Avant de dresser les éloges de ce superbe jeu, petit coup de gueule sur son installation. Pas moins de deux heures avant de commencer à jouer, entre Steam et la mise à jour, on n'en finit plus. Mais l'énervement est vite passé lorsqu'on plonge dans l'aventure... Les Tyranides, attendus par les fans, sont là, enfin, ravageant tout sur leur passage ! C'est donc dans la peau du Force Commander des Space Marines du chapitre Blood Raven que vous allez devoir mettre un terme à cette terrible invasion...

Un bon 4-4-2

Désormais, fini la construction d'armée et de bâtiments spéciaux, on est parachuté depuis le vaisseau-mère sur les champs de bataille dans la peau d'un Force Commander. Et c'est avec un nombre limité d'unités pour vous accompagner que vous partez en mission. Chaque unité s'équilibre avec une autre, les scouts de Cyrus partent en éclaireurs pendant que les armes de suppression d'Avitus se mettent en place. Les Marines Tactics se déploient à vos côtés alors que les Marines d'assaut créent des embuscades... Bref, c'est avec une poignée d'une quinzaine de soldats que vous allez progresser. Et il faudra maîtriser chacune de leurs caractéristiques pour remplir les multiples objectifs (défendre, conquérir, anéantir...). Il ne s'agit donc plus vraiment de stratégie, mais bien de tactique, laquelle commence à la sélection des escouades que vous choisirez d'emmener sur chacune des missions. Ça se joue toujours à la manière d'un STR en mission, avec le retour du système de couverture de Company of Heroes et d'autres mécaniques (la suppression), mais avec tout le challenge d'un petit nombre de soldats spécialisés, avec lesquels il faudra composer face à des ennemis souvent en supériorité numérique... Embuscades, timing, micro-management : DoW II est là pour flatter le cerveau des tacticiens les plus fins qui sortiront sans pertes des batailles les plus impossibles. Si la situation tourne mal, il ne faudra pas hésiter à se replier sur le dernier point sécurisé le plus proche, ou votre Drop Pod. Mais ce n'est que le premier gros changement... car la formule ne s'arrête pas là.

Real Time Tactical RPG ?

Si on commençait à plus ou moins customiser son héros dans le premier opus, cette fois on va carrément équiper les unités disponibles des pieds à la tête grâce aux différents bonus récoltés sur les champs de bataille. Chacune de vos unités peut se voir attribuer différentes armes, armures, étendards, matériels et autres accessoires. Chacun de ces éléments (et il y en a un petit paquet) peut ajouter des points de dégâts, de vitalité ou tout un tas d'autres caractéristiques... comme dans un vrai jeu de rôle ! Les développeurs ont même poussé le vice jusqu' à attribuer des couleurs familières (blanc, vert, bleu) pour distinguer la rareté des objets. Comprenez bien que chacune de vos unités est à maîtriser sur le bout des doigts. Car en plus des objets spéciaux, chaque mission vous apporte des points d'expérience à transformer en points de compétence (corps à corps, énergie, déplacement et d'autres...). Fini la production massive, on apprend les finesses de la stratégie imposée par les développeurs et l'on se fascine au fil des missions pour les personnages et leurs évolutions ô combien variées ! La stratégie, elle, subsiste dans le côté RISK qui enjoint le joueur à choisir ses affectations pendant la campagne et répartir ses priorités pour repousser au mieux la menace Tyranide qui pèse sur toute la galaxie.

Fans je vous aime

L'univers de cette épopée est fidèlement retranscrit graphiquement, on reconnaît sans peine l'univers Warhammer 40K... Et c'est magnifique. Simplement magnifique, le jeu est superbe à tout point de vue ! On connaissait le talent de l'équipe, mais là il est sublimé. Le jeu regorge, fourmille, grouille de petites animations léchées. On sent que chaque unité à été soignée, pensée, pour se singulariser sur le champ de bataille. Des affrontements contre des boss ponctuent régulièrement l'excellente campagne, renforçant d'autant plus se sentiment. Les effets de lumière apportent une dimension dantesque aux combats rageurs, les décors qui explosent sous l'artillerie lourde vous transportent dans une guerre sans merci que l'on a terriblement envie de remporter ! Et c'est ça qu'on aime tant chez Relic !

Un truc à trois

Le multi-joueurs est selon moi quasiment un jeu à part entière, puisqu'il ne se contente pas d'adapter les mécaniques du solo. Il y en aurait autant à dire si ce n'est plus que sur la campagne... C'est en vous connectant que vous pourrez ainsi jouer avec les Orks, Eldars ou les tant attendus Tyranides. Chacune de ces trois races, avec quelques exceptions pour les Tyranides, se base sur le même système d'unités (lourdes, tactiques...). En 3 vs 3, on apprend avec quelles unités les races se complètent pour les fameuses parties "prendre et tenir". Mais surtout on découvre d'autres commandants (3 par race) avec leur spécialité (bourrin, soigneur, mécano). Il faudra choisir son héros, son équipement et tout le toutim avant de commencer la partie. Sur le terrain, un bâtiment QG produit des unités, mais ça s'arrête là pour le retour à un modèle plus "traditionnel". Plus engagé et normalement plus nerveux, le online vous entraîne dans des parties d'une vingtaine de minutes en moyenne. Attention, ces parties ne sont jamais gagnées par avance et vous en ferez sûrement les frais. La diversion étant l'une des tactiques les plus appréciées online, ne vous avouez jamais vaincu et vous aurez toujours une chance de gagner. Vos victoires seront alors récompensées par des points d'expérience et un niveau de classement.

D'un point de vue purement subjectif...

Non pas que je sois complètement aigri par mes vieilles habitudes de passionné de STR mais j'avoue qu'un petit pincement au coeur s'est fait ressentir, face à ce changement radical de gameplay. L'aspect épique d'une armée innombrable de soldats dévoués, mourant valeureusement sur le champ de bataille, ça me manque. Car ce fut, et c'est encore, l'un des aspects jouissifs de ce genre de jeux, que bon nombre apprécient. Mais difficile de ne pas admirer le travail et les risques entrepris par Relic pour bousculer le genre et fournir une nouvelle adaptation de qualité de cette licence Games Workshop.

Enfin, un mot sur l'aspect économico-marketing du jeu ; il n'est pas difficile de déceler le business plan de l'éditeur, qui va lui permettre d'amasser moult dollars. Quatre races disponibles, une seule pour la campagne solo aujourd'hui... Fort à parier que d'ici un mois vous verrez apparaître dans le fil d'actu Gameblog "Les premières images de l'add-on DoW II" ou encore "Bientôt une nouvelle race disponible pour DoW II". Et ce sera dès lors reparti pour deux ans d'add-on. Mais je le confesse, on en a déjà largement pour son argent - et d'autres s'engagent bien dans cette voie tout en prenant moins de risques. Alors si les développeurs de Relic se défoncent toujours autant, ils mériteront que les fans que nous sommes puisent à nouveau dans leurs économies pour continuer ce kiff cosmo-planétaire épique des plus envoûtants.