Des jeux de moto, on en trouve à la pelle et ils sont mis à jour tous les ans. En diapason, on pense bien évidemment à MotoGP, porte-étendard de la discipline du même nom chez les très spécialistes de Milestone. On pouvait supposer que les italiens allaient encore nous faire plaisir en poussant ce qui a fait le succès de Ride 3. C'est non.

Quand MotoGP s'invite dans Ride

Changement complet d'ambiance avec RIDE 4. On débute le voyage en terre plus que connue, avec des menus d'un classicisme éhonté et en choisissant entre trois ligues pour ventiler les courses. Vous avez le choix entre les Amériques, l'Europe et l'Asie. Une fois que vous êtes engagés sur une voie, impossible de changer d'avis. Vous êtes condamnés à réussir, puisque pour avoir plus d'épreuves, il faut impérativement finir votre ligue.

Les épreuves justement se déroulent maintenant majoritairement sur circuit. Il semble que Milestone a décidé de rentabiliser des licences obtenues sur d'autres jeux. Car s'il reste encore des tracés originaux sur route ouverte, ils se sont réduits à peau de chagrin pour laisser place à ces 30 pistes et leurs variations. Modélisées avec précision, elles sont vides et sans vie sur leurs abords. Ce changement de direction est très étrange, car Ride 3 semblait orienter la licence vers les routes ouvertes et à la collection de motos. De plus, tout le jeu était articulé autour de revues motos sur différents styles de bécanes, retraçant ainsi leur histoire et entrainant une culture du motard bienvenue. Cette absence laisse désormais un grand vide et le jeu perd son âme.

Les motos présentes (176 tout de même) sont beaucoup plus orientées piste et course et on a encore fait un pas en avant sur la qualité de leur modélisation. Elles sont parfaites ou presque, avec des détails impressionnants. A l'image du réservoir d'huile qui voit son liquide balloté au gré des mouvements de la machine !

De l'intelligence sur la piste

RIDE 4 a bénéficié des avancées du studio en matière de gestion d'intelligence artificielle. C'est désormais "ANNA" qui anime les autres pilotes gérés par la machine. Ils commettent des erreurs, se décalent et ne se comportent pas trop mal. Les tests de collision sont parfois surprenants et le fait de pouvoir rembobiner l'action à loisir permet d'éviter la frustration de chutes injustes. Surtout que les courses peuvent désormais être bien plus longues.

RIDE 4 met en effet l'accent sur l'endurance, avec la gestion des pneus, du carburant et donc des arrêts aux stands. Si ces paramètres sont indispensables sur les courses longues qui deviennent obligatoires en fin de jeu, elle n'ajoutent cependant pas tant de stratégie que cela. Il n'y a ici pas de réglages qui vont très fortement influer sur votre consommation.

Ce qui va mettre votre intelligence à l'épreuve, ce sont plutôt les niveaux d'aide modulables en fonction du comportement de la moto. Antipatinage, ABS et anti-wheeling peuvent nécessiter des ajustements en fonction de l'usure des pneus, du niveau de carburant et aussi... de la météo.

Oui, contrairement à son prédécesseur, RIDE 4 propose une météo dynamique. On l'accueille avec plaisir, mais une fois de plus, il eut été très appréciable de pouvoir expérimenter cela sur des routes ouvertes avec des "Café Racer" par exemple. Le plaisir coupable de frôler des murs à plus de 300 Km/h (et en toute sécurité) a vécu.

Il n'y a grosse modo qu'une poignée de modes de jeu, dont on retiendra les courses typées Grand Prix où l'on part toujours en milieu de peloton, l'endurance avec des séances qui peuvent durer une vingtaine de minutes, des défis de dépassements et du contre-la-montre. La difficulté est globalement correcte et si toutefois vous deviez avoir du mal, un petit passage par le garage pour installer quelques pièces plus performantes (kits moteur, échappements, pneumatiques...) devrait régler vos soucis.

Fondu dans la masse

RIDE 4 serait sorti en dehors de son contexte, qu'on aurait sans doute peu de choses à lui reprocher. Les sensations sont bonnes, le contenu est conséquent. Mais on retrouve quelques bugs de finition qui existaient déjà sur Ride 3. Comme par exemple un fond sonore de pluie qui décide de faire son apparition tout à coup... en pleine canicule.

Le côté multijoueur est pour le moment famélique et propose le strict minimum. Sans parler de l'absence de mode multi en local. De plus, il a été impossible pendant ce Test de vérifier l'absence de lag, puisque les serveurs Milestone sont encore déserts. On attend donc de voir ce que vont pouvoir donner les défis hebdomadaires, ainsi que le mode directeur de course.

Une fois que vous aurez fait vos armes en terminant une ligue régionale, vous pourrez passer à la mondiale. Mais en avançant, toujours pas de rivaux, d'histoire, de contextualisation. Ok, il y a de belles machines et des options de personnalisation désormais classiques, mais il reste toujours cette dichotomie entre la course pure et la conduite sur route ouverte. Elle est par exemple entretenue lorsqu'on roule sur circuit avec des super sportives en configuration route (feux et garde-boue réglementaires en place).

Alors que Ride 3 pouvait se targuer d'être un début de Gran Turismo version moto, ce quatrième épisode ne m'a donné qu'une envie : le réinstaller pour y rouler à nouveau. Si j'ai envie de faire du circuit, c'est sur MotoGP que j'irai brûler de la gomme.