Si vous suivez un peu l'actualité, vous savez que ceremaster de Warcraft III, a défrayé quelque peu la chronique. S'ajoutant aux questions existentielles des remakes et autres remaster, la politique de vente de Blizzard qui ne propose plus que cette version dans sa boutique en a fait verdir (de rage) plus d'un. Le test d'un tel monument peut-il se soustraire au poids de son histoire ? Bien sûr que non. Pour le meilleur et pour le pire, comme un véritable mariage avec les joueurs.

Bienvenue en Azeroth

Lorsque nous découvrions Warcarft III, nos âmes étaient déjà toutes acquises à Blizzard qui roulait sur la voie du succès. Un jeu Blizzard, c'était un gage de qualité et la seule apparition du logo pouvait convaincre n'importe quel amateur d'héroic fantasy et de jeux vidéo de sortir le portefeuille. Surtout qu'un certain World of Warcraft était annoncé...

Nul doute que les développeurs avaient déjà en tête tout l'univers d'Azeroth. Les histoires, les races, leurs alliances et leurs animosités. Ce qui fait toute la différence avec les autres jeux de stratégie en temps réel du moment, c'est tout le scénario et l'histoire qui se développent dans un gameplay déjà bien rôdé. Par bonheur, on retrouve des doublages d'excellente qualité. A vous les "Zog Zog !" et les "Oui maîîître" des péons. A vous les musiques épiques qui habillent à la fois discrètement et fort à propos vos parties de la campagne principale qui gagne en contenu.


Avis de Camille sur le doublage : Contrairement à ce cher Dopa, je trouve pour ma part le nouveau doublage de piètre qualité dans sa globalité et totalement en dessous de celui d'origine. Celui-ci manque de finesse et globalement l'humour est moins présent. Le côté nostalgique ne fonctionne donc plus et on y perd beaucoup. Un comble pour un remaster. Difficile de comprendre le choix de Blizzard sur la question.


Pas sur le fond, car l'histoire est identique, mais sur la forme, avec de nouvelles introductions et petites scènes qui ne font que renforcer l'immersion dans un monde médiéval fantastique. La présence des héros, qui changeait tout à l'attachement que le joueur pouvait avoir pour ses troupes n'en est que renforcée.

Mieux, mais moins bien

La grosse évolution est graphique bien entendu. Les angles taillés à la serpe de la version originale (que vous pouvez choisir de jouer encore dans les options) ont disparu pour laisser place à des lignes plus travaillées, des ombres précises et des décors magnifiquement éclairés. On reste tout à fait dans le style Blizzard et le point d'équilibre entre modernité et tradition est bien conservé. Warcraft III : Reforged n'a pas à rougir d'être montré aujourd'hui, même en zoomant au maximum sur les personnages.

En revanche dès que l'on regarde les choses bouger, on est déjà moins convaincu. Le cahier des charge initial qu'avaient rempli les californiens permettait aussi aux configurations modestes de jouer en toute fluidité. Ce n'est pas le cas ici, même avec une configuration récente. Le moteur graphique manque clairement d'optimisation et c'en est même gênant dans certaines phases de gameplay, lorsqu'il faut gérer un grand nombre d'unités.

Un grief qui a servi de fer de lance aux critiques les plus acerbes à l'encontre de Blizzard. Cette version Reforged déjà décriée pour son modèle économique (vous êtes obligés d'y passer si vous voulez continuer à jouer même à la version originale) n'avait pas besoin de cela.

Promesses non tenues

Alors quoi ? Faut-il craquer pour Reforged ? Cette question ne trouve pas sa réponse dans un test. Que ce soit celui que vous êtes en train de lire, ou un autre. Vous avez le droit de ne pas vouloir l'acheter parce que vous n'êtes pas d'accord avec la politique éditoriale utilisée et ce sera parfaitement légitime.

Vous aurez également pour vous les promesses non tenues de Blizzard. notamment en matière de pathfinding. Malgré ce qui avait été annoncé, ce dernier est toujours aussi mauvais (ou drôle, c'est selon) que dans l'édition originale.

Ceci dit, Warcraft 3 a tellement pesé dans l'histoire du jeu vidéo et dans les séries qui ont continué à bâtir la maison Blizzard, que ce serait idiot de passer à côté si vous n'avez jamais eu l'occasion de poser vos pattes dessus. Sur la valeur intrinsèque du jeu rien n'a changé et il y gagne en esthétique. L'effet madeleine est aussi présent pour ceux qui ont poncé la version originale.

Les plus lésés sont finalement ceux qui n'ont jamais vraiment décroché et qui veulent faire du compétitif en ligne. Et ce sont ceux qui on crié plus fort leur rage face à Reforged, non sans raison.