous permettront d'améliorer vos armes, de réparer votre bolide, etc. Les environnements, enfin, sont très largement destructibles, et il est assez jouissif de voir tout s'écrouler dans le décor au fil des tours de piste, tandis que de nombreux raccourcis peuvent être empruntés. Le bourrinage intense de la formule pourra donc laisser place à différentes "stratégies" (notez les guillemets récurents) et autres coups bien fourbes pour rattraper vos adversaires ou les retarder. Côté visuel et "graphimses", tout tient plus ou moins la route malgré des ralentissements un brin énervants de temps à autre. Il faut dire que tout se bousille et que tout explose à l'écran à la moindre occasion. Ah, et les bagnoles se déforment en temps réel bien entendu, de façon plutôt crédible ma foi. Ca m'est déjà arrivé, je sais de quoi je parle.

Et là c'est le drame

La réalisation est donc passable et le challenge proposé conséquent, d'autant que des modes multijoueurs (en splité ou en ligne) viendront rallonger généreusement la durée de vie. Cela dit, dans le line-up de lancement de la PS3, Full Auto 2 reste loin de mériter nos faveurs cosmiques. Passons sur le fait que la formule manque cruellement de subtilité (après tout, il y a un public pour chaque genre), il n'en reste pas moins que quelques éléments énervants viennent noircir le tableau. Par exemple le fait qu'on ne puisse pas vraiment bien définir quels éléments sont destructibles ou non... On pense emprunter un raccourci en défonçant un obstacle, peinard, et on se retrouve le capot plié en deux. Rageant. Question jouabilité également, on aurait aimé avoir des modèles physiques plus crédibles, pas forcément réalistes mais au moins subtils, histoire de prendre un peu de plaisir dans les virages... Mais non : les caisses sont de vraies savonettes de 3 kilos et demi, à la maniabilité vraiment problématique une fois à grande vitesse. Enfin, d'une manière générale, les objectifs et les "stratégies" sont un peu tout le temps les mêmes, ça manque d'idées et même les plus bourrins d'entre vous le trouveront rapidement répétitif.

Bref, malgré des aspects jubilatoires dans la vitesse ou la destruction, malgré un challenge plutôt relevé, il reste difficile de se passionner réellement pour Full Auto 2. Un jeu sans grande envergure donc, qui pêche par un cruel manque de variété, une jouabilité trop simpliste et des défauts de design énervants. Un jeu bourrin comme celui-là se doit d'être bien plus fun pour nous scotcher.