Ayumi, l'héroïne du précédent volet, nous revient donc dans Blades of Time avec un look un peu moins déluré. Son objectif est aussi simple que le scénario et la mise en scène de ce titre de Gaijin Entertainement : trouver les trésors de Dragonland. On s'arrêtera là pour l'histoire tant elle est minimaliste, peu intéressante et peu développée. La faute à des cinématiques qui ne parviennent pas à convaincre, des personnages sans réelle profondeur et des dialogues à l'interprétation peu inspirée. Non, tout n'est pas à jeter, mais question ambiance, il faudra repasser !

Confusion totale

S'il parait difficile de dire que Blades of Time est laid, malgré ses graphismes d'une autre époque, c'est finalement la surenchère de couleurs vives qui agace la rétine. En effet, c'est un véritable déluge visuel qui nous tombe dessus à chaque virage (oui, la progression est très linéaire et l'architecture des niveaux basique) et avec les coups d'épée qu'Ayumi assène sans cesse, on finit par ne plus y voir grand chose dans ces décors qui mélangent jungles, cavernes et civilisations avancées désormais disparues. On pourrait penser que les phases de plate-forme parviendraient à nous changer les idées ? Dommage, car là encore, on se contente trop souvent de sauter d'une fleur à l'autre sans réelle difficulté. Mais que reste-t-il alors à Ayumi pour nous séduire, hormis sa plastique ? Sa souplesse peut-être...

"Bit them all"

Ayumi est une guerrière et si elle n'a pas l'étoffe d'une Lara Croft dans le registre de l'exploration, elle propose tout de même des joutes relativement intéressantes à jouer de prime abord. La belle enchaîne donc les coups d'épée avec talent et virevolte entre ses ennemis avec classe. Profitant adroitement de sorts magiques malheureusement peu étoffés (malgré la possibilité de les améliorer), elle affrontera des créatures assez variées pour des combats rageurs et dynamiques. Dommage cependant que l'action soit souvent illisible ! La faute à des couleurs mal choisies et une caméra un tantinet capricieuse, qui compliquent grandement les rixes. C'est d'autant plus dommage que le pouvoir dont bénéficie notre héroïne, la chronorégression, était une excellente idée. En frappant un adversaire puis en remontant le temps quelques secondes, Ayumi parvient à se dédoubler, afin d'attaquer ses ennemis de toutes parts. Si le concept laisse rêveur, on finit par ne plus utiliser ce pouvoir tant les combats en deviennent confus. Peut-être qu'avec moins d'ennemis, le tout aurait été plus lisible mais il faut reconnaitre qu'on est souvent perdu dans Blades of Time. Et ce ne sont pas les phases de tir à la première personne, pourtant rafraichissantes à première vue, qui viendront changer la donne. Un regret, une fois de plus, car les ennemis sont variés et demandent souvent un peu de jugeote pour être abattus à la lunette. Reste une aventure à la durée de vie acceptable (7 à 8 heures) et un mode multijoueurs s'apparentant à du Tower Defense extrêmement bourrin (mais vu à la troisième personne) qui ne suffiront pas à améliorer le constat : Blades of Time est un petit jeu qui voudrait avoir l'étoffe d'un grand beat them all...

C'est l'impression d'un terrible gâchis qui m'envahit lorsque je pense à Blades of Time. Malgré un bon concept (celui de se dédoubler et de remonter le temps), qui avait de quoi proposer des énigmes et des combats intéressants. Mais le manque de lisibilité permanent gâche le tout. Et c'est sans compter sur le design général d'assez mauvais goût, l'histoire insipide et les niveaux d'une linéarité affligeante. Bref, Bayonetta et Dante n'ont pas à s'inquiéter ! Décidémment, Ayumi n'est bonne qu'à assurer les couvertures de ses jeux mais une fois dans vos filets, elle ne propose rien de bien excitant. Dommage !