Sans qu'elle ne sache pourquoi, Edna se réveille un jour dans une cellule capitonnée, avec pour seul compagnon Harvey, son bavard de lapin en peluche. Elle comprend très vite que son internement par le Dr Marcel, le directeur de l'asile, se trouve lié à des événements de son passé et que le seul moyen pour elle de s'enfuir est de retrouver sa mémoire.

Un nid de coucou

De la même façon que du côté des Deponia, l'ambiance du jeu lorgne clairement vers un humour absurde, parfois grotesque avec tous les internés qu'Edna aura l'occasion de côtoyer au cours de sa cavale. De très nombreuses répliques ponctuent chaque rencontre avec les NPC, au point que ces séquences de dialogue, toutes doublées et souvent à choix multiples, en deviennent parfois indigestes. La localisation française est heureusement de bonne facture. L'essentiel du potentiel comique du jeu réside dans les répliques et l'attitude d'Edna, cette fausse ingénue qui n'hésite pas à hausser violemment le ton quand elle le décide.

Le joueur devra créer des combinaisons d'objets afin d'aider Edna à s'échapper. Ces combinaisons étant parfois tirées par les cheveux, des indices se glissent heureusement dans les nombreux dialogues. Au joueur d'être attentif à ce qui peut lui servir. Chaque interaction avec un élément du décor peut se faire de différentes façons : toucher, prendre, parler à/de, observer ou combiner avec l'objet tenu en main. Il est également possible de faire interagir deux objets entre eux, les développeurs ayant eu sur ce point la bonne idée de remanier l'interface pour que ce soit plus ergonomique et pour que le joueur circule plus facilement dans l'inventaire.

La grande évasion

Hélas, le jeu peine à se renouveler sur la longueur et le joueur se retrouve vite à passer les dialogues pour choper les indices et à tester machinalement toutes les combinaisons d'objets possibles. A certains moments de l'aventure, Edna peut littéralement se plonger dans ses souvenirs grâce aux pouvoirs d'Harvey et y trouver le moyen de progresser une fois de retour dans le présent. Ces séquences permettent également à la jeune fille enchemisée d'en apprendre plus sur les raisons de son internement. Elles offrent de petites respirations originales à une aventure qui peine globalement à décoller, sauf vers le dernier tiers du jeu.

Outre une refonte de l'interface, cette nouvelle édition d'Edna & Harvey s'évadent bénéficie de tous nouveaux visuels pour l'ensemble des tableaux du jeu. Il est vrai que ceux d'origine ne brillaient pas par leur style, assez simpliste. Le nouveau style graphique respecte les tableaux du jeu original tout en leur insufflant davantage de couleur et de lumière, et en redessinant la silhouette de chaque personnage. Un peu comme si on passait des Simpsons de l'époque du Tracey Ullman Show à ceux des dernières saisons. Ceci dit, si vous cherchez une expérience plus old school, il est possible de basculer à loisir vers l'ancien style graphique. Pour les animations en revanche, pas de miracle, elles sont toujours aussi rigides qu'autrefois.