Suite à une attaque bactériologique ayant eu lieu dans le métro londonien, le scientifique Amy Tenant et son vieil ami Rees Wakefield se retrouvent confinés dans un laboratoire hautement sécurisé de la K-Corp afin de remédier au problème et tenter de lever le mystère qui entoure cette attaque.

Bio hasard

Quelle ironie. Voilà que le personnage que j'incarne se retrouve claquemuré après à peine vingt minutes de jeu, comme votre serviteur depuis deux semaines. Il s'agit en effet principalement d'un huit-clos, la quasi totalité des scènes se déroulant dans le laboratoire. C'est d'ailleurs le premier reproche que l'on peut adresser à The Complex : l'absence de diversité dans les décors, principalement froids et en intérieur. Cela témoigne d'un manque évident de moyens alloués à la production des scènes, ce que l'on perçoit également dans les quelques tentatives d'effets spéciaux, cheap au possible. Heureusement, la mise en scène ne fait pas dans le trop-plein et reste plutôt efficace. Quant à la musique, un poil trop insistante, elle évoque celle de Jack Wall pour les deux premiers Mass Effect, avec ses sons électroniques qui nous rappellent que l'on est bien dans un récit d'anticipation.

Le casting est plutôt réduit : une petite dizaine de personnages, dont la moitié ne bénéficie que de quelques lignes de dialogues. Les acteurs principaux s'en sortent plutôt bien, à commencer par l'actrice britannique Kate Dickie (Game of Thrones, The Witch) qui interprète une entrepreneure ambitieuse. Le jeu de Michelle Myett, qui incarne Amy, est assez délicat à jauger puisqu'il semble être en général moins expressif que celui de ses partenaires de jeu ; peut-être car il s'agît du personnage que l'on incarne, à la manière de ces protagonistes que l'on personnalise dans certains titres et qui paraissent moins animés que ceux qui l'entourent (le commandant Shepard de Mass Effect, pour reprendre l'exemple ci-dessus). Malgré quelques répliques lourdingues de Rees, les dialogues tiennent plutôt la route et sont sous-titrés en français.

On recommence et on ne prend pas les mêmes

Évoquons maintenant ce qui justifie le fait d'évoquer cette production ici, sur un site de jeux vidéo : son interactivité. Elle passe exclusivement par un ensemble de choix à opérer qui auront une conséquence sur le déroulement de l'intrigue et donc sur les scènes qui nous seront dévoilées. Chaque choix doit être effectué dans un court laps de temps mais il est possible d'activer la fonction "pause" dans le menu, ce qui, selon moi, retire la dimension d'empathie que l'on pourrait ressentir pour ces personnages, pris en tenailles et qui doivent vite se décider. Pas forcément très nombreux, la plupart des choix ont de réelles répercussions sur le scénario, notamment sur le dénouement. Il existe d'ailleurs neuf fins différentes, pour un total de presque deux cents scènes à débloquer ; ces données étant visibles lorsque se clôt le générique de fin. En cours de jeu, il est même possible d'accéder à certaines statistiques renseignant sur le niveau d'affinité d'Amy avec les autre personnages, lequel évolue en fonction des choix à la manière d'un Until Dawn.

Il y a donc un certain intérêt à relancer une partie, d'autant qu'il est dès lors possible de passer les scènes déjà vues. On aurait cependant souhaité que ces ellipses ne nous amènent pas directement aux prochains choix mais quelques répliques avant, histoire d'avoir un peu plus de contexte. Un second run permet également de bénéficier de quelques clefs de compréhension pour l'histoire et celles-ci en lèvent, en partie seulement, les incohérences.

Malheureusement, le scénario ne décolle jamais vraiment et les moments de tension sont beaucoup trop rares et mal amenés. Il vous faudra 1h30 pour le constater lors de votre partie, sachant que le système d'ellipse vous invite à en recommencer une ou deux, par curiosité.