L'aventure narrative féministe de MoaCube propose de nombreux choix et prend de grosses libertés avec l'histoire originale (heureusement) : Cinders sera-t-elle une rebelle réaliste ou jouera-t-elle la victime rêveuse ? Va-t-elle se réconcilier avec sa belle famille, ou les écraser à la première occasion ? La magie aura-t-elle droit de s'incruster ou garde-t-on les pieds sur terre ? Et surtout, qu'est-ce qu'elle veut, à la fin, cette Cendrillon ? Comptez trois réponses possibles à cette dernière question, avec quelques variations. Et ma foi, ce n'est pas déplaisant, passé le look Twillightien des personnages masculins. Au moins les filles sont jolies. Oups, commentaire sexiste, pardon.

Faut pas la prendre pour une citrouille

Cinders est une personne assez complexe : normal, avec tous ces choix possibles. La soeur Sophia est une perle de cynisme et l'autre, Gloria, fait tout pour imiter sa mère sans réfléchir à sa vie. Une belle-mère dont on nous demande de comprendre le vécu et la situation pour ne point juger trop hâtivement. Pas facile, quand les auteurs gardent le postulat de base qui veut que Cinders soit traitée comme une domestique. Quelque chose d'un peu moins extrême aurait peut-être aidé la voie de la compassion et de la réconciliation. Ça doit être le mode hardcore du jeu. Heureusement, le Prince prépare des réformes pour démocratiser le royaume. Il cherche une épouse pour devenir roi et le soutenir. Y'a p'têt un créneau plus facile par là !

Au final, les dialogues sont "pas mal". Un peu long et parfois prétentieux ou naïfs, mais aussi drôles et bien vus à maintes reprises. Donc pourquoi ne pas se laisse tenter par Cinders ? Parce que c'est 23 dollars ? Ah oui là, Moa Cube se touche un peu quand même. Vous avez intérêt à vous trouver pile-poil dans la bonne cible. Malheureusement, à part le fait qu'il faut parler anglais, j'ai du mal à cerner la cible de Cinders... Cherchez dans votre coeur.