QU'APPORTE LA PS4 PRO ?


Resident Evil 7 est compatible avec la PS4 Pro. Retrouvez ci-dessous les spécificités du jeu lorsqu'il tourne sur ce support.

J'ai un écran 4K :

  • Résolution : 4K upscalée
  • Framerate : 60 images/seconde
  • Support HDR : Oui

J'ai un écran 1080p :

  • Résolution : 1080p
  • Framerate : 60 images/seconde

Notre avis : Resident Evil 7 est déjà très beau sur PS4 classique, mais sur PS4 Pro le rendu gagne encore en précision. On a droit a un joli boost de résolution, entre 1080p et la 4k upscalée selon votre écran, les textures sont plus fines et le HDR sublime le tout. Pas de baisse de frame rate notable. En revanche, si vous ne possédez pas d'écran 4K, les améliorations restent infimes.

Capcom sait bien que les fans de la série attendent ce septième opus avec impatience. Mais cet empressement fiévreux s'accompagne de doutes. Resident Evil 7 ne s'éloignerait-il pas trop de l'ADN de la licence culte de Shinji Mikami ? Sans Chris Redfield, Jill Valentine ou encore Léon Scott Kennedy, Resident Evil ne serait-il pas l'ombre de lui-même ? Et cette vue subjective qui s'invite dans la série, générant une comparaison légitime avec la démo P.T. ou encore Outlast, est-elle bien à sa place ici ? Tous ces questionnements sont compréhensibles bien sûr, et je tâcherai d'y répondre le plus objectivement possible dans ce test. Croyez-moi, j'aime profondément Resident Evil, mais si la plume de cette critique se veut pleine d'affection pour la série, je ferai en sorte de mettre de côté la nostalgie que j'éprouve à son égard. Resident Evil ne peut plus être exactement la série qu'elle a été, elle se devait se se renouveler tout en offrant un retour à son genre : l'horreur. Et sur ce point, le jeu fait le job haut la main.

La chaleur du foyer

Si Resident Evil 7 ne nous place pas dans la peau d'un membre d'une unité d'élite, le personnage incarné a le mérite d'avoir un sacré courage. Ethan Winters, un homme comme les autres, voit sa vie basculer lorsque sa femme Mia disparaît soudainement. Un beau jour pourtant, il reçoit un mail de la part de cette dernière. Trois ans après s'être évaporée, elle lui demande de venir la chercher à Dulvey, en Louisiane... C'est ici que son aventure horrifique commence. Pour le meilleur et pour le pire. Et le pire, c'est la résidence Baker.

Si l'on demande aux joueurs quel lieu de la saga les a le plus marqués, c'est évidemment le manoir Spencer qui est le plus fréquemment cité. Il faut croire que Capcom en a tenu compte puisqu'Ethan va se retrouver coincé dans le "Manoir Baker", une appellation qui évoque sa ressemblance avec le célèbre manoir caché dans les montagnes d'Arklay... Lorsque je parle de ressemblance, je parle davantage de l'ambiance que de la décoration, même si l'étrange famille semble avoir eu du goût dans le temps. En effet, si l'on devine une ancienne demeure pimpante sous la poussière et la crasse qui recouvrent les murs et les objets de la maison des Baker aujourd'hui, elle n'a toutefois pas l'élégance du Manoir dessiné par George Trevor. Malgré tout, elle en a toutes les mécaniques : passages secrets, portes verrouillées par différents mécanismes, pièces secrètes... Si l'atmosphère des premiers Resident Evil manquait cruellement aux derniers épisodes, elle réside bien dans les murs de la vieille bicoque des Baker.

Et puis, il faut dire que cette famille est loin d'être un modèle parfait. Entre un père violent, Jack, qui a tout du Nemesis, et sa femme Marguerite, aussi effrayante que la vielle sorcière de l'ouest, on se passerait volontiers du fils, un tantinet frapadingue... Si les zombies et autres monstres de la série sont effrayants, cette drôle d'équipe n'a rien à leur envier en termes d'efficacité. Croyez-moi, vous allez les détester, et celle qui aura le moins de place dans votre coeur sera certainement la grand-mère amorphe dans son fauteuil roulant, dont les apparitions improbables un peu partout dans la maison vous donneront une raison supplémentaire de vouloir fuir ce lieu maudit... Je le soulignais lors de mes impressions, Jack quant à lui ne vous lâchera pas d'une semelle, dès les premiers instants du jeu, et il est sans doute le personnage le plus encombrant de l'aventure. Sans compter que tout ce petit monde, lui en particulier, résiste très bien aux balles. L'idée est donc d'avancer en pantoufles, pour ne pas se faire remarquer, ce qui donne encore plus de sel à l'expérience, insufflant à son gameplay une petite touche d'infiltration. Chacun des pas de Jack se rapprochant de vous, chaque bruit de la maison, chaque ombre vous collera une peur violente à l'estomac. Une atmosphère pesante ? Un tantinet oui !

Car Resident Evil est avant tout une série d'ambiance, et il faut admettre que ce septième volet respire la fidélité, ne serait-ce que grâce à son ambiance sonore parfaite. Souvent, c'est le silence qui règne, mais ce dernier est délicieusement ponctué d'une palette de bruits nocturnes des plus angoissants : souffle puissant du vent, craquement du plancher, claquement d'une porte, stridulations d'insectes lorsque l'on passe devant une fenêtre aux vitres brisées, bruit d'une vieille horloge à pendule, notes de piano... Constamment, vous vous sentirez en danger, observé, suivi... De temps à autres, une musique délicieusement angoissante accompagne les situations les plus éprouvantes, accentuant encore la pression, comme si le souffle court d'Ethan, enclin à la panique, n'était pas déjà assez stressant à l'oreille...

Les décors de la vieille baraque rappellent également les premières heures de la série, notamment le fameux Manoir Spencer. On traverse des couloirs lugubres à la lumière vacillante et aux étranges peintures d'antan et on remarque les détails macabres qui fourmillent dans ce théâtre malsain : animaux empaillés au regard vitreux, vieux jouets cassés, bougies dégoulinantes, plats remplis de restes humains... Enfin, on trouve également de nombreux documents relatant la vie morbide des habitants des lieux. Une lecture malsaine qui vaut le détour et qui densifie le scénario, aidant à comprendre ce qui s'est passé dans cette maison des horreurs. Des cassettes vidéo visionnables depuis de vieux postes de télévision apporteront également de nombreuses informations, si vous décidez de les "jouer". Un ajout intéressant qui reste optionnel, mais que je conseille vivement afin de se plonger davantage dans l'histoire.

Notre belle famille

Je le soulignais plus haut, la famille Baker est une plaie et chacun de ses membres vous fera souffrir inlassablement, tandis que vous essaierez de comprendre ce qui a bien pu se passer ici. Pour couronner le tout, la famille est plus grande que ce que l'on pourrait imaginer... et pour cause: les armes bio-organiques sont aussi de la partie. Une nouvelle sorte d'ennemi fait d'ailleurs ici son apparition, l'Holoform, sorte d'hybride entre le Mimicry de Resident Evil Zero et un bon vieux Licker. Relativement lent, ce nouveau monstre peut se montrer imprévisible en vous agressant brusquement, alors que d'une manière générale il se montre beaucoup plus calme qu'un Hunter... Cela dit, il se décline en version rampante beaucoup plus véloce que celle de base, et très similaire au Licker justement. Prudence donc. Toujours au rayon du bestiaire, on trouve entre autres une version empattée de cet ennemi, celle-ci arborant un ventre bien rempli, crachant une immonde substance des mètres à la ronde... Bref, vous l'aurez compris : c'est en charmante compagnie que vous passerez les 15 heures de jeu - voire bien plus si vous avez le courage d'enfiler votre casque de réalité virtuelle, le titre offrant une durée de vie supérieure dans ce second cas (j'y reviens plus bas). Il va falloir être courageux, et vous n'aurez pas de sucette à la fin, ne rêvez pas.

Cela dit, rassurez-vous sur un point : il y a de quoi se défendre chez les Baker ! En dehors du couteau, vous pourrez utiliser armes de poing, fusil, lance-flammes et autres lance-grenades. Le choix est varié, sachant de plus que, tout comme dans Resident Evil 3, vous allez pouvoir fabriquer vos propres munitions (et des kits de soin) en combinant différents éléments ramassés au fil de votre progression, du fluide chimique et de la poudre à canon notamment. L'onglet "Combinaisons" de votre inventaire vous renseignera de manière très claire sur les objets à associer. Quoi qu'il advienne, votre arsenal est un allié précieux à bien gérer dans Resident Evil 7, d'autant plus que, même en mode "Facile", le jeu ne fait pas de cadeaux, si bien qu'on comprend vite qu'il faut économiser ses munitions, comme dans les premières heures de la saga.

Les vieilles habitudes

Resident Evil est une série qui possède ses propres règles. En dehors d'une ambiance oppressante et d'un sentiment de malaise généré par le fait qu'on se sent constamment en danger, on pense tout de suite aux cadrages oppressants, à une prise en main exigeante, à des munitions limitées.... et aux énigmes, bien sûr. Dans l'intimité, j'aime les appeler les "énigmes d'horloges". Les fans me comprendront. Et c'est cet aspect qui manquait cruellement aux derniers épisodes. Eh bien sachez qu'ici, vous allez avoir le plaisir de vous retrouver face à quelques douces énigmes "Residentesques" pensées brillamment. Et il ne s'agit pas uniquement d'objets divers et variés, de clefs-emblèmes ou autres artefacts à retrouver pour ouvrir des portes, il y aura également des situations dans lesquelles vous serez véritablement poussé dans vos retranchements.

Ces moments de réflexion offrent à Resident Evil 7 un rythme posé, propice à l'investigation et parfaitement adapté à un jeu horrifique. Cette dynamique est quelquefois ponctuée de séquences plus frénétiques, mais sans jamais partir dans l'action véritable, et c'est un réel bonheur de faire ce constat. Empruntant quelques idées au cinéma d'horreur (notamment Alien) pour les associer à une identité forte basée sur les codes de la série, le jeu est un pur Survival/Horror. On sent bien le désir de Capcom de revenir aux sources.

En parlant de sources, les pièces de sauvegarde font ici leur grand comeback ! Quelle joie de retrouver ces pièces relaxantes, un des symboles des premières heures de la série, dans lesquelles une lumière rassurante et une musique douce offrent un moment de quiétude salutaire. Seule différence notable : les machines à écrire ont été remplacées par un magnétophone, et vous pouvez sauvegarder quand bon vous semble (sauf en mode "Survie", débloqué à la fin du jeu, celui-ci obligeant à utiliser des cassettes audio rappelant ainsi le système de rubans encreurs). De plus, bonne nouvelle : ces bons vieux coffres reliés entre eux sont eux aussi de retour ! Fidèles au poste, ils permettent de stocker les objets et de les retrouver dans chacune de ces pièces spéciales, aidant ainsi à la gestion de l'inventaire, un autre des aspects importants de la série.

Autre détail qui a son importance : en allant dans le menu inventaire, le joueur pourra surveiller sa jauge de vie via un codex, une montre sur laquelle le rythme cardiaque d'Ethan apparaît. Pour mémoire, le rythme cardiaque, remplacé par une simple jauge dans les derniers épisode de la série, était l'indicateur de santé des premiers Resident Evil. Celui-ci variera donc en passant du vert au rouge, signifiant que vous êtes en danger, en passant bien sûr par le jaune. Ces simples détails peuvent paraître anodins pour ceux qui n'ont pas un profond affect avec la saga horrifique, mais pour les fans, il en va tout autrement !

Notez que dans quelques unes de ces pièces de sauvegarde, vous trouverez de vieilles cages à oiseaux ; celles-ci renferment différents éléments utiles que vous pourrez vous procurer moyennant quelques pièces antiques à dénicher un peu partout dans la résidence et alentour. Cette chasse aux pièces ajoute un certain cachet au jeu et pousse davantage à l'exploration, un autre des aspects clefs de la saga et de cette aventure, puisque de nombreuses choses sont dissimulées un peu partout dans l'obscurité omniprésente : plantes vertes, munitions, crochets, mais aussi des objets-clefs à examiner de près...

Enfin, de nombreux clins d'oeil sont disséminés un peu partout dans le jeu, certains flagrants (le manoir Baker en est un exemple), d'autres plus subtils, qu'ils soient cachés dans les nombreux documents à lire ou noyés dans l'environnement. On saluera à ce titre un ou deux "jump scares" efficaces, rendant hommage à des scènes cultes de la série. Une fois n'est pas coutume : on adore ! À ce sujet, il est appréciable de ne pas non plus se retrouver submergé de "fan service". En effet, à trop vouloir être "un Resident à l'ancienne", le titre aurait pu s'ôter une chance de s'assumer pleinement, ce qu'il fait finalement avec brio, s'épanouissant dans l'univers de la série sans être une simple copie des premiers opus qui refuserait de modifier un peu son ADN.

Une peur bien réelle

Visuellement, Resident Evil 7 est très beau, très proche du photoréalisme grâce à des décors travaillés, des textures propres et de jolis jeux d'ombres et de lumière. Evidemment, on perd un peu de cette qualité en réalité virtuelle, où l'aliasing devient féroce dans certaines zones où la clarté résiste encore à l'obscurité, mais où les textures et détails restent malgré tout nets et soignés. Le plus dérangeant de mon point de vue reste de voir les bras d'Ethan détachés de son corps et flottant devant nous... Si vous avez le souci du détail, celui-ci peut sortir un tantinet du jeu, en effet ! En revanche, on va indéniablement y gagner en immersion, et la peur y est si présente qu'on oublie très vite les petits défauts techniques.

En réalité virtuelle, Resident Evil 7 est une douce folie, une expérience flirtant avec le calvaire mental tant votre peur de vous retourner pourra paralyser votre corps ! Oui, ça fait vraiment très peur. Avancer dans la pénombre en regardant autour de soi, sachant que le danger est partout et peut surgir de n'importe quelle direction, est une expérience qui peut être réellement traumatisante... et se révéler très "physique"... D'ailleurs, il faut savoir que le jeu est beaucoup plus difficile en VR, notamment pendant les phases de combat. Le sentiment de peur y étant plus prononcé, vous avancerez d'autant plus à tâtons. Bref, cette version VR fait sensiblement gonfler la durée de vie du titre. Notez au passage que vous aurez la possibilité de passer de la version VR à la version classique (et vice-versa) à votre convenance, à tout moment de la partie (il faudra quand même revenir dans le menu).

Moi qui plaçais Outlast sur la plus haute marche du podium des Survival/Horror les plus flippants, je suis dans l'obligation de revoir mon jugement avec Resident Evil 7. Assurément, celui-ci le surpasse copieusement en termes de "peur pure", avec ou sans VR. De plus, le jeu bénéficie d'un scénario travaillé et d'une narration maîtrisée, avec des personnages qui ne manquent pas de relief. Assurément, la famille Baker marquera autant les esprits qu'un Lord Saddler (Resident Evil 4), pour ne citer que lui. Le début du jeu propose d'ailleurs une entrée en matière horrifique que vous n'êtes pas près d'oublier... Enfin, si la vue subjective intensifie l'implication du joueur, la VR lui donne une dimension incroyable et vous fera définitivement oublier les défauts techniques. Je précise au passage que je n'ai ressenti aucun symptôme de "motion sickness" (nausées).

Pour conclure ce test avec une constatation évidente mais qui fait plaisir : Resident Evil 7 est un vrai Survival/Horror et un vrai Resident Evil. Qu'on aime ou pas le jeu, qu'on regrette ou non certains choix scénaristiques, force est de constater qu'il est un hommage réussi à la série de Shinji Mikami et qu'il nous renvoie aux heures de gloire de celle-ci. En se réappropriant les codes de la saga, sans parader, le titre de Capcom offre la renaissance tant attendue d'une licence culte qui avait pris une orientation "action" trop radicale, s'éloignant ainsi de son ADN véritable. Mais ça, c'était avant. En cela je suis catégorique : Resident Evil is back !