Le projet Subnautica est né pendant la période 2013/2014, quand la folie "jeu de survie" s'était emparée du monde du jeu vidéo, avec dans le lot des dizaines de jeux Steam qui n'ont hélas jamais réussi à dépasser le stade de la version alpha. L'une des principales différences c'est que le studio Unknown Worlds avait déjà un passif très sérieux avec l'excellente saga Natural Selection. De plus, Subnautica avait pour ambition de présenter quelque chose d'assez inédit ainsi qu'une belle prise de risque : un univers marin avec son propre écosystème. Au fil des mises à jours mois après mois, puis année après année, le travail du studio a fini par payer et nous voilà en face d'un jeu qui souffle un véritable vent de fraîcheur au sein du genre survival.

Dans l'océan, personne ne vous entendra crier

Subnautica est disons-le clairement un jeu très exotique qui a défaut de vous faire voyager dans l'espace vous fera visiter une planète extraterrestre constituée à 95% d'eau. Un corps céleste océanique avec un écosystème complexe comme celui de notre bonne vieille planète Terre. Autre point positif, la présence d'un véritable scénario et d'une VRAIE fin. C'est assez rare pour être souligné dans un jeu de survie, il est donc possible de finir le jeu. Sans entrer dans les détails pour éviter de vous gâcher la surprise, notre vaisseau spatial se crashe sur cette fameuse planète inconnue composée en majorité d'eau. Notre seul élément de survie est une capsule de sauvetage avec le minimum vital qui se pose tant bien que mal au beau milieu de l'océan. Evidemment votre capsule est sérieusement endommagée et il va falloir trouver des solutions pour rétablir votre réseau de communication. C'est là que notre aventure commence et qu'il va falloir se montrer très imaginatif. En effet, si vous avez choisi de jouer le mode de survie classique, vous ne recevrez quasiment aucune aide ni aucune information si ce n'est quelques petites astuces via votre PDA. C'est-à-dire que chaque élément de survie, devra se comprendre par l'expérience et la découverte et autant dire que ça ne risque pas de plaire à tout le monde. Mais c'est pourtant ce coté hardcore qui permet de savourer toute la qualité de ce jeu de survie.

Une faim de loup

Trois notions sont à prendre en compte : la soif, la faim et l'oxygène. Vos trois besoins primaires qu'il sera nécessaire de combler. Pour gérer la faim rien de plus simple, l'océan grouille de vie et on apprendra rapidement comment capturer certaines espèces puis les rendre comestible via l'outil de craft de notre capsule de sauvetage. Pour la soif c'est déjà une autre paire de manche quand on débarque dans le jeu et il est nécessaire de "pêcher" un type particulier de poisson pour créer des bouteilles. Enfin l'oxygène, la mécanique qui rend Subnautica si unique. Votre personnage possède une jauge d'oxygène et il faut avoir l'oeil constamment dessus si vous ne voulez pas que votre corps repose à jamais dans les abysses. Le jeu fonctionne alors grâce à un système de cercle vertueux. Plus vous pouvez descendre dans les profondeurs, plus vous trouverez ce qu'il faut pour améliorer votre quantité d'oxygène et plus vous descendrez plus loin, et ainsi de suite. Avec à la clé les ressources nécessaires pour réparer et agrandir votre base qui n'est au départ qu'une vulgaire capsule avec un espace vital très restreint. Quel plaisir au bout de quelques heures d'avoir enfin quelque a quoi se raccrocher dans ce monde mystérieux, une base, un chez-soi où l'on se sent enfin en sécurité même si c'est souvent pour une courte durée.

"Résiste ! Prouve que tu existes !"

Les abîmes sont un moyen habile pour les développeurs de proposer un aspect survival très poussé. Car plus vous descendez profondément, plus l'environnement est sombre et plus les monstres marins sont gros, dangereux et... voraces ! Très honnêtement une fois à 200 mètres sous la surface, on ne fait généralement pas le fier et notre seule hâte est souvent de remonter au plus vite pour se mettre à l'abri, tellement la pression et l'angoisse se font ressentir.

Comble de l'ironie, il est très difficile de recouvrer son orientation sous l'eau et il arrive très fréquemment de se perdre. Si au départ ce n'est pas trop problématique, ça peut vite le devenir quand on commence à avoir une véritable petite base sous-marine à faire tourner. Il faut en effet l'alimenter en courant si on ne veut pas perdre une partie du fruit de notre travail. La capsule de sauvetage n'est qu'un grain de sable et il est possible par la suite de construire une véritable station de recherche scientifique et même d'étudier la vie marine dans des aquariums géants. Car oui l'écosystème se veut vivant et complexe. Les prédateurs sortent et chassent la nuit, les animaux se nourrissent, etc.

Propre, net, mais pas sans "bavure"

C'est aussi là que Subnautica se montre très exotique dans sa faune et sa flore marine. L'océan est une sécession de créatures étranges et on sait jamais vraiment à quoi s'en tenir. Plein de couleurs, très riche en détail , le jeu sans être une claque graphique possède une véritable identité visuelle. Le moteur Havok fait le travail et tout est fièrement optimisé pour tourner sur une patate, ou presque (GTX 550 Ti pour la carte graphique recommandée). Une vraie surprise qui permet d'en profiter sur quasiment tout PC un minimum orienté jeu. Sans parler du système voxel qui permet de modifier plus ou moins l'environnement pour le bien de la création de votre base. Malheureusement on ne peut pas en dire autant côté musical où ça reste globalement pauvre malgré un thème principal sympathique.

Le principal problème avec le côté très libre de l'aventure c'est qu'on se retrouve très souvent à ne pas savoir quoi faire pour passer à l'étape suivante du scénario, et on se retrouve à errer un peu partout à la recherche d'un indice pour pouvoir continuer l'histoire. Difficile de savoir si c'est vraiment voulu par le studio ou s'il s'agit plutôt d'un problème de gestion de la découverte. Quoi qu'il en soit cela peut être pesant pour la fluidité de l'aventure et nul doute que ça risque d'en irriter plus d'un, notamment les plus impatients d'entre nous.