DeadCore est un jeu particulièrement atypique. Évidemment, de loin, son apparence de FPS pour gros bourrins en manque de frags et de N00bs à insulter peut laisser penser le contraire. Mais Deadcore, c'est beaucoup plus fin que ça. Nul besoin de chercher son intérêt du côté du scénario ou de la mise en scène. Non, les développeurs n'ont pas cherché à perdre leur temps avec ce genre de fantaisies dilatoires. Nous voilà donc directement parachutés au pied d'une immense tour farcie de pièges vicieux, et qu'il faudra gravir en sautant de plateformes en plateformes pour en atteindre le sommet. Bon dis comme ça, je vous l'accorde, ça ne parait pas très sexy. Mais croyez-moi, le gameplay de Deadcore et son level-design son suffisamment séduisants pour rendre le titre réellement addictif.

Bungee !

Au niveau des contrôles, rien à signaler : on se dirige comme dans n'importe quel FPS. Mais pour parvenir à franchir les obstacles et grimper le plus haut possible, notre personnage a la possibilité d'effectuer de larges sauts, que l'on peut facilement doser une fois dans les airs. On a également la possibilité de déclencher des doubles-jumps qu'il faudra arriver à doser de façon pertinente, sous peine d'imiter Felix Baumgartner au Red Bull Stratos (mais sans parachute). Chaque niveau est donc une succession de parcours de haute voltige, avec des cubes plus ou moins bien placés, des propulseurs, ou encore des systèmes à activer et désactiver au bon moment grâce à notre blaster énergétique. Ce dernier ne se sert d'ailleurs pratiquement qu'à interagir avec notre environnement. Pas d'aliens à désintégrer ni de bases à dynamiter : ici, les ennemis sont principalement des tourelles qui tenteront de nous déstabiliser, ou des droïdes qui feront leur possible pour nous pousser à la faute (ou par-dessus bord, mais ça revient au même).

Dead Dual Core

L'univers dépeint dans Deadcore a fait l'objet d'un soin tout particulier. Le rendu visuel est d'un niveau tout à fait remarquable, avec des environnements de fond artistiquement intéressants et qui contribuent au climat anxiogène qui se dégage du jeu. On en vient presque à regretter qu'un bout d'histoire n'ait pas été échafaudé pour profiter de cet univers singulier. Techniquement, c'est propre, c'est beau et si les détails ne fourmillent pas, votre config de gamer sera bien utile pour jouer en full HD avec tous détails à fonds sans perdre en fluidité. Le framerate sera plus délicat à conserver intact sur une machine moins musclée, mais ça restera jouable pour peu que vous n'ayez pas la main trop lourde sur les détails. Un mot sur la bande-son : elle est particulièrement classe et bien dans le ton. Dommage qu'elle ne soit pas davantage mise en avant pendant le jeu.

La tour infernale

Le gameplay de Deadcore est donc particulièrement efficace, bien équilibré et grisant. On se retrouve à enchaîner les parties avec plaisir et on essaye de terminer les niveaux toujours plus vite, en essayant d'améliorer son parcours à chaque passage. Cette approche tout en vitesse et en optimisation, c'est un peu dans l'ADN du titre qui joue clairement la carte du "speedrun". Malgré cela, et c'est inévitable, certains passages paraissent moins bien pensés et il m'est arrivé de m'arracher les cheveux à certains endroits, sans trop savoir si le niveau de difficulté était soudainement trop élevé ou si mes échecs étaient à imputer à une maniabilité parfois étrange. Je vous rassure, la plupart du temps, elle est quasiment irréprochable même si parfois, on a du mal à appréhender la largeur de notre personnage sur certaines plateformes délicates à passer (et en général, ça se paye cash).

Attention à l'atterrissage

Bien entendu, on finit par faire le tour du concept assez vite, d'autant plus que pour être honnête, le jeu n'offre pas une variété étourdissante. C'est un peu la faiblesse d'un genre aussi particulier. Margé tout, la durée de vie du titre est relativement correcte puisqu'au-delà d'une campagne principale assez vite pliée, le jeu possède une durée de vie intrinsèque bien plus conséquente, surtout si vous cédez aux sirènes du défi et du speedrun. À l'arrivée, comptez au moins sur une bonne dizaine d'heures, mais seulement si vous jouez le jeu.