Je ne vais pas vous expliquer le ping-pong, je doute que ça soit nécessaire. Rentrons donc tout de suite dans le vif du sujet et commençons par l'aspect visuel de Table Tennis sur Wii. Si on connaît la version 360, les graphismes de cette mouture paraissent évidemment inférieurs. Même avec le câble composante sur une TV HD de bourgeois, ce n'est pas terrible. Textures grossières, animations passables, mais assez rigides, on ne peut pas dire que je sois surpris. La Wii montre vite ses limites quand on essaye de faire quelque chose de réaliste. Pas vraiment déçu, juste résigné, je lance mes premières parties en me disant que l'important dans la vie, c'est le gameplay.

Et là, c'est le drame.

C'est officiel, je hais la Wiimote. Déjà, ça me fatigue de bouger le bras pour jouer. Moi le sport, ce n'est pas ma passion. Mais blagues à part, la précision de l'ustensile laisse souvent à désirer. Et dans Table Tennis, la précision fait la différence entre un point fantastique et un ratage minable. Trois modes différents sont pourtant proposés, mais aucun n'arrive à satisfaire. Le premier case toutes les commandes sur la seule Wiimote. Dans ce cas, le joueur se déplace tout seul sur la balle, on peut imprimer un effet à cette dernière avec la croix de direction, déclencher les max (sortes de super coups) à la gâchette et les amorties sur le bouton A. Déjà, cette configuration n'est pas ultra ergonomique. Ensuite, le déplacement automatique du joueur vous privera de pas mal de coups qui nécessitent d'être un peu en retrait de la balle, etc. Pour frapper, rien de plus simple, un rapide mouvement en haut à droite pour envoyer la balle en haut à droite de la table. Simple. Ou pas...

Le capteur qui ne captait rien

Contrairement au mouvement naturel du ping-pong, il ne faut pas pencher la Wiimote sur le côté, ça flingue la détection du mouvement dans les grandes largeurs. Et surtout, la précision du capteur est à mourir de rire. Jaune. Chez moi, envoyer la balle du côté gauche de la table relève de l'exploit. Pénible. En prime, sans référentiel après avoir frappé la balle, le fait de ramener la Wiimote déclenche parfois un deuxième coup. De quoi donner des envies de tout balancer par la fenêtre quand on essaye de remettre un retour rapide.

2 modes pour sauver la situation

Oublions ce mode auto et regardons du côté des deux autres, "Tireur d'élite" et "Perfectionniste". Le tout en évitant de faire des blagues vaseuses sur ces dénominations. Pas facile, je sais. "Perfectionniste" est le plus raté des deux. Nunchuk en main en plus de la Wiimote, il faut cette fois diriger le joueur en plus de la balle. D'une part, il faut être un pro de la désynchronisation des deux mains pour y arriver, d'autre part les approximations combinées des deux contrôleurs font que c'est totalement injouable. Les choses s'améliorent avec "Tireur d'Elite" : le joueur se déplace à nouveau tout seul comme un grand et le Nunchuk sert à placer la balle. Du coup, on ne fait que gigoter la Wiimote pour frapper. C'est de loin le plus pratique pour jouer, même si du coup, on se prend à regretter les sensations et la précision de la version 360. Reste qu'avec ce mode, on profite enfin du titre et de ses subtilités. Le jeu devient beaucoup plus dynamique, on cherche à mettre l'adversaire hors de position, et avec un humain en chair fraîche comme adversaire, le jeu prend une autre dimension. Avec un bouton pour frapper la balle, ça serait plus pratique, mais la Wiimote c'est le top, paraît-il. Tant pis pour votre poignet...

Tout seul dans le canap'

Évidemment, le multi online est à oublier. Dommage, mais prévisible sur Wii... Vu le mode solo très limité, ce titre ne mérite vos 40 euros que si vous avez souvent des potes (expérimentés) de passage. Quand on compare à son grand frère sur Xbox 360, la tableau est cependant bien triste. Moi qui rêvais de faire quelques tournois endiablés, quitte à transpirer sur la Wiimote, je crois que je vais plutôt gentiment terminer Zelda. La motivation pour débloquer des tenues et joueurs supplémentaires n'est tout simplement pas au rendez-vous.