Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est toujours bon de faire un point sur la genèse du projet, et d'autant plus dans le cas de Republique. Tout débuta donc pour lui en 2012, par le biais d'un Kickstarter dans lequel le studio Camouflaj cherchait à récolter 500.000 dollars pour mener à bien le développement. L'homme derrière la production du jeu n'est autre que Ryan Payton, ancien de 343 Industries et surtout de Kojima Productions. Car Republique n'est évidemment pas sans rappeler la touche Metal Gear au niveau de l'ambiance visuelle, du gameplay... Le rapprochement avec la saga culte de Kojima peut même être poussé un peu plus loin car David Hayter (ancien doubleur officiel de Solid Snake / Big Boss) et Jennifer Hale (Naomi Hunter) sont présents dans le casting vocal !

Un régime forcé

Après ce petit laïus sur les premiers pas du projet, passons désormais si vous le voulez bien du côté du scénario. Nous nous retrouvons donc au coeur d'une société dystopique dans laquelle le peuple est contrôlé par un homme mystérieux nommé "le Directeur". Celui-ci n'hésite pas à éliminer les personnes hostiles au régime, ou encore à les... reformater. C'est justement le sort réservé à notre héroïne, une jeune femme nommée Hope. Celle-ci ayant été en possession d'un manifeste interdit, elle doit donc être emmenée afin qu'on lui efface la mémoire pour en faire une personne totalement docile. Mais cela ne va évidemment pas se dérouler comme prévu, car Hope va recevoir une aide précieuse lui offrant une opportunité de s'échapper. Et l'aide en question, c'est vous, le joueur.

Là où Republique se montre assez ingénieux, c'est dans sa façon de briser le quatrième mur. Notre héroïne s'adresse directement à nous via son portable, ou encore via les caméras de surveillance qui sont présentes un peu partout. Mais bien entendu elle ne sera pas seule dans sa quête de délivrance et de savoir, puisqu'en plus de compter sur le joueur, Hope sera également épaulée par Cooper, un fidèle allié qui vient l'aider dans certaines situations délicates ou la renseigne simplement sous forme de tutoriels lors d'introductions de nouvelles mécaniques de jeu.

Le scénario quant à lui est plutôt intéressant et riche, la narration laissant place à la possibilité de lire des mails ou encore d'écouter des notes audio permettant ainsi mieux comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire.

Colonel... est-ce que tu me reçois ?

Parce qu'un jeu c'est aussi de l'interactivité et du gameplay, sachez que celui de Republique est certes déroutant au départ, mais finalement assez plaisant sur la longueur. Il ne s'agit ni d'un jeu à la première personne ni d'un jeu à la troisième personne... alors peut-on parler de deuxième personne ? Certainement. En effet, vous contrôlez à la fois Hope et les caméras de surveillance pour détecter la présence des ennemis. Republique nous fait ainsi jouer sur deux tableaux, en incarnant Hope et en jouant le rôle de guide bienveillant.

Pour passer de caméra en caméra, rien de plus simple : vous figez le temps à l'aide de la touche R1 et vous sélectionnez ensuite votre prochain point de vue. Sympa, même si l'on ressent tout de même que ce principe et cette maniabilité ont davantage été pensés pour le jeu mobile sur écran tactile plutôt que pour la manette.

Figez le temps a beaucoup d'avantages, comme celui de repérer plus facilement les ennemis alentours et les scanner afin de connaitre leur background. Cela permet aussi de scanner certains éléments du décor destinés à être revendus au marché noir pour débloquer des compétences comme la possibilité de lire les mails sur les ordinateurs, distraire les gardes ou encore marquer les ennemis.

Et ce n'est pas tout, car un inventaire permet également de gérer les objets de Hope, l'essentiel restant la carte, permettant de s'y retrouver et de se mettre sur le bon chemin. Il faudra en effet compter sur pas mal d'allers-retours, à la manière de Metal Gear Solid premier du nom. Point négatif : il faut sans cesse arrêter de jouer pour afficher cette carte... une mini-carte n'aurait franchement pas été de refus.

Tout en finesse

L'infiltration est de rigueur et Republique ne permet aucun écart. Si un ennemi vous repère, vous avez dès lors comme choix de courir, de lui administrer une bonne dose de gaz au poivre, de le taser... si vous échouez, le garde vous attrape et vous finissez dans une cellule qui, heureusement, n'est généralement pas trop loin de votre point de capture. Il suffira ainsi de vous en extraire en hackant la porte pour poursuivre votre progression.

Malheureusement, il faut compter une IA totalement aux fraises. Les ennemis peuvent en effet vous ignorer totalement alors que vous passez à quelques centimètres d'eux... Toutefois, il faut éviter de courir sous peine de vous faire entendre à tous les coups. Pour clarifier les choses, aucune arme à feu ne peut être manié dans le jeu, il s'agit là d'infiltration pure, avec même la possibilité de se cacher dans des casiers, de passer par des conduits... Mais malgré une difficulté croissante au fil de l'aventure, avec des gardes faisant des rondes aléatoires, ça reste assez simple quand même. À vrai dire, je n'ai ressenti aucune difficulté, même durant les énigmes, simples d'accès, qui ne forcent jamais à user de toute notre matière grise.

L'autre grande mécanique du jeu tient dans le piratage et ne va pas sans rappeler un certain Watch_Dogs. Vous pouvez en effet déverrouiller des portes ou des coffres via le système "Omniview", qui est upgradable au fil de l'aventure puisque les portes ont toutes un niveau de sécurité plus ou moins élevé.

La beauté au naturel

Republique sur PS4 tourne avec le moteur Unity 5, et il faut avouer que ce dernier est capable de délivrer un rendu plutôt impressionnant. Cela nous ferait presque oublier la sorti initiale du titre sur smartphone. Certains effets de lumières sont saisissants, tout comme la modélisation des visages, même lors des gros plans qu'il est possible de faire à certains moments du jeu. Pour un jeu de cet acabit, il faut avouer que les équipes de Camouflaj ont fait du bon boulot.

Bref, Republique est globalement une bonne expérience de jeu, qui vous tiendra en haleine durant un peu plus d'une dizaine d'heures, le titre étant découpé en 5 épisodes. Et le scénario a le mérite de nous tenir en haleine de bout en bout... même si l'idée de mettre les sous-titres en haut de l'écran n'est pas l'idée la plus ingénieuse qui soit !