Si vous n'avez pas joué aux précédents épisodes, nous vous déconseillons évidemment la lecture de ce test, qui pourrait vous spoiler une partie de l'intrigue.


Tandis que les derniers instants du précédent épisode laissaient présager d'une accélération du tempo, pour peu que l'on ait correctement résolu la dernière énigme, le jeu retombe dans des travers déjà observés par le passé.

Les démons de minuit

Le soufflet retombe en effet dès les premiers instants de l'épisode - la faute à une certaine influence maternelle particulièrement agaçante - et bien que le nouvel environnement que l'on découvre en impose visuellement, le joueur est de nouveau contraint à rebrousser chemin afin d'interroger certains protagonistes du manoir et se confronter à eux pour progresser. Fâcheuse manie que de rendre caduc le cliffhanger de l'épisode précédent, d'autant plus qu'on serait en droit d'espérer un peu plus de pep pour une aventure qui approche de sa fin.

Fort heureusement, les deux autres tiers du jeu changent considérablement la donne en abreuvant le joueur de révélations, revigorant son intérêt pour une intrigue qui semblait stagner jusque là. Une discussion franche avec le maître des lieux, notamment, lève enfin le voile sur l'un des mystères qui planait depuis le début, avec certains dévoilements plus ou moins prévisibles. Hélas, ces séquences manquent cruellement de dynamisme, atténuant leur impact sur le joueur. Le mindfuck était pourtant là, mais la mise en scène statique gâche le tout.

Dans le fond néanmoins, The Council aborde pour la première fois ici des sujets qui dépassent le cadre du jeu vidéo, avec notamment une réflexion intéressante sur le rôle de la démocratie et sur le véritable sens de la liberté quand il concerne des nations entières. Point d'orgue de cette réflexion, le choix que doit opérer le joueur à la toute fin de cet épisode et qui influera nécessairement sur la tournure des événements futurs.

De grandes responsabilités

Cet épisode voit notre bon Louis bénéficier de nouvelles capacités, dont une est directement exploitable lors des dialogues avec les autres convives de Lord Mortimer. Par ailleurs, alors que l'on pouvait déplorer le trop faible nombre de confrontations lors des épisodes précédents, ce n'est plus le cas ici, la moitié des dialogues y conduisant. Ces confrontations s'avèrent malgré tout assez simples à remporter, et davantage encore avec l'aide des différents items à notre disposition (pour dévoiler les immunités, pour utiliser une compétence gratuitement...).

Au niveau de la technique, rien de neuf à signaler, si ce n'est que les temps de chargement ont paru un poil moins longs qu'auparavant, bien qu'encore beaucoup trop nombreux. Les animations faciales et la synchro labiale sont toujours aussi inégales : Louis de Richet s'en sort avec les honneurs tandis que sa mère par exemple excelle dans l'imitation de l'automate défectueux. Le doublage anglais de qualité comble en partie ces carences techniques et insufflent un peu de vie chez ces personnages un peu trop guindés.

Petit détail : il est dommage que les développeurs n'aient pas songé à inclure une sorte de journal de bord dans lequel Louis consignerait tous les faits déroulés ; cela aiderait considérablement le joueur à se remettre les nombreux événements passés en mémoire, surtout quand il doit patienter trois mois pour la sortie de l'épisode suivant.