Au départ, l'idée de jouer à The Walking Dead : Survival Instinct m'amusait. Avec ses lamentables graphismes, ses animations (quand il y en a) risibles, l'indigence de son déroulement narratif, ce FPS disponible sur Xbox 360, PS3, Wii U et PC avait tout l'air d'être un jeu médiocre de 1997, ce genre de nanar vidéoludique aussi pitoyable qu'amusant. Malheureusement, le titre des développeurs de SOS Fantômes - Le Jeu Vidéo et de Nocturne, n'a rien d'un nanar sympathique...

Survivre comme ça ? Plutôt mourir

S'inspirant librement de la série télé qui elle même prend beaucoup de liberté par rapport au comic originel, The Walking Dead : Survival Instinct propose de retrouver deux personnages de l'adaptation pour petit écran, Daryl et Merle Dixon, dans leur fuite de l'apocalypse zombie, en pleine campagne américaine. On se retrouve donc dans un road trip aux innombrables arrêts (ne rêvez pas, on ne conduit pas et on n'explore rien), durant lesquels on s'efforcera de trouver de l'essence pour continuer à avancer, des balles d'armes à feu pour se dépatouiller des morts-vivants qui rôdent et diverses bricoles selon ce que nous impose le scénario, du genre une turbine de refroidissement si jamais le moteur du véhicule venait à surchauffer... Des missions d'une platitude absolue, dans lesquelles il est impossible de s'impliquer tant la mise en scène, la réalisation, et la direction artistique sont affligeantes. Et encore, difficile de parler de direction artistique avec des fermes qui sont exactement les mêmes quelque soit votre avancée sur la route, les zombies eux, avant de devenir des bouffeurs de cerveau, étant certainement consanguins, tant ils partagent les quatre mêmes visages et une stupidité qui fait tâche, même pour des zombies. Dans le même temps, les quelques malheureux survivants que l'on pourra croiser et leurs pauvres lignes de dialogue ne paraissent guère plus malins... Cependant, entre deux séances de tir comme à la fête foraine, perché sur une voiture (une fois en hauteur, les zombies devenant inoffensifs pour le joueur), il faudra faire gaffe à ne pas se louper car si les cadavres qui marchent vous tombent dessus, vous vous retrouvez alors dans la boucle sans fin du QTE de corps à corps. Car oui, comme à la boucherie, les zombies prennent un ticket pour vous croquer, les uns après les autres, et il faudra donc se taper toute la meute, parfois plusieurs dizaines de zombies, avec toujours le même pauvre QTE. Dans ces conditions, l'instinct de survie a ses limites.

Difficile de comprendre comment un jeu comme The Walking Dead : Survival Instinct peut exister en 2013. Ou alors, jusqu'au boutiste, Terminal Reality a délégué la réalisation de son jeu à des zombies. Techniquement et graphiquement à la rue, ultra pénible dans son déroulement comme dans ses mécaniques de jeu (les QTE de l'enfer...), The Walking Dead : Survival Instinct est l'exemple parfait du titre opportuniste qui s'empresse de surfer sur une série à succès avant que l'intérêt ne faiblisse. Une pratique honteuse pour un jeu nul.