De prime abord, Ar nosurge : Ode to an Unborn Star semble cultiver, comme bien d'autres jeux de son genre, des clichés propres au J-RPG. Apparence de ses protagonistes, intrigue présentée de manière un peu trop complexe pour ne pas paraître creuse, somme d'informations accablante dès les premières minutes de jeu... la tentation de passer en accéléré les prémices de l'aventure se fait pressante. Et pourtant, quand les choses se décantent, ce titre édité par Tecmo Koei se révèle plus original qu'il n'en a l'air et séduit sur le long terme.
Si l'intrigue de Ar nosurge : Ode to an Unborn Star met en scène deux duos de héros, à savoir deux jolies filles (Casty et Ion) qui vont respectivement de paire avec un beau gosse (Delta) et un robot (Earthes) comme protecteurs, aux prises avec l'invasion d'une race nommé les Sharl, ce n'est pas ce prétexte qui capte l'attention du joueur. Pas si éloigné par moments d'une simulation amoureuse, le titre Gust demande au joueur d'entrenir les relations entre les deux personnages de chaque duo, par des discussions, des choix et une plongée dans la psyché de l'autre, ce qui permet de gagner en capacités, en compatibilité, et d'être plus performant sur le champ de bataille. Quant aux "chants", en quelque sorte les invocations du jeu, il faudra partir à leur recherche en combat ou à travers l'exploration du village imaginaire de l'esprit de sa compagne... Tout un programme, ponctué d'humour et surprenant.
Le chant du coeur
Dans des zones relativement cloisonnées au sein du géofront Orei et aux ambiances chatoyantes, portées par des musiques pleines de personnalité, le sytème de combat de Ar nosurge est basé sur le sens du rythme, de la gestion des combos, mais aussi de l'utilisation de la chanson magique de son héroïne pour venir à bout d'un seul coup des assaillants. Un système plutôt bien pensé mais pas vraiment mis en avant, les batailles passant au second plan, se concluant bien rapidement. On passera donc surtout son temps à récolter des aliments pour créer de nouvelles recettes à proposer au "Cook de Dekta", initialement un café tenu par Delta, dans des mises en scène complètement décalées. On pourra aussi conter fleurette à sa partenaire via le cercle de communauté, et il faudra être attentif aux discussions pour toucher juste lors des conversations importantes, telles que celles que l'on aura dans le Bios Shop. Ce lieu donne en effet l'occasion de plonger dans le mental de sa partenaire afin d'obtenir des cristaux, qu'il faudra ensuite insérer dans le corps de votre binôme, lors du rituel de purification. Oui, c'est certainement pour ça que le jeu est PEGI 16, avec ces phases très gentiment coquines. Globalement, il s'agit donc d'un vrai jeu de niche, mais assez original dans certaines de ses orientations pour apporter un peu d'air frais aux marottes otakus.