Sans grande surprise, Mega Man X Legacy Collection 2 reprend donc là où la première s'arrêtait, et propose ainsi d'enchaîner les épisodes X5 à X8, soit deux épisodes de plus que l'antique Mega Man X Collection sortie sur GameCube et PlayStation 2 en 2006. Fallait-il pour autant pousser aussi loin le bouchon ? Rien n'est moins sûr...

Le crépuscule d'une idole

S'il est toujours très facile de réécrire l'histoire en ayant connaissance de la finalité, rappelons que Mega Man X5 devait initialement conclure la saga X, et aurait permis au Reploïd de reposer en paix parmi les grands. Pas de chance, la série est repartie de plus belle, et c'est la transition des consoles 32 bits vers la PlayStation 2 qui se laisse cette fois admirer, entre les doigts écartés d'un facepalm. Au fur et à mesure que l'on enchaîne les épisodes, la volonté de scénariser à outrance une série basée sur un gameplay d'une efficacité redoutable laisse percevoir la rupture qui s'amorce.

Si les nombreuses phases de dessins animés d'époque tireront peut-être une douce larme de nostalgie aux vieux briscards qui se rappelleront alors quelle prouesse technique cela pouvait alors représenter, le retour à la réalité sera dur, très dur, lorsque viendra le moment de se lancer dans les derniers clous du cercueil, à savoir Mega Man X7 et X8. En optant pour une 3D à la limite du supportable et qui rappelle les plus sombres moments de l'histoire des Sonic 3D de la même époque, Capcom s'est très clairement perdu en chemin, et l'effet de loupe offert par cette seconde compilation n'en est que plus saisissant.

Zero est arrivé, sans se presser

Dès lors, à qui conseiller l'achat séparé de la Mega Man X Legacy Collection 2 ? Les bonus sont tellement similaires à la version précédente que même les complétionnistes les plus acharnés seraient très inspirés de passer leur chemin. Le musée est toujours bien rempli et fourmille de produits dérivés en tous genres, mais ce qui fait le sel de cette collection se retrouve par ailleurs dans Mega Man X Legacy Collection, qui propose de surcroît quatre jeux bien au-dessus de cette deuxième partie de carrière semblable au quinquennat de Jacques Chirac. C'est dire.

Alors en cherchant bien, on trouve évidemment ça et là quelques petites surprises exclusives qui prouvent malgré les années l'attrait de Capcom envers une licence laissée pour morte, comme ce classeur de Cardass datant de 1996 qui n'est "plus fabriqué" en 2018. Merci V12. Et pour être tout à fait complets, précisions que Mega Man X7 et X8 se payent tout de même le luxe de massacrer notre belle langue, puisque la discutable localisation d'époque est heureusement restée dans son jus, avis aux amateurs de troisième degré. À moins de faire main basse d'un seul coup sur les deux moitiés de ce travail d'historien, vous seriez bien inspirés de vous arrêter à la moitié du parcours, pour une fois.