Dans Gravity Badgers, il faut propulser un blaireau cosmonaute à travers l'espace pour se téléporter de galaxie en galaxie. Si le point de départ est amusant, en revanche, je crois que le gameplay a déjà été décliné un bon milliard de fois sur tablettes et mobiles. En gros, il s'agit de lancer son blaireau en ajustant la puissance et la trajectoire pour qu'il atteigne la sortie du niveau d'un seul coup. Évidemment, il faudra prendre en compte tout un tas d'obstacles, comme des planètes qui changeront la gravité, des téléporteurs, des météorites, j'en passe et des meilleurs. Bien entendu, on a droit à trois essais et une note est attribuée sous forme d'étoiles à la fin du niveau, nous permettant ainsi de passer au tableau suivant. Avouez que dis comme ça, ça fait furieusement penser à Angry Birds... D'ailleurs, ça se joue presque pareil, la progression est similaire et en dehors d'un côté casse-tête plus développé, on frise parfois la pâle copie d'Angry Birds Space ou Star Wars, du moins dans les mécaniques de base.

Tactile ou tactique ?

Si certains niveaux sont assez bien pensés et relativement originaux, on comprend vite qu'on n'aura pas le même plaisir à enchainer les parties que dans le jeu de Rovio. Déjà, la difficulté est en dent de scie. Elle n'est pas toujours bien dosée ni progressive et les tableaux se complexifient bien trop vite. Avec des parcours pas du tout évidents à cerner même après plusieurs essais infructueux, on est rapidement gagné par un sentiment de frustration légitime. Mourir plusieurs fois oui, mais mourir sans comprendre pourquoi, ni où les développeurs veulent nous faire passer, personnellement j'ai du mal à aimer ça. En plus, la physique étrange du blaireau et la précision approximative à la souris sur la version PC n'arrangent rien. On sent que le titre n'a pas été réellement pensé pour ce support. Par contre, c'est nettement plus jouable sur smartphone (iOS ou Android, le jeu étant disponible sur les deux plates-formes en plus des versions PC, Mac et Linux). Avec les contrôles tactiles, ça devient déjà plus amusant d'envoyer valser le blaireau aux quatre coins des niveaux, même si je suis toujours dubitatif quant à la qualité et la lisibilité du level-design d'une manière générale.

Space Dementia

Malgré ces défauts, quelques bonnes idées ont été disséminées çà et là, mais je vous le dis tout de suite, ça ne révolutionnera pas le monde du jeu vidéo. On peut par exemple débloquer des nouveaux blaireaux et changer de personnage en cours de route, ou encore affronter quelques boss qui viennent à point nommé pour dynamiser le rythme général. Graphiquement, Gravity Badgers n'est pas vilain. La palette de couleurs employée est agréable et donne un côté cartoon très sympathique au titre. Par contre, l'intégration du blaireau dans les décors est étrange et sa représentation fait davantage penser à un magnet qu'on aurait collé à l'écran. Quant aux musiques, elles ont probablement été composées par une classe de CE1 sur un clavier Bontempi et j'ai été obligé de les désactiver en urgence pour ne pas sombrer dans la folie. Bien entendu, inutile de vous dire que le PC de Mme Michu dédié à la bureautique sera largement suffisant pour afficher tout ça mais du coup, vous devrez trouver autre chose pour rentabiliser votre dernière folie de Noël.