La fin du monde est, a priori, pour bientôt. C'est sans doute pourquoi Ubisoft Shanghai nous propose d'y goûter avec ce jeu en téléchargement. Et même si le sujet est loin d'être amusant, avouons que les développeurs s'en sont pas mal sortis. D'autant qu'I Am Alive est vendu 1200 points Microsoft et qu'à ce prix là, on peut lui pardonner certains impairs tant les sentiments qu'il procure sont forts.

Une histoire de ressenti

Alors que le "Choc" a transformé le monde en un véritable dépotoir, Adam recherche sa famille. Dans d'Haventon, cité détruite dans laquelle les immeubles s'effondrent les uns sur les autres et les rares survivants se font la guerre pour s'en sortir, notre héros tente de rejoindre les siens. Haventon est une ville aux décors apocalyptiques envahie par de lourds nuages de poussière. Ainsi, I Am Alive joue sur les filtres et les jeux de lumières pour proposer une ambiance sombre, pesante, dans laquelle on stresse en permanence. A tout moment, un survivant peut se jeter sur vous pour défendre son territoire ou vous voler vos denrées. Vous devez éviter la poussière pour ne pas suffoquer. Chaque effort doit être rationné et réalisé au bon moment pour éviter de perdre en endurance, car si cela arrive, on risque de finir entre deux morceaux de béton tout en bas d'une crevasse ou d'un gratte-ciel, ou pire encore, dans une poubelle après s'est fait détrousser par une bande. Pour résumer, si I Am Alive n'est pas une tuerie d'un point de vue technique, loin de là même, il profite d'une direction artistique monochrome, d'une mécanique de jeu bien pensée et d'une atmosphère unique qui suffit à vous plonger de suite dans l'ambiance. Preuve qu'avec du talent, il suffit d'un rien pour arriver à prendre les joueurs aux tripes.

Tentative de réalisme

Sans doute dans le but de se distinguer des autres jeux dits de survie, I Am Alive a pris une orientation réaliste. Les déplacements sont donc dangereux et la moindre erreur dans l'exploration (prendre un mauvais chemin par exemple) peut se solder par la mort d'Adam si vous ne gérer pas correctement endurance. Pour faire court, chaque effort (varappe, course, combat, QTE, etc.) fait baisser une jauge d'endurance, qui heureusement remonte au repos. Mais attention, si vous la consommez totalement et que vous devez continuer à faire des efforts, vous entamez alors votre barre de santé. Vous déplacer devient plus difficile, ce qui handicape à la fois les combats mais aussi l'exploration. Et si par malheur vous "forcez" de trop, c'est votre barre d'endurance totale qui se voit carrément diminuée de façon permanente, limitant d'autant plus vos prochaines actions. Vous l'aurez compris, tout réside ici dans la gestion de ces deux barres qui vous sont utiles durant toute l'aventure. Un choix réaliste qui procure un vrai sentiment de danger à chaque instant, d'autant que la diminution critique des jauges s'accompagne d'effets de vibration et de son pour renforcer le sentiment d'urgence.

L'enfer, c'est les autres

Découpé en plusieurs chapitres, I Am Alive est un jeu de survie dans le sens où vous devez constamment trouver des vivres pour remonter vos deux barres (endurance et santé) afin de continuer à progresser. A vous alors de tenter d'aller explorer le brouillard ou des alcôves durant les séquences de grimpette, au risque de croiser des survivants mal intentionnés. Certains tentent seulement de protéger leurs lieux de (sur)vie, vous invitant à rebrousser chemin, alors que d'autres viendront vous chercher des noises. Dans ce genre de cas, l'aspect survie est aussi exploité puisqu'il sera rare que vous ayez les munitions suffisantes pour abattre tous vos assaillants. En effet, Adam devra souvent bluffer en pointant son arme de poing afin d'impressionner ses ennemis et ensuite les immobiliser ou les tuer. Si parfois cela fonctionne, ce n'est pas toujours le cas, certains se montrant plus téméraires que d'autres. C'est donc en vue subjective qu'il faudra repérer les plus dangereux pour les abattre en premier, et éventuellement récupérer leur arsenal, avant d'en finir avec les autres, soit au pistolet, soit à la machette. Comme je vous le disais tout est affaire d'appréciation dans I Am Alive, de jugements rapides, et le sentiment d'insécurité est permanent, surtout dans le mode de difficulté le plus élevé.

Difficulté à doser

Deux modes de difficulté sont disponibles. En normal, vous n'aurez que rarement des problèmes pour trouver des objets liés à la survie ou des continues (matérialisés par des caméras et appelés ici "tentatives"), offerts par lots de trois à chaque chapitre. Notez d'ailleurs que si vous mourrez (et ce sera le cas) vous recommencez au dernier point de sauvegarde si vous avez encore des tentatives. Mais si vous êtes à sec, il faudra alors vous retaper tout le chapitre depuis le début. Heureusement, ils ne sont pas très longs car il ne vous faudra pas plus de 5 à 6 heures pour terminer I Am Alive. Bref, en normal, la difficulté se situe plutôt sur les combats et non sur la recherche d'objets assurant votre survie. Nous vous conseillons donc de commencer la partie en mode "survie" afin de vous mettre dans les conditions les plus difficiles, sans "tentatives" offertes d'office et avec moins de denrées à disposition. C'est le meilleur moyen de porter la tension à son paroxysme.

I am Alive est certes un "petit jeu" mais ses mécaniques de jeu axées sur la survie sont souvent bien pensées et efficaces. Certes, elles reviennent assez souvent durant votre périple mais la direction artistique, la mise en scène et l'envie d'explorer et de progresser sont assez bien dosés et suffisent à oublier cette redondance dans le gameplay. Evidemment, on peut aussi reprocher à I Am Alive sa réalisation moyenne, ses quelques approximations dans la jouabilité ou encore plusieurs bugs d'affichage. Mais ce ne serait pas lui rendre justice tant il parvient à atteindre son objectif, celui de vous mettre dans la peau d'un survivant, comme aucun autre jeu du genre n'est parvenu à le faire auparavant.