Les Raposa sont de petites créatures qui ressemblent à de petits excréments sur pattes. Ils vivaient dans la joie et la bonne humeur jusqu'au jour où l'un des leurs péta un plomb en créant une armée d'ombres maléfiques et anxiogènes. Il déroba le Livre de la Vie et planqua ses pages déchirées sur toute la surface du monde histoire de nous pondre un scénario bien stéréotypé pour illustrer ce titre de plateforme / aventure au principe fort révolutionnaire. En effet, vous serez libre d'y dessiner votre personnage, mais également vos armes, certains éléments du niveau, sans oublier vos moyens de locomotion. Autant vous dire que j'ai tout de suite trouvé l'idée génialissime pour y faire un petit détournement à ma sauce... Hin hin hin hin... je glousse dans mon coin.

Dessine ton héros !

Le soft se divise en deux phases. La première se déroule sous la forme d'un jeu d'aventure en vue de haut à la Final Fantasy pour ce qui est du développement du scénario, tandis que la seconde emprunte une classique vue en 2D façon Mario World qui vous convie à des phases de plateforme très banales. J'arrive au moment tant attendu : celui de la création de mon personnage. Une interface très simple et bien fichue nous permet de dessiner notre perso aisément en suivant un modèle de gabarit et en bénéficiant d'une option de zoom fort utile. Je décide d'illustrer mon personnage tel que je le dessine dans nos précieux et ramenards Comic Strips. Première critique : j'ai beau essayer de peaufiner les détails du dessin, le rendu en temps réel ne suit pas. On perd en qualité lorsque notre héro est en mouvement et certains détails disparaissent même à cause de la faible résolution de l'écran DS. Dommage ! Pour ceux qui ne sont pas nés avec un pinceau dans les mains, il sera possible de piocher parmi toute une gamme de protagonistes prédéfinis. Allez c'est okay, maintenant les réjouissances peuvent commencer !

Un monde de bites

C'est avec une fierté non dissimulé que je vois mon personnage prendre vie devant mes yeux. Il court, donne des coups de poing et peut même effectuer des attaques avec son postérieur ! La super seucla ! Mince, pour progresser dans ces niveaux assez banals il me manque des promontoires. Pas grave, un panneau d'information me dit que je dois les dessiner moi-même. Et hop, ce seront des pénis roses gigantesques qui m'aideront à franchir les nombreux obstacles et à rafler un maximum de pièces d'or. Me voilà catapulté dans un univers surréaliste fait de bites enchantées : je jubile comme un gamin pré pubère fier de sa première crotte ! Oh, mais c'est maintenant le moment de dessiner ma première arme. Sans réfléchir, j'opte pour un godemiché qui balance des boules de neige, yeah ! Ca claque à donf ! Je n'en puis plus d'extase... Il me faut par la suite un vaisseau spatial... Mmmmhhhh... Ce sera un testicule poilu italianisant équipé d'un petit hublot pour rendre hommage au cinématographe super décédé George Méliès. Quelle finesse j'vous dis ! Inutile de vous préciser qu'à chaque niveau passé, mes abdos se renforcent de plus en plus tant je me tape de bonnes tranches de rire...

Le plaisir est ailleurs

Bon, autant vous l'avouer tout de suite : les parties de plateforme n'ont rien de bien folichonnes, de même que pour les phases de RPG qui proposent une intrigue bien stérile et infantilisante. Vous l'aurez compris, l'intérêt de Drawn to Life se situe ailleurs, dans la partie créatrice de notre cerveau torturé (ou malade au choix). On perdra plus de temps à peaufiner la représentation de son héro, à décider du design de son armement ou de certains décors du jeu qu'à gaspiller nos ressources dans l'action en elle-même. On prend un pied fou à personnaliser son univers. En fin de compte, seule la satisfaction d'évoluer dans un monde dans lequel on a posé notre patte artistique arrive à nous procurer une véritable jubilation profonde, une satisfaction égocentrique aiguë, voir le spleen (NdRaHaN : Kendy, le spleen, c'est le blues, la mélancolie, tout ça). Bref, ne vous attendez pas à un chef d'œuvre de jouabilité ou à des énigmes fourassiennes en cascade en vous procurant ce soft, mais juste à pouvoir donner vie à votre portenawak intime. En tous cas c'est comme ça que je le vois.