Quel est le quotidien d'un de ces grouillots à uniforme moulant rouge qui vaque bêtement à ses occupations ? Pas de scénario dans Redshirt pour de quelconques héros, si ce n'est que la base spatiale pourrie où vous bossez comme technicien de surface va bientôt faire boum (du moins, on le devine) et qu'il faut à tout prix débarrasser les lieux en un peu plus de 150 jours. Heureusement, vous avez Spacebook, le réseau social du coin, qui vous permettra de vous faire plein d'amis (et des ennemis) et ainsi trouver une voie de secours parmi plusieurs.

Tuttle et Buttle sont dans un bateau...

Doit-on sortir avec un(e) ambassadeur(drice) pour espérer être embarqué dans les valises au moment fatidique ? Faut-il vivre reclus et économiser chaque karmacrédit pour se payer un billet vers ailleurs au marché noir ? Ou, comme moi, travailler ses nombreuses compétences et grimper l'échelle hiérarchique prestement pour finir assistant du commandant et donc officiellement quitter le navire avant l'explosion ? En tout cas, mieux vaut se décider assez tôt, car vous avez peu de temps, et chaque jour n'offre que quelques points d'actions pour utiliser Spacebook. Envoyer un message, faire une demande d'ami, "aimer" un statut ou en poster un... tout cela coûte une action sur quatre en semaine, six le week-end.

Comment ça va euhhh Pierre ? Patrick ?

Et puis vous avez les évènements que vous créerez ou auxquels vous serez invités. Ce temps, de 1 à 5 actions, sera investi seul ou en groupe pour améliorer vos compétences (une trentaine), selon ce que votre prochain job exige, et modifier vos centres d'intérêt pour approcher plus facilement les bonnes personnes (le jeu prend en compte vos trois principaux hobbies sur une douzaine). L'idée est donc de manipuler autant que faire se peut une ribambelle de gens plus ou moins proches pour arriver à ses fins. Malheureusement, on ne fait que gérer des chiffres et des pourcentages, avec un gameplay fastidieux, répétitif, dont on se demande aussi s'il ne bugge pas un peu.

On bêta test en plus ?

Parmi les problèmes, on notera la quasi-impossibilité d'obtenir un "like" sur ses propres statuts, même lorsque l'on est "la personne la plus aimée de la station". Vous ne me direz pas que c'est normal... C'est pourtant utile pour répondre à certaines "aspirations", des mini-objectifs qui boost quelques-unes de vos stats quand vous les terminez. Quant aux relations amoureuses, elles n'apportent rien de flagrant, sans compter que votre partenaire se plaint sans cesse qu'on ne s'occupe pas de lui alors qu'il est toujours pris ailleurs (difficile de l'inviter aux sorties romantiques !).

Sim vie de con

Même quand il fonctionne, Redshirt lasse vite, malgré un humour bien présent dans les descriptions des postes de travail par exemple. La vie est rythmée par des excursions, mais celles-ci se déroulent toujours de manière identique : on débarque sur une planète, des gens meurent pour une raison x ou y, et vous revenez avec une prime, mais le moral en berne. Pas grave : en achetant les bons objets à la boutique, vous ferez remonter vos stats et la vie continuera ! Il y aurait eu tellement plus à faire avec des tas de mini-histoire utilisant les compétences ou les centres d'intérêt...

Redshirt propose un concept sympa avec l'humour qui va avec, mais le gameplay manque singulièrement d'âme pour un simulateur de vie. Même le vrai Facebook me parait largement plus humain que ce titre de gestionnaire bouffeur de chiffres. Peut être qu'avec plus d'évènements, plus de surprises, un aspect plus rogue-like, Redshirt aurait été plus fun. Dans l'état, je ne peux vraiment pas vous le conseiller, c'est juste trop ennuyeux.

Redshirt est dispo dans Steam (entre autre) pour 19 euros.