Tête de mort

Quand on pense "musique de SquEx", c'est généralement les mélopées de Final Fantasy qui viennent en tête. Il y a aussi les géniales compositions de Dragon Quest. Rarement le death metal. Et pourtant Army Corps of Hell balance de la batterie et de la guitare électrique comme jamais dans un jeu réalisé par des japonais. Exit Uematsu et Sugiyama, la musique d'Army Corps of Hell est composée par des stars locales de l'underground "United", des japonais aux cheveux longs qui se pètent littéralement les cordes vocales pour le petit plaisir du joueur.

Hell's kitchen

Ce changement d'ambiance sonore est justifié par le contexte : on incarne le démon en chef de l'enfer qui va devoir rappeler à tout le monde qu'il est le maître de son royaume. Notre Belzébuth aura sous ses ordres une armée de petits gobelins qui lui obéiront au doigt et à l'œil. Tout comme dans Pikmin, le mentor pleinement assumé, on se retrouve dans un jeu de stratégie en temps réel qui lorgne vers l'action. On lancera ses minions au combat, comme de vulgaires colleurs d'affiches en pleine campagne électorale, jusqu'à ce qu'ils dégomment l'adversaire. Le gameplay évoluera logiquement avec plusieurs classes qui se débloqueront. On pourra fort heureusement faire évoluer l'armement car il faudra parfois s'y reprendre à plusieurs fois pour charcuter les boss du jeu, qui constituent le vrai bon moment d'Army Corps of Hell. Et si son armée crève au champ d'honneur, pas grave, on rend la vie aussitôt en touchant les cadavres. L'enfer n'est peut-être pas une démocratie, mais il a ses petits avantages. Enfin, traverser l'enfer ne sera plus un plaisir solitaire puisqu'il est possible de jouer en coop' jusqu'à 4 personnes. On pourra alors concevoir des stratégies pour zigouiller les boss, chacun optant pour un type de gobelins différent, ce qui donne généralement un gloubiboulga d'hémoglobine à l'écran et quelques ralentissements. Mais l'option multi est si rare pour un Pikmin-like, qu'il serait injuste d'y voir une quelconque pitance du pauvre.

Old Gen

Malgré son esthétique un peu comics amusante et colorée (après tout, c'est l'enfer à l'américaine tel qu'il est imaginé par des japonais), ses graphismes restent très pauvres. Malheureusement, chaque niveau, le moindre contour des polygones nous hurle "Made for the PSP" à la gueule. Ce n'est pas un crime, la plupart des premiers produits Vita seront tous des jeux PSP "un peu lissés" pour pas que ça sonne l'arnaque. Le pire est ailleurs : ces graphismes monotones se répètent ad nauseam, avec obligation de franchir des niveaux ennuyeux pour affronter les fameux boss. La traversée de l'enfer n'a jamais été aussi saoulante.

On a toujours rêvé d'être un souverain autoritaire, respecté et craint. Mais n'est pas Denis Brogniart qui veut. Square Enix passe près de la réussite avec une recette habile mais à la technique vraiment trop fragile pour convenir au fier acheteur "Day One" qui aura claqué ses étrennes pour se l'offrir. Pas certain que les chevelus portant un attirail de métal répondent à l'appel.