Autant vous le dire tout de suite, un peu comme pour Red Dead' et GTA, deux jeux très similaires mais au skin différent, entre Skyrim et le Fallout de Bethesda, j'ai un petit préféré, et ici, c'est le jeu qui nous plonge en plein dans un futur post-apocalyptique. Vous êtes prévenus.

Et si j'ai eu la chance de jouer à ces deux jeux dans un laps de temps très court, ces deux tests se sont fait dans des conditions très différentes : le RPG médiéval-fantastique sur la PS4 et son PS VR, et celui qui nous intéresse aujourd'hui sur un HTC VIVE tournant sur un PC de compétition. Le premier enseignement de ce fait est que Fallout 4, un jeu sorti 4 ans et une génération de consoles après Skyrim, se montrerait bien trop gourmand pour une PS4, et cette version devrait donc rester exclusive au PC.

I don't want to set the world on VR

Après un téléchargement d'environ 30 Go, pack de langue française inclus, le moment était venu de se lancer dans l'aventure, et la découverte d'un menu... Qui n'est pas en réalité virtuelle. Ni la cinématique d'introduction d'ailleurs - vous savez, celle qui nous parle de cette guerre qui ne meurt jamais. Et comme il y a deux ans, tout commence dans la salle de bain, avec notre couple de héros dont il sera toujours possible de choisir l'apparence, mais uniquement parmi une dizaine de modèles prédéfinis. Vous ne passerez donc pas trois heures à créer un avatar que, de toutes façons, vous ne verrez pas, VR oblige. Et après l'apocalypse nucléaire et un "court" passage dans l'abri 101, c'est parti pour l'exploration des Terres Désolées au son de la radio de Diamond City ! Le jeu se montre toujours aussi riche en réalité virtuelle, et ce bien que les DLC ne soient pas inclus dans cette Fallout 4 VR. On est toujours libre de faire ses propres choix, moraux ou pas, de décider du destin du Commonwealth, ou d'explorer librement la carte à la recherche des moindres petits secrets disséminés un peu partout, sans se soucier "des restes" du monde. L'ambiance y est vraiment toujours aussi démentielle avec son univers inspiré des années 50 et son humour noir, décalé et irrévérencieux, et le jeu fourmille de milliers de petits détails et grouille de vie. Deux ans après, c'est toujours une réussite, même s'il est vrai que de nombreux bugs seront inévitablement de la partie.

Et visuellement parlant, la première chose qui frappe, c'est que nous sommes un cran au dessus de ce que Skyrim VR propose. Les modèles 3D sont plus fins, tout comme les textures, même si, résolution de casque VR de première génération oblige, tout ce qui se trouve au loin est flou. Et si avec son gigantisme, Fallout 4 VR ne peut pas prétendre être au niveau d'un Lone Echo, les graphismes se montrent au final très convaincants. Il sera tout de même important de noter que si notre PC dédié à la VR n'a jamais montré le moindre signe de faiblesse lors de mes nombreuses sessions sur de multiples jeux, ici, j'ai été confronté à quelques menus ralentissements, mais rien de bien grave. On se sent vraiment immergé !

I'm in love, i'm in love, i'm in love, with a wonderfull game !

Au niveau des commandes, on reste sur une configuration très basique pour de la réalité virtuelle : pour les déplacements déjà, si Fallout 4 VR est configuré pour être joué à base de téléportation, il sera bien évidemment possible de se déplacer classiquement en appuyant avec son pouce sur le pavé tactile du contrôleur du Vive. Une réduction du champ de vision est alors appliquée, la vitesse de déplacement peut être réglée, et la rotation peut être gérée avec un mouvement crénelé ou fluide depuis la manette. Et pour les chanceux qui bénéficieraient d'un grand espace de jeu près de leur ordinateur, les petits déplacements en "Room scale" sont une alternative sérieuse pour se tourner, retourner, et aussi lors des combats. L'ensemble se montre très efficace, et si certains joueurs sujets au mal de la VR devraient avoir quelques soucis avec les déplacements classiques - le jeu va très vite quand on règle la vitesse au maximum - je ne n'ai pour ma part ressenti absolument aucune gène, même avec une session de plus de 4 heures.

Comparé à mon expérience PSVR sur Skyrim, on peut bien évidemment constater que le reste des commandes est bien plus précis et intuitif sur HTC VIVE. Les contrôles s'avèrent plus réalistes, puisqu'en opposition au mouvement d'épée de type "Motion Gaming" de The Elder Scrolls PSVR, ici, pour aller frapper un radcafard qui se trouve au sol, il faudra bien se baisser pour le taper en déplaçant son poing à l'endroit exact ou se trouve la bestiole ! Pour tout le reste, nous sommes en présence d'une jouabilité assez bâtarde, coincée entre celle d'un RPG sorti en 2015, et tous les gestes que l'on effectue de façon bien plus réaliste en VR. concrètement, pour ouvrir le menu situé sur son Pip-Boy 3000 flambant neuf, il suffira d'approcher son poignet de son visage ! Il en va de même pour le tir à l'arme à feu, ou l'on devra viser nous-mêmes nos adversaires pour en venir à bout. Mais pour d'autres éléments, tels que le fait d'ouvrir un placard, cela se fera toujours via une liste et un menu, qui va flotter dans l'air devant nous tel un hologramme... De part son statut de portage d'un jeu classique en réalité virtuelle, toutes les composantes de jouabilité n'ont pas pu êtres ré-adaptées. Et au final, ce mélange se montre plutôt confortable pour explorer Fallout 4 VR dans ses moindres recoins, mais tout de même au détriment d'un peu d'immersion.

So Bongo Bongo Bongo i don't want to leave the retro

En effet, comparé à une expérience entièrement dédiée à la VR, encore une fois, le portage va venir ternir un peu le réalisme. Avec l'absence de corps tout d'abord. Les seules parties qui sont représentées sont nos deux mains qui flottent dans les airs ! Et hormis le Pip Boy et notre arme, on ne va manipuler absolument aucun objet : quand on loote les nombreux items présents dans le jeu en les visant, ils s'ajoutent automatiquement à notre inventaire. C'est dommage, car même si cela aurait pu devenir pénible à la longue, cela aurait indéniablement pu ajouter une bonne dose de fun ! Un mal pour un bien donc. Quelques autres petits détails, comme le Pip Boy qui grossit de façon impressionnante lorsqu'on l'approche de notre visage - pour une netteté assez incroyable en VR - vont eux aussi venir casser un peu l'immersion. Mais au final, devant toute la démesure de Fallout 4, on ne peut qu'être pris au jeu. La première rencontre avec les tout premiers ennemis du jeu, des radcafards qui nous sautent à la figure, est vraiment impressionnante de dynamisme, et je ne vous parle pas des autres ennemis tels que les super mutants ou les écorcheurs... Et quand on enfile une armure assistée, avec sa lourdeur dans les déplacements et son HUD dédié - comme si l'on portait un casque - et son minigun géant, la sensation de puissance est vraiment grisante. Tout le reste des informations montrées à l'écran, comme la boussole ou les sous-titres, sont vraiment bien intégrés dans notre champ de vision. Une immersion qui reste perfectible donc, mais qui est vraiment soulignée par la sensation de grandeur que les terres désolées du Commonwealth dégagent.

Puis, comme pour Skyrim VR, réalité virtuelle et gestion de son espace oblige, le jeu est bien plus difficile dans cette version, et sera configuré de base en très facile. Vous allez mourir souvent, et une bonne connaissance des lieux sera parfois nécessaire, notamment contre des hordes de goules sauvages coincées dans un bâtiment et qui peuvent sortir de n'importe-ou, ou un gang de super mutants qui pourra vous prendre à revers sans que vous vous en soyez rendu-compte. Il faudra aussi bien configurer ses raccourcis vers des objets de soin ou des armes de remplacement, car, un peu comme lorsque vous utilisiez l'application mobile pour la version console de Fallout 4, regarder son Pip-Boy 3000 ne mettra pas le temps en pause. Fort heureusement, le SVAV sera toujours de la partie. Cela faisait d'ailleurs partie de mes inquiétudes avant de jouer à Fallout 4 VR, mais elles furent bien vite dissipées ! Quand on appuie sur le bouton correspondant, et si l'on dispose d'assez d'endurance, le jeu ralentit à l'extrême, et on peut prendre tout son temps pour viser les différentes parties de nos ennemis pour faire un vrai carton. Un peu comme avec le mode ralenti de DOOM VFR, on se sent alors terriblement puissant et la sensation qui en découle est vraiment grisante ! Fallout 4 VR se pose donc comme une expérience indispensable et très solide pour nos casques de réalité virtuelle !