Il n'y a pas grand-chose à dire de Portal, si ce n'est "bravo". Ce projet d'étudiant, récupéré en route par VALVe, est basé sur un concept en béton : un flingue qui ouvre des portails dimensionnels et qu'il faut exploiter à fond pour passer divers obstacles et sortir sain et sauf de chaque niveau. Il n'y a pas à proprement parler de portail d'entrée et de sortie, car qu'ils soient bleu ou orange, ils sont capables de faire les deux. Ce détail est super important dans le gameplay ! Du reste, un niveau est uniquement dédié à faire entrer ça dans votre cervelle de piaf. C'est même le principal défaut de Portal : sur 19 niveaux, pratiquement 17 sont là pour apprendre au joueur moyen comment tout fonctionne. On maîtrise ainsi rapidement le fait que l'énergie cinétique est transmise. Elle sera votre meilleure alliée. Tomber de haut dans un portail, avec une sortie sur un plan horizontal, permet de faire des sauts de géants et de franchir des zones pleines d'acide (au hasard).

Orgasme pour neurone

Une fois lancé, le casse-tête commence et on entend sa matière grise frissonner de plaisir quand on trouve la solution d'un niveau pourtant parfaitement impossible au premier coup d'oeil. Il faut toujours se méfier du premier coup d'oeil en question. Prendre son temps, tout regarder, réfléchir... Des mots qu'on emploie plutôt rarement (voire jamais) pour parler d'un titre en vue à la première personne où l'on tient quand même un truc qui ressemble à un flingue... Que les mous du clic soit tout de même prévenus : dans ce titre atypique, il faut souvent des réflexes ! Passé les premiers niveaux, il devient obligatoire de non seulement trouver "comment" sortir, mais aussi d'être assez rapide et précis pour placer les portails aux bons endroits, avec parfois des timings diaboliques à respecter.

Promesses à deux balles

Mais tout ceci serait bien terne sans l'ambiance incroyable de Portal. Ne vous fiez pas aux images ! Oui oui, les textures sont un poil terne, c'est fait exprès (facile de faire le mec savant après avoir refait les niveaux avec les commentaires audios...). Mais le son ! Bon sang, tout passe par le son, et plus exactement par la voix de l'ordinateur qui se fout un peu ouvertement de vous, en vous promettant un pauvre gâteau si vous survivez à tout ça. Non seulement le traitement de cette voix est incroyablement réussi, mais les textes sont géniaux. Mariez ça avec des graffitis pleins d'indices et des tourelles automatiques aussi meurtrières que polies (et désolées) et vous aurez ce qui se fait de mieux dans le genre. Je ne veux rien dévoiler, mais la fin est magique. Certainement le meilleur "générique" depuis... pfiou, longtemps.

Rapide ou très court, au choix

Selon vos neurones, vos envies d'expérimentations, etc. Portal se termine en environ 2 à 3 heures. Forcément, ça fait un peu cher de l'heure si vous l'achetez à 15 euros en solo. Mais au sein de l'Orange Box, c'est carrément rentable. Les niveaux supplémentaires que l'on débloque une fois le jeu "normal" expédié sont à pleurer de frustration (et donc de bonheur) tellement la difficulté est grande et le mode time attack va vous remettre à votre place. Bref, on peut tirer largement plus de 2 heures de ce titre, même si la magie n'opère fatalement plus de la même manière. Quoi qu'il en soit, Portal n'est qu'un début si on en croit les déclarations de VALVe. Et c'est tant mieux !