Félicitations : avec votre PS5, vous venez sans le savoir d'adopter Astro et ses millions de copains. Un peu comme vous, le petit robot d'Asobi débarque. Il ne connaît pas encore la machine à l'intérieur de laquelle il réside. Tout juste vient-il d'atterrir Place du CPU, coeur de la console, que plusieurs bâtiments attirent son regard.

Chacun représente une partie de l'architecture de la PS5 : Station Climatisante, Jungle du GPU, Circuit SSD, Prairie de la RAM. Et ce n'est jamais la même ambiance. Parce que nous sommes dans un jeu de plate-forme 3D, il faut une identité pour ces différents mondes. Et si possible que les fans de Rescue Mission s'y retrouvent. Ainsi, le premier univers, tellement frais, nous balade entre station balnéaire et glacier, le deuxième nous emmène dans des montagnes verdoyantes et venteuses, le troisième dans l'espace, là où le dernier la joue céleste. Comme vous le découvrirez plus tard, se dresse aussi un endroit proposant des niveaux de platformer pur à parcourir le plus vite possible, pour frimer dans les classements en ligne, et un étrange Labo planqué dans une PSone...

La mémoire dans l'Astro

Quel est donc le but d'Astro's Playroom ? Techniquement, puisqu'il n'y a pas de scénario et qu'on ne nous impose pas d'ennemi à pourchasser ou de compagnons à libérer, on dirait qu'il n'y en a pas. Vous allez où bon vous semble. Vous sautez dans tous les sens, tapez les ennemis, tirez leurs fils ou les atomisez à l'aide des lasers sortant des talons du héros capé lorsqu'il plane, actionnez quelques mécanismes avec un peu d'astuce. Ca répond bien, c'est précis et amusant. En explorant ces quatre mondes eux-mêmes subdivisés en quatre niveaux, on vous incite à récolter des pièces, des morceaux de puzzles parfois bien planqués, et des artefacts liés à l'histoire de PlayStation. Sans trop de pression. Ce n'est pas le but. Les zones traversées n'appellent aucune urgence. Le curseur de la difficulté se situe assez bas. Un zeste d'adresse, mais pas trop. Objectif famille, grand public. Mission : célébrer plus de deux décennies passées pour le constructeur japonais, dans la joie et la bonne humeur.

Chaque tableau, en plus de paraître très familier par endroits, voit les congénères de notre protagoniste s'amuser à recréer des scènes, des instants de jeux qui ont fait l'Histoire, avec des costumes qui vont bien. Et ces objets pas trop difficiles à dénicher pour des joueurs aguerris vont justement garnir le Labo dont nous parlions plus haut. Véritable musée PlayStation, il vous autorisera quelques interactions hilarantes. Vous y verrez les puzzles se former. Et la thune ? Pour un gashapon, qui vous distribuera de quoi parfaire votre collec'. Voilà donc de quoi il est question dans Astro's Playroom : se remémorer des machines, accessoires et personnages devenus cultes, et tout posséder virtuellement. Bon, il y a aussi un boss final, très bien trouvé, pour dire qu'il y a un peu de challenge. Dommage qu'il soit seul et quelque peu isolé.

Ni Astro, ni Astropeu ?

Comme on vous l'expliquait plus haut, l'entreprise de complétion ne sera pas trop compliquée. S'il se peut que certaines cachettes se montrent moins évidentes en cas de fatigue, il devrait être facile de tout boucler en à peine quatre heures. C'est peu, parce qu'on s'amuse et parce que c'est conçu avec beaucoup d'amour. Mais parfait, en fin de compte. Car cela permet aux idées d'Astro's Playroom de ne pas en faire trop, de ne pas nous amener à l'indigestion de gimmicks. C'est bien à travers cela que les fonctionnalités de la DualSense, outre les retours haptiques et le haut-parleur intégré qui nous font ressentir les environnements traversés et les éléments combattus dans les paumes de nos mains, s'illustrent. Celle qui a fixé les lignes directrices, c'est elle. Elle est la reine. Et elle est sollicitée comme il se doit.

Son pavé tactile pour des lancers d'Astro fermeture de combinaison ou maniement d'une sphère digne de Monkey Ball ou Marble Madness, son gyroscope pour orienter un moyen de locomotion volant ou les bras d'un animal grimpeur, son microphone pour que notre souffle agisse à l'image, ses gâchettes à la résistance surprenante pour des armes heureusement peu présentes... On n'est pas ébloui comme avec ses aventures en réalité virtuelle, mais Astro a tout de même de la ressource, et les moyens de nous garder à ses côtés sans qu'on rechigne. Sa cote de sympathie, bien aidée par la limpidité de sa réalisation, ses musiques entraînantes (dont les voix digitalisées rappelant des spots pour les produits laitiers pourraient ne pas plaire à tout le monde) et son accessibilité, est haute. Finalement, Astro's Playroom représente peut-être le meilleur moyen d'entrer dans l'univers de la console Next-Gen de Sony. Gratuit mais costaud.

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L'AVIS DE LA RÉDAC' :

D'AUTRES MEMBRES DE L'ÉQUIPE VOUS DONNENT LEUR AVIS...

THOMAS : Après nous avoir offert un superbe plaidoyer pour la réalité virtuelle, Asobi revient pour illustrer les nouvelles fonctionnalités de la DualSense. Vibrant, Astro's Playroom l'est assurément... Peut-être même un peu trop ? Si la résistance des gâchettes se révèle intéressante et immersive et que le haut parleur achève d'offrir un retour multi-sensoriel pour chaque action, il faudra sans doute veiller à gérer les fines vibrations de la bête avec parcimonie.

L'aventure se veut aussi courte que calibrée, et offre aux primo-accédants un jeu de plateforme fort sympathique, remplit de bonus, clins d'oeil et autres Trophées délicieusement débiles qui assureront aux chasseurs de nombreuses découvertes et une durée de vie plus solide que l'on pourrait l'imaginer. Mais aussi fun et bourré de trouvailles soit-il, Astro's Playroom reste bien trop convenu dans la forme pour marquer au-delà de la surprise initiale. Au vu de sa mission évangélisatrice, il fallait s'y attendre.