Tout commence à bord d'un vaisseau spatial dans lequel un commando bourré de gros balourds aussi beaufs que surarmés accueille difficilement un nouveau venu : Joseph Turok... Oui, il s'appelle Joseph, et il a même une coupe de cheveux iroquoise ultra classieuse, si vous voulez tout savoir. Bref, notre unité d'élite approche d'une planète sur laquelle le méchant de service, Roland Kane, a élu domicile. Une planète qui a pour particularité, vous l'aurez compris, d'abriter une faune surprenante : des dinosaures. Ce FPS pour le moins classique se propose donc de mélanger un arsenal dévastateur et des complexes modernes avec des environnements naturels luxuriants et des dinosaures qui crèvent la dalle... On est loin de l'esprit du premier opus, mais il faut avouer que ce mélange des genres fonctionne pas mal du tout, d'autant que la réalisation s'avère globalement d'assez bonne qualité (le jeu tourne sous Unreal Engine 3).

Dans la peau d'un Indien

La première qualité de ce nouveau Turok est ainsi sans aucun doute de nous immerger dans cet univers aussi original qu'hostile, notamment avec un très bon traitement de la vue subjective, qui n'hésite pas à montrer jambes et pieds en cas de projection. Après le crash de votre vaisseau, vous devrez en effet retrouver un à un vos compagnons, progressant dans des environnements aux herbes hautes où se baladent non seulement les troupes ennemies, mais aussi et surtout des raptors qui ne manquent pas de rapidité et d'agressivité ! On se balade doucement, on entend des bruits qui se rapprochent, on devient un peu parano et on regarde partout... Il faut dire que les bestioles sont assez flippantes : elles bougent vite vers vous, vous tournent autour et vous sautent dessus en un éclair, si bien qu'il est difficile de les viser et de ne pas paniquer. Si vous ne réussissez pas à en liquider un avant qu'il ne vous saute à la gorge, une séquence de matraquage de boutons s'enclenchera pour que vous vous en sortiez à l'aide de votre couteau. A noter que ce dernier tient une place importante, puisque vous pourrez aussi tuer vos ennemis humains silencieusement, en vous pointant discrètement dans leur dos... L'arc et les flèches, que vous récupérerez assez rapidement, vous permettront également d'effectuer des approches silencieuses de temps en temps... Autre subtilité : les dinosaures sont aussi les ennemis de vos ennemis, et il sera parfois judicieux de se planquer un instant pour laisser tout ce beau monde s'entretuer avant d'entrer en action. Dans le même genre, vous pourrez planter des cartouches éclairantes dans un dino, pour que ses semblables s'énervent et se jettent sur lui... Quelques grammes de subtilité ne font pas de mal, avant d'entrer dans un complexe bourré de soldats ennemis à déboulonner.

Pas de quoi se faire scalper

Sorti de cet univers intéressant et de cet aspect délicieusement immersif - qui passe également par un écran qui ne se gêne pas pour vibrer dans tous les sens lorsqu'on est touché par une balle ou attaqué par un dinosaure (ça en énervera certains, moi j'adore) - Turok reste un FPS tout ce qu'il y a de plus classique... L'arsenal sympathique (avec deux fonctions par arme) est tout de même bien limité, les situations peinent à se renouveler, le game design à nous surprendre... Si bien que passé la bonne surprise de la découverte, on se lasse assez vite. Bref ça manque de piquant, de génie, et certains compartiments de jeu laissent même carrément à désirer, notamment l'intelligence artificielle des ennemis, qui réagissent souvent comme les derniers des abrutis... Bref, on est encore bien loin des cannons du genre et, malgré ses qualités indéniables, Turok ne se fera pas sa place à leurs côtés. Au moins l'honneur et sauf et Turok Evolution presque oublié !