QU'APPORTE LA PS4 PRO ?


J'ai un écran 4K :

  • Résolution : 2560x1440p
  • Framerate : 30 images/seconde en solo - 60 images/seconde en multi
  • Support HDR : Oui

J'ai un écran 1080p :

  • Résolution : 1900x1080p
  • Framerate : 30 images/seconde

Notre avis : S'il n'ose pas se frotter à la glorieuse résolution 4K, Uncharted : The Lost Legacy n'en demeure pas moins somptueux sur PS4 Pro, sans pour autant faire preuves de différences flagrantes avec la version standard. Que ce soit sur un bel écran 4K ou en 1080p, le jeu arrive à émerveiller tout en demeurant fluide. L'activation du HDR ne sera pas anecdotique, étant donné que l'aventure offre une grande alternance de phases de jours et de séquences plus ombrageuses, durant lesquelles vous ne serez pas fâché de profiter de nuances de noirs plus profondes.

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Vous ne le saviez pas peut-être pas - il faut dire que son nom et son charmant accent australien ne le trahissaient pas - mais Chloe Frazer a des origines indiennes. Et un petit secret qui nous amène à la retrouver au pays du poulet Tandoori, errant sur un marché local, à l'affût d'une piste concernant son nouvel objectif : la défense de Ganesh. Cet objet divin aussi convoité qu'introuvable, il semblerait que les rebelles armés du coin soient aussi à sa recherche. Et la voleuse aux yeux azur a eu vent que leur chef, le très barbu Asav, disposait d'un disque utile à sa quête. Qui sait ce qu'il souhaite en faire. L'important reste que l'artefact ne tombe pas entre ses mains. Mais que pourrait-elle faire seule ? Rien. Ainsi s'est-elle offerte les services d'une mercenaire sud-africaine, récemment dépossédée de sa société militaire privée : Nadine Ross. Après être parvenues à leurs fins non sans quelques bleus, les deux jeunes femmes savent par où commencer. Mais pas comment cela va se terminer.

Un jeu sans Nathan, un jeu intelligent

Derrière ce pitch classique qui promet évidemment son lot de rebondissements, sa dose d'émerveillement et qui prend une bonne demi-heure pour s'écrire sous nos yeux et nos doigts, l'émergence d'un binôme inédit. Pour prendre la relève des Nathan/Sully et Nathan/Elena, deux personnages secondaires de la série plutôt appréciés et qui, à en croire les développeurs, méritaient la lumière. La question qui se pose est : le Girl Power de la très narquoise Chloe (que l'on incarne) et de la bouillante Nadine fonctionne-t-il ? Après 7-8 heures passées sur The Lost Legacy pour en voir le bout, la réponse est claire : on a envie de revoir ce tandem à l'avenir. Comme on peut s'en douter, la relation, qui part sur des bases strictement professionnelles et avec de la méfiance et des désaccords sur les méthodes, va se transformer en quelque chose de plus complice, avec quelques accrocs, cela va de soi. En dépit du fait qu'on s'attendait à ce dispositif vieux comme le monde pour épicer l'aventure, il faut reconnaître une fois encore à Naughty Dog un certain talent.

A travers les épreuves affrontées ensemble, sur fond de problèmes personnels échangés et d'anecdotes distillées ici et là, on apprend à aimer voire adorer les deux jeunes femmes, moins monolithiques qu'elles ne pouvaient apparaître auparavant. Leur dynamique est savamment entretenue et élaborée dans leur progression. L'humain, que la mise en scène et les dialogues, parfois optionnels, ne manquant pas de piquant (plutôt bien interprétés en français mais simplement parfaits en V.O.) mettent volontiers en avant, n'a pas été sacrifié avec ce spin-off. On vibre avec elles, on rit, on s'attriste, on s'ébahit parce qu'il y a ce truc en plus. Que les aventuriers se rassurent : le jeu n'oublie pas de donner dans le pop-corn, avec son méchant un brin cliché que n'aurait pas renié Indiana Jones, et le spectacle débridé qu'il nous offre.

Tournez Ganesh

C'est qu'avant toute chose, parce que c'est inscrit en lettres d'or dans l'ADN de la série, cet épisode a pour vocation de nous procurer des sensations. Vous voulez des sauts What The Fuck rattrapés avec l'auriculaire, de l'explosion, des courses-poursuites, des balles qui fusent et, pour les aficionados, des réminiscences de séquences ultra-spectaculaires déjà vécues par le passé ? Pas de problème. Ici est condensé tout le savoir-faire du studio californien en matière de maîtrise de l'image et du rythme. On regrettera peut-être que le cahier des charges au niveau du gameplay ait été respecté au point de n'introduire qu'une seule petite mécanique nouvelle : du crochetage banal s'appuyant sur les vibrations. Côté escalade, avec ses petites mimines, la corde ou le piolet comme dans les phases de TPS/cover shooter et d'infiltration - où l'I.A. montre vite ses limites - ou encore la conduite (qui implique encore d'utiliser le treuil par moments) cela demeure agréable, souple, propre. Mais rien de neuf.

Fort heureusement, étant donné qu'on se retrouve encore aux prises avec des constructions antiques pleines de mécanismes de protection grandiloquents, il faudra compter sur de sympathiques puzzles pour, entre une séance de trekking et une autre de tir, faire un peu chauffer sa cafetière. La majorité des casse-tête s'avère bien composée, parfois tordue mais loin de se révéler insurmontable. Reste qu'il y a deux bonnes nouvelles. Version courte : cette quête n'en fait pas des caisses tout en faisant des caisses. Cela vous paraît un peu flou ? La version longue arrive après cet intertitre que j'ai eu beaucoup de mal à trouver. Mais si, ne faites pas les enfants, vous me remercierez.

C'est arrivé près de Shiva

De rien. Bref, où en étais-je ? Ah oui. Il n'en fait pas des caisses parce qu'il abandonne le système - usé jusqu'à la corde dans Uncharted 4 - de ces chariots-roulants-dispersés-magiquement-partout-dans-le-monde-pile-là-où-on-en-a-besoin-pour-atteindre-une-hauteur. D'ailleurs, les Dogs s'en amusent assez vite...

Là où il en fait des caisses, mais alors des très grosses, c'est quand il s'agit de nous en coller plein les mirettes. Là, on peut dire qu'il fait dans le bourrin. Ça se lâche. Un max. Dans la lignée du quatrième volet, The Lost Legacy fait péter une réalisation d'exception comme on fait péter un bouchon de champagne après un mariage sans se soucier d'arroser les convives. Y'en a partout. Mais on aime. On s'imprègne avec bonheur. De cette ville assiégée que l'on traverse en pleine nuit jusqu'au tout dernier plan, on peut sortir le hashtag #graphicporn.

Dans la savane ouverte et pleine de secrets à explorer, qui constitue la deuxième partie de l'aventure, on écarquille les yeux devant le soin apporté aux cascades, aux modestes constructions. Puis face aux cavernes exiguës, aux panoramas ouvrant sur des jungles touffues, temples, sculptures majestueuses qu'on finira tôt ou tard par escalader après avoir songé que ce n'était pas possible, lors des virées aquatiques... Chaque lieu traversé, en intérieur comme en extérieur, est un tableau, un fond d'écran potentiel. L'artistique nous montre une Inde sublime, la technique nous fait croire qu'on y est réellement. On atteint des sommets dans le détail, la richesse des environnements qui s'étendent parfois à perte de vue, dans le choix des matières et des couleurs appliquées, dans l'ajustement des effets de lumière. A-t-on vu plus beau sur PS4 ? La question mérite d'être posée. Toujours est-il que, bien qu'on soit cantonné à une balade dans une seule contrée, on a le bouton Share qui démange toutes les secondes. Une envie irrépressible de screenshot que le Mode Photo, autorisant toutes sortes de fantaisies dont des grimaces merveilleuses pour Chloe, ne soignera pas. Et si c'était ça, la maladie d'amour ?