Une chose est sûre : ce Colin-là vous en donnera pour votre argent. Tout, dans le titre, des courses aux bonus, en passant par les Trophées, les niveaux de difficulté et les types d'épreuves, vous fera passer d'excellents moments en sa compagnie. Le grand bain de la compétition vous attend ! Après avoir entré votre nom, ou bien vous être affublé d'un pseudonyme à choisir parmi une ribambelle présélectionnée, vous voilà fin prêt ! Les menus, comme d'hab', ou presque, sont classieux, et sont représentés en 3D, sous forme de "campement" type Rallye. Options, changement / Achats / Customisation de véhicules, Mappemonde où s'étalent vos différentes courses, vous avez tout sous le nez. Comble du luxe virtuel : un écran télé vous permet de visionner les particularités de vos prochaines courses.

Progression par paliers

N'y allons pas par quatre chemins : question feeling, on est entre l'arcade et la simulation, comme très souvent sur les jeux de course console. Evidemment, ici tout se passe à 99,99% sur terre, avec un peu d'asphalte sur certains circuits mixtes, notamment au Japon et à Los Angeles. Il faudra néanmoins être assez "doux" avec l'accélérateur, car le jeu n'autorise pas les reprises brutales des gaz, même avec un gros engin bien lourd type Hummer. La réception sur des grosses bosses ne vous autorise pas à faire n'importe quoi. Apprivoisez d'abord la bête (il est possible de s'entraîner avant chaque course, ou de se lancer dans un contre-la-montre), et choisissez le bolide approprié avant chaque épreuve, même si vous êtes bien "aiguillé" au final.

L'argent : nerf de la course

Le jeu fonctionne donc comme beaucoup de jeux de ce type, à savoir via une progression linéaire, débloquant peu à peu les courses en fonction de vos résultats. Plus vous ferez de courses, dont certaines sont d'entrée de jeu débloquées, et plus vous gagnerez d'argent. Avec cette manne financière, vous pourrez acheter d'autres véhicules, les personnaliser avec moult peintures classiques ou de "stars" du jeu, et force gadgets, comme des klaxons plus ou moins loufoques ou des objets à suspendre à votre rétroviseur. Pour franchir les différents paliers du jeu, vous devrez vous en remettre aux fameux "XP". Des points d'expérience qui vous permettent de passer les niveaux du jeu, sans besoin de terminer les courses d'un pays. Certaines vous en donneront beaucoup, d'autres peu. Tout dépendra de la difficulté. Il faudra de toutes façons vous payer le droit de participer aux épreuves, en achetant les fameux "packs" nécessaires à votre entrée dans ces courses. Pack Rally, Pack Pro, Pack Bolide, Pack All-Star... le tout avec des bolides de marques aussi prestigieuses que Pontiac, Nissan, Subaru, Mitsubishi ou encore BMW. Bref, vous allez raquer !

Essayez donc en "Hardcore"

Ceci étant, votre pécule peut augmenter assez rapidement. Il vous suffira "simplement" de remporter des courses, sachant que plus la difficulté sera élevée, et plus votre prime sera grande (en fonction de votre position à l'arrivée bien entendu). Avec pas moins de six niveaux de difficulté, qui vont de Facile à Hardcore, en passant par Occasionnel ou encore Sauvage, vous aurez de quoi faire. Et de quoi engranger. Mais attention, ne croyez pas un seul instant que le jeu est simple. Sur notre version Test, il était possible de changer à n'importe quel moment le niveau de difficulté du jeu. En sera-t-il ainsi pour la version du commerce ? A priori oui, mais vous risquez d'en baver ne serait-ce que sur les difficultés intermédiaires. L'I.A. est coriace et ne se laisse pas faire. Aussi bien en peloton, qu'en course "en ligne" type Rallye. On notera tout de même que les coudes à coude manquent quelque peu de pêche, malgré des phrases des adversaires balancées durant les courses. On aurait aimé un peu plus de "punch" pour pimenter les joutes roue contre roue.

Pour tous les goûts !

Il existe différents types d'épreuves dans Colin McRae DiRT 2. Bien que classiques, elles remplissent parfaitement leur rôle, et ne font pas trop dans l'esbroufe. Rappelons que nous ne sommes pas en présence d'un jeu d'Arcade. Avec trois niveaux de compétition (Débutant, Pro et All-Star) qui sont autant d'épreuves à débloquer et donc à découvrir, vous aurez droit à plusieurs manières d'appréhender le jeu. Évidemment, vous pourrez les prendre par le bout que vous voudrez, à condition de progresser en permanence. Des courses se débloquent en Malaisie ? À vous de voir si vous préférez les jungles luxuriantes de ce pays d'Asie aux tracés désertiques du Maroc. Entre le Rallye-Raid et ses embranchements, le Rallye qui se joue à tour de rôle, le Rally-Cross (Terre/ asphalte parfois), mais aussi le mode "Last Man Standing" (le dernier à rester en tête a gagné), le mode "1 contre 1" face à une Star du jeu, sans oublier le mode "Domination" (faire le meilleur temps sur une portion donnée de circuit), il y a vraiment de quoi faire sur la grosse quarantaine de tracés du jeu. On n'oubliera pas non plus le "Gate Crasher", qui consiste à pulvériser des publicités en mousse sur votre parcours, de préférence sans en oublier une seule, et en réalisant un bon chrono dans la foulée, tant qu'à faire.

Voyage, voyage !

De Londres à Los Angeles, en passant par le Mexique ou encore la Chine et la Malaisie, en tout une dizaine de lieux sont proposés dans Colin 2. Chacun avec ses décors propres, modélisés avec le souci du détail que l'on sait si précieux chez le développeur anglais. La végétation et les différents environnements sont en tout points exemplaires, poussant la performance graphique à reproduire des spectateurs entièrement en 3D. Ces derniers vont même aller jusqu'à réagir en "live", si vous vous plantez sous leur nez, avec un effet de recul protecteur ! Chaque région a ses spécificités, avec des sessions de jeu de nuit sous les projecteurs, au crépuscule ou encore en plein jour. Pilotage que vous effectuerez d'ailleurs en vue cockpit (fort réussie), ou en vue externe, pour les habitués. Disons que ça sert pour les "replays". La vue au volant remplit son rôle immersif à merveille, mais comme toujours, on lui préférera les autres pour faire des chronos. Pourtant, elle s'avère parfaitement jouable, pour une fois. Avis aux amateurs de sensations extrêmes ou candidats au suicide virtuel. Si vous voulez voir votre pare-brise voler en éclats ou votre portière s'arracher depuis l'intérieur, c'est l'endroit idéal !

La réputation en question

Dans chaque pays traversé, il arrivera un moment où vous affronterez une "Star" du jeu. Qu'elle s'appelle Dave Mirra, Ken Block, Travis Pastrana, Tanner Foust ou encore Katie Justice ou Ben Sulayem, un défi en tête à tête vous attend ! Le but ? Simplement battre votre adversaire à la régulière, sur le terrain de son choix, et gagner son respect. Pour qu'il vous "traite" de légende, il faudra continuer à gagner plusieurs fois de suite. Votre réputation sur internet sera ainsi déjà faite... avant que les joueurs en ligne ne s'occupent de votre cas. Car oui, le titre est évidemment jouable sur internet, comme il se doit. Les amateurs de MotorStorm 1 et 2 devraient se régaler à l'idée d'aller défier leurs amis sur le PSN et le Xbox Live. Nos Stars en question vous accorderont alors, si vous parvenez à les battre, non seulement leur respect, mais également leurs peintures pour des bolides spécifiques, et quelques goodies. Toujours une carotte sympathique. En revanche, selon le type d'épreuve, il sera plus ou moins difficile de les battre. Des têtes à têtes néanmoins précieux et pleins d'adrénaline dès la ligne de départ.

Dégâts...

Un jeu de course sans dégâts, c'est presque une gageure. Même Gran Turismo 5 l'a (enfin) compris. Ils sont, ici, comme on pouvait s'en douter, fort réussis, tout en sachant pertinemment que vous aurez le choix de ne les gérer que de manière "visuelle", ou bien en version "réelle". Auquel cas ils auront une réelle incidence sur votre conduite. Périlleux mais néanmoins réaliste, sans tomber dans la simulation à outrance, tout comme la possibilité de trifouiller quelques éléments mécaniques de la voiture. Oh, pas grand-chose, mais suffisamment pour permettre aux amateurs de faire mumuse avec la hauteur de caisse, la répartition des freins etc. À tester avant un défi, en course libre, donc.

D'ailleurs, les effets spectaculaires inhérents au comportement de votre voiture, sont également légion. Générés par le passage de votre bolide, vous aurez droit à de la poussière volumétrique, des flaques d'eau qui inondent votre pare-brise, et déclenchent automatiquement les essuie-glace, des projections de terre, des bris de glace... des portières arrachées et j'en passe. Votre voiture peut également être détruite, avec un abandon à la clé. Fort heureusement, vous disposez de plusieurs flash-back (selon le mode de difficulté choisi), qui vous permettent de revenir quelques secondes en arrière et de repartir juste avant votre crash fatal ou un virage mal négocié. Un "bonus" qui se démocratise dans les jeux de caisse, mais qui fait toujours plaisir. On sent bien les différents tracés, les passages dans les flaques, la boue, la végétation etc, même si on aurait aimé plus de pêche sur certaines courses.

... Et Missions

Derrière le mot "Missions" en revanche, se cache plutôt des espèces de sous-Trophées / Succès. Pour faire simple, il s'agit, tout en faisant sa course normalement, de réaliser des scores donnés (et visibles dans les options du jeu) tels que le plus long saut, le plus grand nombre de kilomètres parcourus, ou encore le plus long dérapage etc. Le but étant, sans s'en soucier, de glaner là encore ces fameux points de "XP", qui vous donneront des clés pour débloquer les courses. Vous pourrez toujours vous acharner sur ces fameuses missions, mais globalement, elles sont super transparentes, s'attachant plutôt à être des jeux dans le jeu. Des petites cerisettes sur les gâteaux en somme. Pourquoi s'en priver ?

X-Games et World Tour

En tout, 24 niveaux sont accessibles dans le jeu. Chacun d'entre eux renfermant bien évidemment une multitude d'épreuves, s'ouvrant au fur et à mesure de vos conquêtes à bord de vos bolides. Avant d'aborder les fameux World Tour, sorte de bouquet final (quoique... pas forcément, mais je ne dévoilerai rien de plus), vous passerez par la case X-Games. On en dénombre trois, un en Europe (mode Rookie), un en Asie (mode Pro) et un dernier en Amérique (mode All-Star). Trois épreuves différentes vous attendent là, avec le choix des voitures au préalable pour ces trois types de course. Quart de finale, demi-finale et finale vous attendent alors au tournant, pour encore plus de montée d'adrénaline.

Le World Tour, vous propose quant à lui de vous lancer dans les 5 types d'épreuves du jeu. Une sorte de grand Bac général pour savoir si vous maîtrisez bien tous vos sujets. Le vainqueur de ce mini championnat est celui qui totalisera le plus de points à la fin des épreuves. Sympathique, en attendant de débloquer les fameux "?" que je me suis laissé pour la fin. Le suspense est entier !

Archi complet, long, beau et très facile de prise en mains, Colin McRae DiRT 2 est assurément une valeur sûre de la course auto en cette fin d'année. S'il ne joue pas sur le même registre que les futurs Forza Motorsport 3 et Need For Speed : Shift, il est sans doute celui qui s'avèrera au final le plus complet. On regrettera toutefois un certain manque de punch et de sensations, même si les différents bolides, en fonction de leur "Pack" auront un comportement (et un poids) différent. N'oublions pas non plus les nombreux modes de difficulté, qui en fait un titre a priori plus grand public qu'il n'y paraît. Comme prévu, Colin McRae DiRT 2 joue la carte "Rallye" à outrance, sans perdre en chemin ce qui a fait son sel depuis les débuts de la série. Certains regretteront la perte du côté plus ou moins "élitiste" d'antan, mais depuis le premier DiRT, on savait que cette époque étaie révolue.