Que les fans se rassurent et que les détracteurs s'emportent : Phoenix Wright : Trails and Tribulations est strictement identique à ses prédécesseurs dans son gameplay, son interface et tout le reste. D'ailleurs, c'est bien simple, on pourrait le voir comme un classique add-on contenant cinq chapitres supplémentaires... Il s'agit toujours d'une aventure principalement textuelle qui, dans son déroulement, se décompose de la manière suivante : une partie pendant laquelle on enquête, on analyse les différents lieux et on interroge les personnages liés à l'affaire, puis une deuxième, qui n'est autre que le procès à proprement parler, où l'on devra présenter les pièces à conviction récoltées, faire subir des interrogatoires et contre-interrogatoires aux témoins cités, et surtout se creuser les méninges pour trouver ce qui ne tourne pas rond dans leurs propos, en objectant au bon moment. Tout cela dans une ambiance vraiment délirante et avec des dialogues comiques à souhait. Une formule simple, qui pourrait même paraître d'un autre âge, mais tellement efficace une fois la console en mains que l'on n'arrive pas à décrocher.

Une mise en scène admirable

En fait, outre leur gameplay original, la magie des Phoenix Wright vient surtout de leurs galeries de personnages, tous plus loufoques les uns que les autres, des suspects aux procureurs, en passant même par le juge. Ce volet ne faillit pas à la règle, et loin de là : il s'agit peut être même de l'épisode qui propose les personnalités les plus crétinement drôles de la série. Idem pour les dialogues, toujours aussi comiques et riches en jeux de mots vraiment pourris. Néanmoins, ce qui rend cette troisième aventure inoubliable, c'est sans aucun doute la mise en scène et la manière dont sont ficelés tous les procès. Les affaires n'ont jamais été aussi bien reliées entre-elles. A tel point qu'au final, lorsque toutes les pièces du puzzle scénaristique sont mises bout à bout, on ne peut qu'admirer la personne qui en est à l'origine... Les cinq procès que contient le jeu auront lieu dans différentes époques, avec différents personnages, mais je ne vous en dirai pas plus pour éviter de gâcher la surprise. Sachez simplement que les réponses aux questions sur les différents protagonistes des deux opus précédents se trouvent ici. Attendez-vous donc, pendant des heures de jeu (parce qu'en plus, il est vraiment long !) à des révélations, des retournements de situation improbables, des sentiments et du pathos en barre... Bien qu'on frôle très souvent le soap opéra d'ailleurs, ça fait tout de même son effet et ça provoque inévitablement un soupir de tristesse une fois le jeu terminé.

A la revoyure Phoenix !

C'est ainsi que Capcom, malgré un gameplay que l'on connaît par coeur, parvient tout de même à captiver le joueur. Phoenix Wright : Trials and Tribulations est tellement bien écrit et mis en scène qu'il transporte plus que jamais le joueur dans l'univers de Phoenix Wright, un monde bizarre mais tellement attachant qu'on en redemande à chaque fois. Cette trilogie ne pouvait pas se terminer de plus belle manière !