Dans Epic Mickey : Le Retour des Héros, Mickey la souris la plus célèbre de l'univers est comme le veut le titre, de retour dans le moins menaçant que son nom ne le laisserait entendre, Monde de la Désolation. Après un violent séisme dans ce monde alternatif des personnages de dessins-animés oubliés, et le ralliement étrange d'un certain savant fou, Gremlin Gus et Hortensia, des connaissances du premier jeu, décident de rappeler Mickey Mouse dans leur monde pour le remettre en état (le monde, pas Mickey) mais aussi pour enquêter sur les origines de cette catastrophe qui ne semble pas naturelle...

Ça cartoone

Cette intrigue est introduite à travers de petites scènes en dessin-animé, en images de synthèse, avec le moteur du jeu. Celles-ci permettent d'emblée de juger de certaines qualités du titre. Les scènes animées sont de grande qualité et il ne viendra à personne l'idée de les zapper, celles-ci reprenant le style très inspiré du premier volet. De plus cet Epic Mickey 2 est intégralement doublé en VF. Si les personnages principaux parlent dans la langue de Morsay Molière, durant les cinématiques ou en jeu, c'est aussi le cas de tous les PNJ que vous rencontrerez, de quoi être bien embarqué dans l'ambiance particulière du titre. Petite fantaisie qui a son charme, ces conversations se muent parfois en comédie musicale ! Surprenant, et tout à fait dans le ton du titre, qui par son univers, tend à faire découvrir les prémices des travaux Disney, proposant même en bonus le formidable The Skeleton Dance.

Rat des villes, lapin des chants

Dans ce monde où de très nombreuses choses seront à faire, à collecter (des costumes, des artworks, etc.), il faudra pour progresser, jouer des talents au pinceau de Mickey et profiter du gadget électrique d'Oswald. Si la souris peut toujours matérialiser ou dématérialiser des éléments du décor, des objets, soit avec la peinture bleue, soit avec le diluant vert, son acolyte lapin débloquera lui des portes et des mécanismes à coups de décharges survoltées. Et puis à l'instar du célèbre sidekick de Sonic, Tails, le lapin chanceux pourra faire l'hélicoptère avec ses oreilles. Dans tous les cas, ce sera le deuxième joueur qui incarnera Oswald et même si elle est bien souvent brouillonne, parfois pénible (avec l'écran coupé en deux verticalement et une gestion du jeu à deux qui manque de calibrage), cette coopération permet d'avancer avec plus d'aisance, l'interaction entre les deux personnages à grandes oreilles étant essentielle pour certaines situations. On reste tout de même dans un déroulement très similaire au premier Epic Mickey et malheureusement on perd souvent le fil de ce qu'on doit faire, embrouillé par des missions un peu bidon et une intelligence artificielle approximative du léporidé qui nous accompagne.

Couac de souris ?

Alors on a bien quelques nouveautés significatives, comme le fait de s'enduire d'une peinture spéciale pour devenir invisible. Les phases de plateforme 2D sont toujours présentes et demeurent efficaces. Mais comme on parcourt principalement les environnements du premier jeu, que les interactions Mickey / Oswald ne relèvent pas vraiment du génie, le souffle épique peut facilement retomber. Par exemple, lorsqu'on nous demande de réparer une bouche d'aération pour accéder aux égouts, bloqués par une turbine cassée pour laquelle il faut récupérer du métal, bla, bla, bla... Le titre souffre aussi d'un gros problème de rythme, d'objectifs à réussir, faisant qu'on est parfois perdu... Alors, si il y a bien plein de petits recoins, de trésors, de mystère, mais tout cela s'avère un peu moins rigolo qu'on n'avait pu l'imaginer. Et si l'on peut au choix se débarrasser de ses ennemis ou les amadouer, difficile d'être vraiment pris par les conséquences de nos choix, tant on décroche vite de l'histoire si elle n'est pas contée par de beaux dessins-animés.

Epic Mickey : Le Retour des Héros conserve l'ambiance et l'univers vraiment réussis du premier titre mais peine à donner l'impression d'avoir vraiment franchi un cap. Finalement, on a un peu affaire au même jeu, renforcé par la possibilité de jouer à deux. Il est certes beaucoup moins capricieux dans sa gestion de caméras, mais souffre d'un manque de rythme, d'ambition, d'inventivité et déçoit un peu par ses graphismes et ses mécaniques de jeu plutôt sommaires. Reste beaucoup de contenu, de magnifiques scènes en dessin animé et une espèce de jeu musée consacré à Disney. Honnête mais pas vraiment de quoi s'emballer : dommage que ce Mickey n'a vraiment d'épique que son titre.