La minute "le saviez-vous ?" : avant de créer le mignon petit Spyro, Insomniac Games, le développeur de Resistance : Fall of Man, s'était fait les crocs sur Disruptor, un... First Person Shooter sur PSone. Un bon First Person Shooter, même. On pouvait y utiliser des pouvoirs psychiques sympathiques, et l'ensemble était vraiment original, en tout cas pour l'époque. Si on peut donc naturellement attendre beaucoup d'un retour aux premières amours, le tout sur une console comme la PlayStation 3, on ne peut malheureusement pas en dire autant de Resistance...

Threshold rencontre la Guerre des Mondes

C'est donc dans la peau du sergent Nathan Hale que nous allons défourailler de la créature dans ce nouveau titre. Un héros plutôt classique, soldat solitaire et peu bavard, le genre gros dur taillé pour sauver le monde tout seul, comme les jeux vidéo savent si bien les créer. L'univers de Resistance nous propose une réalité uchronique dans laquelle la deuxième guerre mondiale a perdu ses nazis pour gagner les "Chimères" : des créatures hideuses qui furent autrefois des humains. Véritable mélange à tous les niveaux de la série Threshold (malheureusement arrêtée) et de La Guerre des Mondes, l'ambiance, le design, l'histoire et les secrets de Resistance n'ont certes rien d'original, mais ça ne les empêche pas d'être solides et bien réalisés. C'est par ailleurs un constat général résumant bien le titre : pas de surprise, mais une production propre et bien implémentée.

Un curieux phénomène

Après des Halo, des Half-Life², des Call of Duty, et j'en passe ouatemille, le moins que l'on puisse dire c'est qu'on commence à connaître le genre. Resistance est une enfilade de niveaux très linéaires, entièrement scriptés, et où les ennemis arrivent par vagues. Les scènes de combat épiques alternent avec les huis clos angoissants, dans des couloirs sombres, mais le jeu ne propose au final que très peu d'éléments sortant de l'ordinaire. Pourtant, on se surprend à enchaîner les très courts niveaux, structurés en épisodes narratifs traversant la campagne Anglaise, sans vraiment décrocher ou se lasser.

Car Resistance n'est pas dépourvu de qualités pour autant, loin de là. Il propose notamment une sympathique galerie d'armes, proposant chacune deux utilisations. Certaines sont vraiment agréables à manipuler, comme par exemple le foreur dont les tirs traversent les murs, ou encore ces grenades incendiaires particulièrement efficaces. Régulièrement, une scène en véhicule nous permet de nous défouler un peu plus en écrasant des Chimères en jeep, ou en subissant la puissance de feu d'un Stalker (des araignées mécaniques chimériennes), même si l'on regrette systématiquement que ce soit aussi court... Un ensemble de "compétences" (un nom bien trompeur) à débloquer offre un challenge amusant, par exemple tuer plusieurs ennemis avec une grenade bien placée, ou découvrir au moins 20 documents cachés dans les niveaux. L'habillage est à la hauteur du reste de la production, avec des cinématiques in-game propres, et si l'histoire ne surprend jamais, elle n'en reste pas moins un prétexte suffisamment bien conté au massacre proposé.

De l'efficace

Resistance se résume donc à un FPS classique, mais efficace. La réalisation sonore et graphique n'égale peut-être pas celle d'un Gears of War, mais pour un jeu de lancement, c'est du tout bon. La durée de vie est bonne, agréablement rallongée par un mode coopératif, un mode multi jouable sur l'interouaib, le déblocage de nouvelles armes et l'habituel mode de difficulté surhumain, lorsqu'on a fini une première fois la campagne solo. Bref, il ne laissera certainement pas un souvenir impérissable, mais il est au jeu vidéo ce que certaines grosses productions hollywoodiennes sont au cinéma un divertissement simple et bien fait qu'on ingurgite... sans résistance.