Assassin's Creed : The Ezio Collection veut rendre hommage au plus classe des assassins, le seul que nous ayons pu suivre de la naissance à la mort à travers 3 jeux, une série de courts-métrages "live" et un dessin animé. Et c'est exactement ce qui se trouve ici évidemment : Assassin's Creed II, AC Brotherhood et AC Revelations sont là, remasterisés et entourés dans une frise chronologique par la série Lineage et l'animé Ambers, qui dévoilent respectivement les agissements du père d'Ezio avant même sa naissance et les dernières heures du héros tourmenté lors de sa retraite, jusqu'à son dernier souffle. Les jeux sont évidemment accompagnés de tous leurs DLC, directement inclus, mais sont en revanche amputés de leur mode multijoueur. Première petite déception, tant celui-ci était fun à jouer... Dommage.

Molto più bello ?

Globalement, les trois jeux passent en 1080p et arborent un frame rate relativement stable à 30 images/seconde. Les textures, éclairages, couleurs et effets spéciaux ont semble-t-il été améliorés aussi, pour un rendu global plus fin et plus vif. Mais il apparaît évident que les trois épisodes n'atteignent pas le même standard graphique... En effet, si Brotherhood et (surtout) Revelations nous replongent à Rome et à Constantinople d'une fort belle manière, nous faisant parfois presque oublier qu'on joue à des jeux de la génération précédente, on ne peut pas vraiment en dire autant d'Assassin's Creed II, qui aurait pu bénéficier de plus de soins. Les textures y ont été moins retravaillées et le résultat final est tout simplement moins réussi. La faute à une modélisation plus sommaire à l'époque, certes, à des visages, des animations et une mise en scène qui accusent les années... mais aussi à quelques bizarreries sorties d'on ne sait où ! Polygon relevait dans sa fameuse vidéo quelques beaux exemples auxquels nous n'avons pas été confrontés (lui non plus), mais je me suis tout de même demandé, à plusieurs reprises, si tel ou tel élément était aussi mal fait dans le jeu d'origine (yeux, couleurs de peau, animations, bugs, etc.). Dans Brotherhood, on franchit déjà un cap qualitatif, à tous les niveaux, mais c'est logiquement Revelations qui affiche les plus beaux graphismes, nettement améliorés par ce remaster.

Consultez notre galerie de captures (PS4 Pro) des trois jeux de la compile

Côté bugs et autres "originalités", tout ce qu'on avait à l'époque est donc de retour ici. Comprenez qu'hormis la "skin" 1080p et les textures/effets améliorés, les jeux sont tout à fait identiques, avec leurs petits défauts techniques et/ou de gameplay qui n'ont pas été touchés ou corrigés. Bref, si l'ensemble tient la route visuellement, on aurait tout de même apprécié que le portage de ces trois jeux cultes soit un petit peu moins "facile", un peu plus profond, qu'il comble plus nos rétines et s'attarde un peu plus sur de vraies améliorations des jeux de base, notamment concernant AC2.

Quoi de neuf, dottore ?

Comme je vous le disais plus haut, cette collection supprime purement et simplement les modes multijoueur de Brotherhood et Revelations. Il eût été franchement appréciable qu'Ubi en conserve au moins un des deux, voire mieux : qu'il propose un nouveau mode multi proposant en bonus quelques nouveautés... Mais non, il faut croire que l'éditeur français s'est contenté du minimum pour cet hommage à la trilogie d'Ezio. Côté DLC, si effectivement tout les contenus additionnels sont inclus ici, on aurait également apprécié qu'un petit bonus "fan service" puisse faire vibrer les afficionados, genre une mission bonus, ou même des making-of. Mais non, pas le moindre effort de création supplémentaire. Dommage...

En guise d'introduction et de conclusion à la trilogie de jeux, Assassin's Creed Lineage et Assassin's Creed Ambers viennent donc compléter le tableau de la vie d'Ezio, rendus accessibles depuis le menu de choix du jeu. C'est évidemment une bonne chose d'avoir inclus cette série de courts-métrages et cet animé, mais une fois de plus on aurait aimé que ce soit mieux implémenté. D'abord parce qaue, sur notre version en tout cas (PS4 dématérialisée), les vidéos souffraient d'une animation saccadée qui gâchait totalement l'expérience. Mais en plus, pas la moindre fonction de pause, d'avance rapide ou de saut de chapitre n'est proposée, n'importe quel bouton vous renvoyant d'office au menu-titre. C'est ce qui s'appelle caser un bonus à l'arrache, non ?

Le meilleur d'Assassin's Creed

Malgré le côté légèrement fainéant de cette compilation/remasterisation, je voulais simplement terminer sur une petite note positive... Il faut bien se rendre compte que compiler ces trois jeux, c'est proposer en un seul morceau tout ce que la série Assassin's Creed a fait de mieux jusqu'ici. De loin. Prions pour qu'Ubi s'en rende compte un jour (même si ça paraît compromis) et soit à l'oeuvre pour ne serait-ce que s'en approcher avec le prochain opus... Mais en attendant, j'ai donc pris un pied fou à relancer chacun de ces trois épisodes, qui je le rappelle ne se concentrent que sur une seule époque et surtout un seul héros, Ezio, qu'on voit évoluer et qui ne fait que gagner en profondeur jusqu'à un superbe dénouement. Cette trilogie, c'est aussi ce que la série a donné de mieux côté "méta-histoire", avec des séquences vraiment puissantes qui ont rendu la série si culte... et ça, ça nous manque terriblement.