Principal atout de cette mouture : son module de contrôle à molette, comme au temps jadis, qui s'insère dans le port GBA de la console. Le jeu et l'accessoire peuvent bien sûr être achetés séparément, histoire de choisir le coloris de ce dernier (qui est blanc d'office en version bundle). Toutefois, il serait dommage de se passer de cet objet ô combien sexy, aux yeux d'un vieux croûton nostalgique j'entends. Adapté aussi bien à la NDS qu'à sa déclinaison Lite (il dépasse logiquement un peu plus sur cette dernière), le "Paddle Controller" est équipé d'un accéléromètre à la précision chirurgicale, d'autant plus que sa sensibilité est totalement paramétrable. De quoi retrouver des sensations que l'on croyait oubliées en se lançant dans la destruction massive de briques, et ce sans jamais pouvoir blâmer l'inefficacité des contrôles en cas d'erreur.

Y a de tout dans mon Epiceroid !

Avec une telle arme, on aurait pu espérer que Taito nous livre le cru ultime d'Arkanoid, mais ce n'est hélas pas tout à fait le cas. L'éditeur y a pourtant mis du sien, à commencer par le contenu franchement fourni. Arkanoid DS dispose en effet d'un solide Clear Mode où s'enchaînent quelques 140 niveaux (souvent issus d'opus précédents) présentés en arborescence, de telle sorte qu'il faudra les parcourir à de multiples reprises pour atteindre l'ensemble des zones en bout de branches. Chaque stage traversé débloquera cinq missions à accomplir par le biais du mode Quest, les objectifs se résumant globalement à détruire une certaine quantité de briques, ciblées ou pas, avec un temps ou un nombre de rebonds sur la raquette limités. Dans ces deux modes, les points amassés serviront à s'acheter des fonds d'écran, cadres, musiques, types de briques et Vaus supplémentaires (c'est le petit nom du "vaisseau spatial raquette" d'Arkanoid).

Mon Arkanoid à moi

Ces objets à collectionner, au tarif quelque peu prohibitif, viendront non seulement rallonger la durée de vie mais permettront aussi de customiser chaque zone selon ses goûts. Et ce n'est pas de refus tant le titre joue la carte du psychédélique d'assez mauvais goût. En témoignent les fonds par défaut, aux couleurs méchamment criardes. Quant à l'ambiance sonore, elle s'avère éclectique, même si ce voyage à travers les différents genres musicaux (Jazz, Dance et Metal entre autres) comporte des partitions à la qualité inégale, fussent-elles signées Zuntata. Pour compléter le tableau, Arkanoid DS n'est pas en reste question convivialité, puisque l'on peut affronter jusqu'à quatre amis en réseau local ou sur le Nintendo Wi-Fi, les compétitions se basant sur les systèmes des modes Clear et Quest (un classement mondial est même au programme). En somme, un menu fort copieux à même de rassasier les aficionados du casse-briques pas encore affectés par la maladie d'Alzheimer. Seulement voilà, Arkanoid DS souffre de quelques regrettables lacunes...

Alerte Commandant, on a des avaries dans le Vaus !

Déjà, l'espace entre les deux écrans et le temps de latence des dalles LCD occasionnent de légers soucis de lisibilité à grande vitesse. Plutôt fâcheux, non ? Cependant c'est le manque d'audace dont fait preuve cet opus qui se révèle le plus décevant. Certes on apprécie de retrouver ce classique presque tel quel, mais tout ça transpire un peu trop la naphtaline. Un sentiment illustré par la sélection sans surprise de la dizaine de bonus (et malus) piochés parmi ceux de ces aïeux, parfois bridés en prime. Ainsi, la MegaBall ne peut plus détruire les briques dorées, au point de transformer certains stages en séance de torture (blocages de bille et j'en passe). Dans ces conditions, il semble évident qu'Arkanoid DS brille avant tout grâce à son Paddle Controller (les contrôles au stylet et à la croix faisant vraiment pâle figure en comparaison). On espère par conséquent voir cet accessoire réutilisé par la suite, et pourquoi pas dans des œuvres plus originales...