Autant le dire tout de suite, si SOS Fantômes n'est pas un mauvais jeu, c'est tout de même loin d'être un hit. Je dirais même qu'il s'agit au mieux d'un titre des plus moyens, mais qui, grâce à la licence qu'il exploite, parvient à sauver les meubles. Et cela tant bien que mal, je serai tenté de dire.

Un scénario prétexte

Tout d'abord, côté scénario, on est à mille lieues de ce que nos cœurs de fans pouvaient espérer. L'action se déroule deux ans après le second volet cinématographique. Nos quatre loustics sont toujours en fonction à Manhattan et visiblement, leur petite entreprise ne connaît pas la crise, puisqu'elle embauche une nouvelle recrue, celle que vous allez incarner tout au long de l'aventure. Comme on pouvait le prévoir, suite à un événement super mystique dont on ne sait pas grand-chose, l'activité paranormale s'est encore emballée dans la ville. A vous de découvrir le pourquoi du comment, et surtout de combattre les entités qui pullulent. Bien que le scénario soit écrit par Dan Aykroyd en personne (enfin, seulement un tiers, selon ses propres dires, pour le reste c'est Terminal Reality qui s'en est occupé), on comprend vite que dans le fond, il ne sert que de prétexte à un enchaînement de missions dirigistes et ultra scriptées, dans des décors néanmoins assez variés et bien détaillés. En revanche, dans la forme, on a droit à des dialogues très caustiques, donc certaines vannes sont vraiment drôles et fidèles à l'esprit des films. Mais hélas, si les acteurs du film ont tous signé pour doubler leur personnage (le jeu est disponible uniquement en V.O. sous-titrée), ils ne sont pas très convaincants dans leur prestation. Même un génie comme Bill Murray a parfois l'air de réciter son texte bêtement, sans conviction. Tout comme les blagues à répétition et en toutes circonstances peuvent devenir lourdingues à terme, aussi drôles soient elles sur le papier. En clair : trop de vannes tuent la vanne.

La madeleine de proton !

Pour en revenir aux environnements dont je vous parlais plus haut, parmi les sept principaux, on se retrouve dans des lieux bien connus tels que la bibliothèque municipale de New York ou encore l'hôtel Sedgewick. De même que les situations auxquelles on sera confrontées vous rappelleront de bons moments. Je pense notamment au grand retour du Bibendum chamallow qui pour une raison mystérieuse revient à Manhattan. Pour ce qui est du gameplay, on reste dans le basique de chez basique. J'ai beau me creuser le ciboulot, je ne vois pas une seule idée originale. Mis à part le système de réanimation par vos compères lorsque vous êtes à terre (et encore puisqu'il est complètement repiquée sur celui de Gears of War), il n'y a rien qui parvienne à nous surprendre un tant soit peu. Même le système d'upgrade de l'équipement semble superflu tant les augmentations sont la plupart du temps inutiles. Heureusement néanmoins, les combats ont l'attrait de l'utilisation du pack de proton et du fameux piège servant à enfermer les entités, qui nous ont tous fait tant fantasmer quand nous étions plus jeunes. A ce niveau, on arrive à s'y croire un minimum et à prendre du plaisir, mais croyez-moi, ça ne va pas casser trois pattes à un canard en termes d'intensité, et c'est tout de même assez répétitif.

Et la technique bordel !

Hormis le mode carrière principal, le titre intègre un mode Multi, pas franchement attrayant, mais qui à le mérite de bien faire son boulot. Il permet de partir à la chasse aux fantômes entre potes, ce qui est certes distrayant, mais on aura largement préféré un véritable mode Coop' dans lequel on pourrait refaire l'aventure solo à plusieurs. D'une manière générale, techniquement, le jeu donne aussi dans le médiocre. Les textures sont loin d'être fines et en matière de modélisation des personnages, on aura pu espérer nettement mieux. Mais surtout, j'attribue un gros carton jaune en ce qui concerne les loadings. En effet, à chaque reprise de partie ou nouvel essai après que l'on soit mort, il faudra attendre au minimum 30 secondes de chargement avant que le jeu ne reprenne. Personnellement, il n'y a rien qui puisse me donner plus envie d'éteindre la console. Surtout que le titre exige une installation de 2 Go sur le disque dur de la console. Il s'agit là d'un manque d'optimisation évident de la part des développeurs qui aurait sans l'ombre d'un doute pu/dû être évité.

Puisqu'on est vieux et cons

Au final, comme vous l'aurez certainement compris, si l'on retire au jeu la licence du film dont il s'inspire, on se retrouve devant un titre des plus moyens, qui serait passé complètement inaperçu dans le paysage vidéoludique. Du coup, si les vieux fans du films parviendront à y tirer un certain plaisir, en revanche, les adolescents pour qui les années 80 sont synonymes de ringardise, n'y verront qu'un titre techniquement très limité doté d'un gameplay léger et relativement mou du genou.