Dans Pokémon Blanc 2 et Pokémon Noir 2 (je prends la liberté d'abréger), le pays des Pokémon, c'est toujours la région d'Unys, celle que l'on arpentait déjà dans le duo de jeux précédent, il y a deux ans dans l'histoire du jeu et un an seulement dans la vie où il faut payer son loyer et changer la caisse du chat. Alors que d'habitude avec la série Game Freak on a le droit à une troisième déclinaison de jeu par génération, et que d'une génération à l'autre, on redistribue les cartes et surtout les Pokémon, ici, on croisera dans notre périple les protagonistes du dernier duo de jeux pour une intrigue issue de ce dernier. Et, surtout, c'est un bestiaire enrichi qui propose un Pokédex avec les monstres de Noir et Blanc. Mais plein de copains des générations précédentes sont aussi présents, comme Evoli, Psykokwak, Elékid, Mélofée, Riolu et compagnie. Si on pouvait déjà retrouver les monstres des précédentes générations via l'interface en ligne du jeu, ici, ils sont directement à capturer dans le jeu, et ce dès le tout début du périple, portant le nombre de monstres à 300 ! Un bonheur pour les vieux joueurs au même titre que le retour en tant que dresseurs stars à affronter, de Ondine, Pierre et même de Red, le protagoniste du Pokémon original, pour ne citer qu'eux !

Fifty Shades of Grey

Lors de notre rencontre récente avec le producteur et le réalisateur de ces deux nouveaux jeux Pokémon, il nous a été confié que la volonté d'avoir une suite directe, plutôt qu'une troisième version, relevait du désir de rajouter ce qui pour diverses raisons n'avait pas pu être implémenté dans le premier duo de jeux. Ce qui se fait d'habitude dans une troisième version d'une génération... A vrai dire, et même si il est tout à fait exact qu'il y a du contenu supplémentaire dans ce nouveau Pokémon, il serait plus correct de parler de version 1.5 pour ce titre, qui s'apparente vraiment à ce que propose d'habitude un troisième épisode. On sent que le choix d'un chiffre dans le titre relève d'une volonté marketing. Alors bien sûr, l'histoire repose sur les évènements qui se sont déroulés dans le jeu précédent, mais elle n'a pas l'envergure du duo d'avant. Ce qui déplaira peut-être à ceux qui jouent à Pokémon surtout pour son côté RPG (même si pour vibrer au rythme d'une intrigue haletante et pleine de rebondissements, ils ont intérêt à aussi jouer à autre chose). Mais d'un autre côté, cela devrait au contraire ravir ceux qui ne jurent que par le remplissage de leur Pokédex et l'enchaînement des combats. Car soyons clairs : on a peut-être affaire à une version 1.5 qui n'excitera pas outre mesure ceux qui viennent de sortir de plusieurs dizaines d'heures de Pokémon Noir ou Blanc, mais ceux qui n'ont pas joué depuis longtemps, ou tout simplement qui ont plié la version précédente du jeu il y a un an, vont bien s'amuser !

Léchouille-vitrine et Doux Baiser de cinéma

Et comment en serait-il autrement puisque Pokémon Version Blanche 2 et Pokémon Version Noire 2, c'est tout le contenu des deux précédents jeux, avec plein de nouveautés attrayantes que nous allons détailler ici. Déjà, si l'on repasse par les cités de B&W (le cheminement est quand même différent, rassurez-vous), plein de petites choses ont changées, à l'instar de Port Yorneuve, devenu la nouvelle Vegas du monde Pokémon. Le Pokéwood et la Galerie Concorde constituent deux des grosses nouveautés du titre. Dans le premier, sorte de Hollywood Pokémon, le dresseur devra suivre un script, jouer, et réaliser de petits films amusants avec des Pokémon "en location" puis, s'il le souhaite, avec ses propres Pokémon. Il y en a une quarantaine, avec fins cachées si on s'écarte du scénario au bon moment. La Galerie Concorde constitue la nouvelle activité addictive du titre. Il s'agit d'un centre commercial dans lequel le joueur devra faire s'ouvrir des magasins, bazar, fleuriste, etc. Si quelques PNJ tiendront bien le rôle de marchand dans un premier temps, la Galerie Concorde est communautaire et ce sont les dresseurs rencontrés lors des échanges ou des combats en ligne ou en local qui viendront monter leur affaire et faire prospérer la vôtre. Et qui dit plus d'échoppes, dit plus d'objets très intéressants pour le dresseur. Enfin, dernière nouveauté, cette fois plus anecdotique, ce nouveau duo Pokémon propose un système de médailles qui rappelle en fait beaucoup les Succès ou les Trophées, appellez-les comme vous voulez, que l'on trouve sur nos consoles de salon. On obtient une médaille pour avoir fait beaucoup de vélo, pour avoir été régulièrement au centre Pokémon, pour avoir aperçu tant de Pokémon, bref, rien d'utile en jeu, mais on sait que tout ce qui permet de briller en communauté réjouit bon nombre de joueurs et les voies de la collectionnite sont impénétrables.

Bien qu'affublés d'un chiffre, une première, Pokémon Version Noire 2 et Pokémon Version Blanche 2, si ce n'est proposer une histoire qui utilise un univers commun et des bases de scénario posées par Blanc et Noir, n'auront pas vraiment changé la formule du classique trio Pokémon. On pourrait s'en plaindre, dire que l'intrigue passe quand même au second plan et est moins intéressante que dans le duo précédent, mais non, car B&W 2, outre son scénario (et encore, le rythme reste satisfaisant), propose tout ce qui faisait la force de Noir et Blanc, et ajoute du contenu bien vu. Pour une version 1.5, elle aurait pu être plus ambitieuse, mais elle ravira sans mal les fans de la série et ceux qui auraient lâché les bestioles de poche depuis un moment. Pas fondateur et revigorant comme Pokémon Version Noire et Blanche mais juste une suite, plus dodue, très agréable à jouer et tout à fait satisfaisante.