Republication de notre Test import du 14 septembre 2016.

Re-testée par nos soins, cette version française du jeu propose des doublages japonais et des sous-titres en Français. La traduction est un peu laborieuse mais passable. Le jeu ne propose pas de nouveaux contenus par rapport à la version japonaise testée à l'époque


Ci-dessous notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise PS4 fournie par notre partenaire nin-nin-game.com.


Tales of Zestiria avait déçu beaucoup de fans de la série de RPG emblématique de Bandai Namco. On mettra en cause, entre autres, son développement chaotique, son retard technique flagrant, les attentes trahies concernant le personnage d'Alisha ou encore de nombreuses incohérences scénaristiques. En revanche, ce que l'on ne peut pas lui retirer, c'est sa volonté de proposer une expérience différente du reste de la série. On pensera notamment au système de fusion, à ce monde ouvert à découvrir et aux combats se déclenchant sans aucune transition. Tales of Zestiria est le résultat plus que mitigé d'une expérimentation ratée, mais qui a au moins eu le mérite de sortir des sentiers battus. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, il n'aura laissé personne indifférent.

Ne vous inquiétez pas, vous êtes bien en train de lire la critique de Tales of Berseria, mais je pense qu'il est indispensable d'aborder Zestiria avant de nous attaquer à cette critique. Tales of Berseria est en effet une préquelle de Tales of Zestiria, mais il n'est pas nécessaire de terminer ce dernier afin d'apprécier le scénario de Berseria. Le titre comporte toutefois de nombreuses références à l'univers de Zestiria. Je vous invite donc à jouer à ce dernier ou à visionner la série animée Tales of Zestiria the X qui vous permettra de connaître l'intrigue originelle tout en faisant le lien entre les protagonistes d'hier et d'aujourd'hui.

Quand Lightning fait des émules chez Bandai Namco

Si Tales of Zestiria était un titre trop ambitieux, Tales of Berseria est sûrement celui qui prend le moins de risque de la série. Bien que pour la première fois en 16 épisodes nous incarnons une héroïne, Velvet Crowe, et non un héros, cet épisode n'ose aucune folie. Cela dit, s'il propose des mécaniques de jeu convenues, ces dernières sont calibrés à la perfection.

Le scénario, lui, est clairement l'un des points forts du titre, ne serait-ce que pour son lead féminin qui ne tombe jamais dans les clichés auxquels nous ont habitués les productions japonaises. Velvet est une grande soeur aimante, mais aussi une jeune femme déterminée, capable de faire face à tous les dangers auxquels elle est confrontée. Elle a cette classe et ce charisme qui n'est pas sans rappeler celui de Yuri, le protagoniste mythique de Tales of Vesperia.

La quête dans laquelle se lance Velvet est une quête de vengeance contre l'homme qui l'a trompée. Le scénario se veut plus mature que celui des épisodes précédents (mais pas trop hein, il ne faut pas pousser !) et les personnages qui accompagnent l'héroïne sont également plus nuancés que ce à quoi nous avait habitué la série. En effet, les protagonistes se joignant à vous au fil de l'aventure le font moins par plaisir ou envie que par nécessité. Les relations que vous serez amené à nouer avec ces derniers sont complexes et excellemment bien interprétées par les actrices et acteurs qui prêtent leur voix aux personnages du jeu.

En revanche, dans la deuxième moitié du scénario, le titre tombe dans les écueils qu'on lui connaît bien avec, notamment, la fameuse chasse à travers le monde qui vous oblige à repasser dans la majorité des zones déjà visitées. Il est de plus en plus difficile de tolérer cela en 2016...

John "Velvet" Wick

Autre point fort du titre : son système de combat. Velvet est une femme qui a soif de vengeance, et ce désir bestial se traduit par l'un des systèmes de combat les plus dynamiques que la série des Tales of ait connu... si ce n'est LE plus dynamique. Il repose sur un principe de combos évolutifs sanctionnés par l'utilisation de "souls", aussi bien pour vous que vos ennemis. Vous commencez les combats avec trois souls, ce qui permet d'enchaîner jusqu'à trois attaques. Infliger suffisamment de dégâts à un ennemi, esquiver au bon moment, l'étourdir ou l'achever vous permettra de lui voler des souls et donc d'augmenter le nombre de coups que vous pourrez enchaîner. Vous pourrez également réaliser un "soul break" (abandonner une soul) pour déclencher une attaque dévastatrice. Il faudra faire très attention à votre jauge de soul car vos ennemis peuvent aussi vous les faire perdre. Il devient tout de suite compliqué de retourner le cours d'un combat lorsque vos personnages sont limités à une ou deux attaques. Il ne faut pas oublier les fameux Arts Mystiques (attaques spéciales propres à chaque personnage) et le système de Tag Attacks (switcher de personnage en plein combo) qui viennent sublimer ce système de combat déjà très riche.

C'est un sans faute du point de vue des combats pour Tales of Berseria. Les affrontements sont dynamiques, funs, et le titre fait un excellent travail à vous enseigner une à une chaque subtilité de son système de combat. Les différentes attaques spéciales rendent les joutes visuellement impressionnantes, le titre affichant 60 images/seconde constamment, et on peut s'amuser jusqu'à quatre joueurs sur la même télévision.

Kinder sans surprise

Le système de combat est excellent, les protagonistes et l'intrigue intéressants... mais on ne peut malheureusement pas s'empêcher de rester un peu sur notre faim concernant les autres aspects du titre.

Tout d'abord, sortie simultanée sur Playstation 3 oblige, on se retrouve encore une fois devant un titre visuellement en deçà des standards actuels de la Playstation 4. Le jeu est capable d'afficher de très beaux effets en cel-shading lors de certaines scènes cinématiques, tandis que le chaos ambiant lors des phases de combat rend la pilule plus simple à avaler, mais le reste du temps on ne peut s'empêcher d'être déçu. Certaines animations semblent venir d'une époque où les manettes sans fils n'existaient pas encore, les décors sont souvent vides et les PNJ semblent avoir été collés à leur emplacement dans les villes et villages. Ce tout est trop "mécanique", il manque ces petits détails ici et là qui auraient pu insuffler un semblant de vie à cet univers.

De plus, alors que les développeurs se battent sur les Internets pour savoir qui aura la plus grosse... carte du monde, Tales of Berseria baisse d'office son pantalon et déclare forfait. Après l'échec du monde ouvert de Zestiria, il semble que Bandai Namco ait changé son fusil d'épaule. Ne vous attendez pas à vous perdre dans les plaines de Tales of Berseria, ou à effectuer des quêtes annexes immersives qui vous feront découvrir des zones cachées du commun des mortels, car ici, on se dirige simplement d'un point A à un point B. Votre lieu de destination vous est constamment indiqué sur la carte (ce qui peut être un bon point) et vous n'avez aucune raison pour vous éloigner de votre quête principale. Effectivement, on ne perd pas le joueur de cette manière, mais on tue lentement et sûrement le côté épique et l'aspect exploration d'une telle aventure.