Heureusement, sachant que c'est Raven Software qui s'est chargé de développer le bambin, on insère le DVD dans la console sans trop d'a priori. Le développeur ayant un vrai bagout dans le métier, c'est même avec curiosité que l'on se lance dans l'aventure. Commençons par le scénario, puisque j'imagine que c'est ce qui intéresse la majorité d'entre-vous. Le titre alterne éléments du film comme l'origine de son squelette en adamantium et ce qui en a suivi, avec des scènes totalement originales dans lesquelles on nous montre un Logan en mission en Afrique pour les forces armées. Inutile d'aller plus loin, je ne voudrais pas trop spoiler l'histoire, d'autant plus que celle-ci étant en vérité vide et prévisible comme c'est pas permis, vous risqueriez d'être déçus.

Une technique en adamantium

Pourtant, il faut avouer que le premier contact avec ce beat'em all est plutôt bon. Graphiquement, on ne se sent pas lésé. Loin de là même. Bien sûr, ça ne casse pas trois pattes à un canard, et même si les environnements sont peu nombreux et resservis à toutes les sauces, on est tout à fait dans les standards de qualité actuels. Tout comme les animations, qui bien que simplistes, restent parfaitement efficaces et fidèles au mutant. D'autant que concernant ce dernier point, les développeurs ont fait le choix de leur donner un caractère visuel bien plus violent que celui du film. Les membres sont régulièrement coupés, on ne compte plus les ennemis empalés à coup de griffes, et même les dialogues se montrent parfois étonnants, par rapport à ce que l'on a l'habitude t'entendre dans le jeu vidéo. Certaines cinématiques sont même de très bonne qualité.

Un gameplay en carton

Côté jouabilité, Raven a fait des efforts pour faire en sorte que Wolverine ne soit pas un énième beat'em all dans lequel on reproduit éternellement les mêmes gestes. Malheureusement en vain. Si les combos sont effectivement nombreux et quasiment tous accompagnés d'une animation classieuse, on finit par inlassablement répéter le plus efficace d'entre eux qui vous permettra de butter tout le monde sans trop de problème. À noter toutefois que l'utilisation de certains éléments pointus du décor pour tuer ses ennemis est relativement amusante, mais là aussi, ce n'est pas très original. De même que le pseudo système de progression du personnage, lié aux points d'XP obtenus en lattant les ennemis, qui n'a dans la pratique que peu d'effets sur le gameplay. Pour résumer, il est très dispensable. Quant aux diverses scènes, Raven a intégré quelques variantes à la baston pure et dure, en plaçant par-ci par-là de l'infiltration. Mais ces passages sont tellement simplistes et minimalistes que tout ce que l'on souhaite, c'est revenir rapidement au matraquage de boutons intensif, même s'ils se révèlent ennuyeux à la longue. De même, les quelques énigmes auxquelles on sera confronté n'exigent pas l'utilisation de plus de deux neurones. La plupart du temps, il suffit d'actionner des interrupteurs ou des ordinateurs pour ouvrir une porte. C'est tellement vu et revu que l'on pourrait y voir un hommage au premier Tomb Raider sorti en 96. Je ne vous parle pas des similis Quick Time Event, risibles de simplicité. Autre aspect dérangeant du titre : sa facilité. Avec son système de double jauge qui s'auto-régénère rapidement, il est franchement difficile de perdre. Et quand bien même cela vous arrive, étant donné que des checkpoints sont situés tous les deux mètres, vous ne recommencerez jamais de bien loin. Heureusement, l'aventure est tout de même dotée d'une durée de vie respectable pour son genre, puisqu'il faut compter environs huit heures de jeu pour le terminer.

Dans le fond, les graphistes et les codeurs de Raven ont fait un bon boulot. D'un point de vue purement technique, le titre n'a rien d'honteux. C'est essentiellement dans le gameplay que le bât blesse. Malgré quelques efforts pour varier les plaisirs, on se retrouve tout de même avec un jeu où l'on passe le plus clair de son temps à accomplir les mêmes actions de manière bête et méchante. Même les quelques boss que l'on est amené à affronter s'éliminent en suivant le même schéma. Bref, sans être un navet, Wolverine est bien loin d'avoir l'envergure des chefs d'œuvre du genre que sont les Devil May Cry ou les God of War, pour ne citer qu'eux.