The Long Reach se présente comme un jeu d'aventure tout ce qu'il y a de plus fidèle au modèle rétro du sacrosaint point'n'click des années 90. À la différence qu'ici, il n'y a aucune profondeur dans les environnements que l'on explore. En effet, le jeu se déroule uniquement sur un scrolling 2D horizontal fixe dans lequel le personnage que l'on incarne ne pourra se déplacer que de gauche à droite (à la façon d'un Lone Survivor, par exemple). Ce protagoniste, c'est Stewart, un employé de labo scientifique qui travaille sur une nouvelle technologie. À notre grande surprise, après une intro dans l'esprit des slasher movies, on le découvre lors d'une expérience où les choses ne se passent pas comme prévu. Stewart tombe dans les pommes et s'aperçoit du comportement pour le moins étrange de ses collègues après son réveil. C'est sur ce constat qu'on se retrouve embarqué dans une histoire horrifique dont le but sera de s'extirper du bourbier, comprendre ce qu'il s'est réellement passé, et enrayer une possible contamination à grande échelle.

Horreur et classicisme

Pour ce qui est du déroulement, on reste dans l'ambiance classique des jeux d'aventure d'antan. À savoir l'exploration des environnements, dont la progression sera conditionnée par la résolution d'énigmes à l'aide d'objets glanés ici et là, et différents dialogues avec une poignée de personnages que l'on croise en cours de route. Côté énigmes, le bon côtoie le mauvais. Si certaines sont bien conçues, avec une utilisation astucieuse des objets de l'inventaire à combiner avec le décor, d'autres en revanche sont beaucoup plus tirées par les cheveux, avec des solutions qui n'ont pas toujours de sens (ou alors on ne l'a pas trouvé...), et on finit par les résoudre uniquement grâce au hasard.

Pour entretenir le côté horrifique et paranoïaque du jeu, Stewart est amené à croiser d'autres personnages qui ont subi les conséquences de l'expérimentation. Côté interactions avec ces derniers, dans la plupart des cas on restera dans l'échange verbal via des dialogues assez classiques, dont les choix de réponses multiples n'auront aucune incidence sur l'aventure. D'autres hurluberlus en revanche n'auront pour seul but que de vous tuer et vous poursuivront sans répit tel le Nemesis de Resident Evil 3, ce qui donnera lieu à des séquences de jeu tenant du chat et de la souris.

Parano mais presque

Globalement, on ne sera pas subjugué par la qualité du gameplay, qui reste beaucoup trop classique et déjà vu pour enthousiasmer les habitués de la discipline. D'autant plus que l'utilisation du scrolling horizontal sans profondeur limite la jouabilité et encourage le joueur à matraquer le bouton tout en déplaçant son personnage à gauche ou à droite, sans utiliser son cerveau, jusqu'à ce que cela déclenche quelque chose dans le décor ou que l'on récupère un objet. Surtout que ces derniers, de par le choix de la pixellisation extrême de l'affichage, ne sont pas forcément bien visibles à l'écran.

D'autres détails viendront gêner le plaisir de jeu, tels le mode d'affichage des dialogues avec les différents personnages, qui consiste en un empilement peu lisible de phrases les unes sur le autres, ou encore des bugs, qui vont du dialogue qui ne se lance pas à la plantade soudaine qui nous oblige à redémarrer le jeu. Enfin, et ce n'est pas rien, l'expérience que l'on nous vend n'a rien d'horrifique, il y a beau avoir de l'hémoglobine et des musiques angoissantes qui viennent accompagner les situations difficiles, à aucun moment on n'aura ne serait-ce qu'une sensation d'angoisse. Et c'est bien triste.