Le contexte de FUEL est on ne plus inquiétant. Il repose sur le postulat que la Terre est devenue une vraie poubelle et que des cataclysmes en tout genre se sont déclenchés aux quatre coins du globe. L'un étant forcément la conséquence de l'autre. Dans le monde de FUEL, le continent nord-américain est ainsi totalement ravagé par différents phénomènes météorologiques. À tel point que la flore et la faune ne sont plus que de vagues souvenirs. Tout autant que les humains d'ailleurs. Grand Canyon, Lacs Salés, Mont Rainier... tous les lieux célèbres du continent sont représentés, mais en version fin du monde. Bref, c'est donc dans cet univers apocalyptique que vous allez vous lancer, sur deux ou quatre roues, usant les derniers hectolitres de gasoil encore à disposition dans des courses dantesques réparties, sur un territoire aussi vaste qu'un état américain ! Jugez plutôt : 14.400 km² de superficie et 170.000 km de routes et de chemins. 120 km de chaque côté si vous préférez. Bref : du très lourd sur le papier.

FUEL Sentimental ?

Le moteur "technique" utilisé dans le jeu n'est autre que l'Asobo Creative Engine. Un moteur qui reproduit idéalement les ravages de Mère Nature, avec effets de tempêtes de neige, de sable, ou encore de pluies diluviennes et de tornades. Dit comme cela, bien à l'abri, ça n'a l'air de rien, mais une fois dans son buggy, sa voiture de course, son quad ou son monster truck roulant à tombeau ouvert, c'est effectivement autre chose. Sachant que chaque intempérie modifie considérablement le paysage du jeu. Les effets climatiques ont des répercussions directes sur le terrain, et donc sur le comportement des véhicules, qui devront se frayer un chemin à travers des forêts qui n'en ont plus que le nom, des routes boueuses ou encore enneigées (il y a aussi des routes goudronnées, hein). Pire : des débris en tout genre jonchent le sol, et sous l'effet d'un coup de vent violent ou d'un éclair, ils peuvent vous retomber dessus. Tout cela est magnifiquement recréé à l'écran (bien que scripté), de sorte que les paysages ne seront jamais identiques d'une région à l'autre, et même d'une montagne à une vallée en contrebas au sein même d'une même région. On appelle ces dernières des "Campements", et on en distingue 19 en tout. On les découvre au fil des victoires en mode Carrière, en partant de l'ouest de la carte et en allant vers l'est. En cas de victoire, on remporte des étoiles qui débloqueront de nouveaux Campements. Les Défis, quant à eux, rapportent des points de fuel, la monnaie unique du jeu. Avec eux, on achète des véhicules de plus en plus puissants, qui nous permettent de participer aux courses suivantes... Classique.

On a soif de Gasoil !

Mais pas seulement. On a aussi soif de plein d'autres petites choses. Des détails graphiques ou de gameplay qui peuvent plaire ou non... Ainsi, le cycle jour/nuit est parfaitement géré dans FUEL, avec des effets de lumière saisissants, quasi aveuglants par moments, quand le soleil rase l'horizon. À tel point qu'on se surprend, en mode Free Ride (celui que tout le monde voudra essayer pour se taper 120 km sans s'arrêter !), à se balader (errer ?), dans le seul but de pouvoir contempler le crépuscule et l'aube qui arrive tranquillement. Parce qu'autant vous le dire : vous n'allez pas forcément faire beaucoup de rencontres, hormis quelques camions qui tracent leur chemin vers on ne sait où... La nuit noire, c'est moins drôle, surtout pour se repérer, et ce malgré le GPS, la boussole et la carte que l'on peut enlever à loisir, d'une simple pression sur un bouton. Car oui, ces petites aides ne sont pas négligeables dans le mode de jeu "libre". Vraiment libre. Ils vous permettront notamment de vous diriger vers les nouveaux défis et bonus du jeu, matérialisés par des espèces de rayons lasers géants de couleurs différentes (lorsque le GPS est activé du moins). Vêtements, tatouages, combinaisons, casques, etc. seront ainsi à récupérer. Le mode Carrière représente quant à lui le cœur même du jeu, avec au total pas moins de 72 courses au compteur, toutes suffisamment variées pour que le joueur n'ait pas l'impression de refaire la même chose. Les véhicules utilisés seront d'ailleurs les mêmes pour tous. Pas de favoritisme. Avec parfois juste des duos de bolides de même type. Dommage pourtant que, quel que soit le véhicule sélectionné, la maniabilité n'ait pas été plus travaillée. Notamment au niveau du poids, beaucoup trop léger. Heureusement, la prise en mains se révèle ultra simple, très arcade et avec une bonne impression de vitesse... en vue subjective.

Des adversaires à l'IA étrange

Les courses de FUEL vous permettent d'affronter en effet entre 7 et 15 concurrents. Trois niveaux de difficulté s'offrent alors à vous, sachant que chacun d'eux vous rapportera ces fameux points de "Fuel". Il faudra d'ailleurs souvent jouer dans les trois catégories. Un peu redondant et pas forcément très grisant, mais vous n'aurez pas forcément le choix... Si certaines courses vous demanderont de franchir des checkpoints, pour éviter de faire n'importe quoi, entre ces points de passage obligés, vous pourrez couper où bon vous semble. Ou presque. Grâce au GPS, des flèches se matérialisent en haut de l'écran, pour éviter d'être complètement paumé. Malgré tout, vous ne pourrez pas forcément tout vous permettre, notamment passer certaines crevasses à plein vitesse, ou encore descendre des flans de colline pentus. Dommage... Dommage également que, comme par hasard, alors que vous roulez en peloton, vos adversaires (I.A.) lèvent curieusement le pied, quelques hectomètres avant l'arrivée... Une aide un peu étrange implémentée par les développeurs, mais qui parfois peut être la bienvenue. Les défis quant à eux, répartis un peu partout sur la carte, sont plus coriaces. Contre la montre, course contre un hélicoptère, course avec checkpoints, rallye raid, course par élimination successive, course face à des adversaires... Bref, pas moins de 200 épreuves de ce type vous attendent ! Et elles sont parfois vraiment longues. Mieux vaut gagner dès la première tentative sous peine d'être frustré.

Liberté, je chéris ton nom

Petit bonus sympathique pur certains, gadget pour d'autres, Asobo Studio a également prévu un éditeur de course. À chaque instant, et peu importe où le joueur se trouve, il peut décider de tracer un circuit de course et d'inviter des amis à y participer. Avec des paramètres à entrer fort judicieux : horaire, type de véhicule, météo, etc. Libre à vous ensuite de proposer votre œuvre sur Xbox Live ou PlayStation Network. Ou bien au premier quidam croisé durant vos pérégrinations nocturnes ou diurnes. Le maître mot du jeu étant : "liberté". Car oui, à chaque instant, où que vous vous trouviez, vous pouvez quitter une course et choisir d'autres défis à relever. Le multi quant à lui est classique, avec là encore des choix libres pour les joueurs désireux d'en découdre sur internet. Ou en free ride, pour une séquence contemplation avec ses potes, jusqu'à 10 participants...

Même si FUEL est vaste, et magnifique parfois, avec des décors et des effets dantesques, il souffre néanmoins d'un manque de pêche évident, mais aussi de challenges plus relevés. Techniquement, il n'est pas irréprochable non plus, avec un frame rate qui descend d'un cran dès qu'il y a un peu de monde sur la piste, et même un pop-up parfois dommageable, surtout lorsqu'on doit scruter l'horizon à la recherche de la trajectoire idéale... Autre grief : le fait de parfois se crasher alors que l'on croyait avoir réussi un joli saut ou emprunté un chemin "praticable". Le retour en arrière de plusieurs dizaines de mètres pour vous remettre sur la piste est frustrant, et vous fait perdre un temps précieux. En dehors de ces défauts de jeunesse, FUEL nous propose tout de même un jeu de course inédit, avec un monde vaste et ouvert façon bac à sable, des challenges et des courses à la pelle et un mode multi conséquent. Bref, une durée de vie assez hallucinante. Le jeu de course de l'été pour se faire des virées au coucher de soleil, entre potes ? Pourquoi pas !