The Crew 2 a d'abord pris soin de bonifier les qualités de son grand-frère, à commencer par son monde ouvert aux proportions simplement hallucinantes. Le jeu propose toujours d'explorer une immense map représentant l'ensemble des Etats-Unis. Ce n'est pas une modélisation 1:1 des cinquante états américains, évidemment, mais une sorte de "résumé accéléré" des différentes régions... qu'on peut traverser d'Est en Ouest en empruntant autoroutes et petites routes en pas moins d'une bonne demi-heure à fond les ballons ! C'était impressionnant hier, et ça l'est d'autant plus aujourd'hui dans cette suite, car les développeurs ont grandement amélioré le rendu graphique et les petits détails, tout cela en offrant une progression et des téléportations libres, d'un claquement de doigts, avec à peine quelques secondes de temps chargement. Fort agréable.

"L'effet Google Earth", qui permet de décoller au dessus de votre bagnole et de dézoomer progressivement jusqu'à afficher la carte complète des Etats-Unis, est pour sa part beaucoup plus fluide qu'avant. Il est juste impossible, quand on commence à jouer, de ne pas faire compulsivement mumuse avec cette fonctionnalité, qui impressionne autant qu'elle rend la progression fun. Du beau boulot, d'autant que contrairement à d'autres jeux du même genre, y-compris la référence Forza Horizon, il y a ici plus de "vie", avec de nombreux piétons en ville et une véritable vie animale en dehors.

Le revers de la médaille, c'est que malgré tous les efforts d'Ivory Tower pour rendre le jeu plus beau qu'avant, en ajoutant notamment des effets graphiques chatoyants ici et là, le moteur graphique finit toujours par tousser un peu, avec des petits bugs et autres apparitions tardives de textures... Oui, on est encore loin de Forza Horizon. Très loin. Mais personnellement, j'ai eu tendance à fermer volontiers les yeux sur ces disgracieuses imperfections tant le terrain de jeu est vaste et vivant. Chacun se fera son idée là-dessus, mais difficile d'imaginer qu'on puisse être véritablement insensible à ce charme particulier, d'autant que la formule est cette fois bien plus variée et fun qu'avant.

Au nom de la terre, de la mer et des cieux

La grande nouveauté, ça ne vous aura pas échappé, c'est que cette fois vous pourrez non seulement piloter des véhicules terrestres, mais aussi arpenter les flots et les cieux à bord de bateaux et d'avions. Au diable le réalisme : vous aurez même l'occasion de passer à tout moment de l'un à l'autre d'une simple pression sur le stick droit, ce qui procure des sensations de liberté vraiment uniques. Un bon point aussi pour la variété, car chacune de ces trois grandes familles de véhicules est divisée en une bonne poignée de types d'épreuves différentes. On peut donner dans le street, le off-road, ou le pro-racing, mais aussi dans la course de checkpoints, le drag, le rally-raid, le rally-cross, le power-boat... les épreuves "officielles" sont vraiment ultra variées, et s'ajoutent à elles pas mal de petits défis répartis partout sur la map (radar, photo, slalom...). Bref, The Crew 2 est vraiment blindé de contenu, ce dernier apportant énormément de diversité.

Reste à savoir si c'est fun... et ça l'est. Tout du moins dans une bonne majorité d'épreuves. Malheureusement, certaines d'entre elles sont en réalité un bon ton en dessous, et certaines autres carrément catastrophiques. On a adoré les courses off-road par exemple, les épreuves d'avion aussi, mais on a détesté les courses de motocross, complètement injouables et nulles. Ces dernières révèlent également que malgré quelques beaux efforts pour rendre le moteur physique un peu plus sophistiqué que dans le premier épisode (c'était l'un de ses gros défauts), on reste loin, trèèèès loin, de ce qu'on est en droit d'attendre d'un jeu de course en 2018. Forza Horizon, dont le quatrième opus arrive très bientôt, n'a décidément pas de souci à se faire de ce côté.

The Crew évite le crash

Reste que la progression dans le jeu est agréable, avec les épreuves et challenges qui se dévoilent petit à petit, avec un menu assez clair des différentes épreuves qui permet de se lancer sans cesse de nouveaux défis... des petits détails qui font un grand tout assez agréable, entraînant surprenant de fun malgré le défaut de simplicité dans le pilotage.

Côté jeu en ligne, c'est basique mais plutôt efficace. Là encore on pourrait s'en contenter sans réfléchir, mais on se dit quand même qu'à l'image du reste, avec un peu d'imagination, de personnalité et d'idées, le jeu aurait pu vraiment profiter de son incroyable monde ouvert pour proposer quelque chose d'encore bien mieux. La possibilité par exemple de créer ses propres parcours et de se lancer des défis, ce qui aurait été particulièrement efficace.

Dernier détail qui m'a un peu chagriné : j'ai trouvé que le jeu incitait beaucoup moins qu'avant à l'exploration "free roam" de son univers. D'abord parce que les menus permettent de lancer absolument toute épreuve et tout challenge d'un simple clic et quasiment sans temps de chargement, mais aussi parce que les petites épreuves toutes simples qui se lançaient en passant des "portes" sur votre route, qui pullulaient dans le premier épisode et permettaient de ne jamais s'ennuyer, sont pour le coup moins nombreuses.