Je ne vous ferai pas l'affront de vous présenter One Piece, comparable en terme de succès (avec l'ami Naruto) à l'increvable DBZ. Ce que vous devez savoir et que vous ignorez peut-être concernant ce One Piece Unlimited Cruise SP, c'est qu'il s'agit en fait du portage d'un épisode Wii (One Piece Unlimited Cruise : Episode 1 - Le Trésor sous les Flots) accompagné d'un mode de jeu inédit baptisé Marineford, tiré de l'arc le plus récent de la série. Car oui, si la version japonaise du titre 3DS proposait les épisodes 1 et 2 de One Piece Unlimited Cruise dans sa cartouche, notre version européenne doit se contenter uniquement du premier épisode sorti en 2009 en Europe, en 2008 au Japon. Disparition d'ailleurs inexpliquée, si ce n'est par des soucis de localisations multiples dus aux différentes nations concernées (France, Allemagne, Espagne, etc.). Mais finalement, est-ce vraiment regrettable au regard du peu de qualités que propose One Piece Unlimited Cruise : Episode 1 ? Si un plat ne devient pas plus digeste dès lors que l'on double les proportions, c'est également le cas pour un jeu vidéo.

L'île Miséreuse

Dans One Piece Unlimited Cruise SP, de manière identique à l'épisode Wii donc, Luffy et son équipage se retrouvent sur une île bien mystérieuse (quatre seront à explorer au final) sur laquelle il faudra farmer en déglinguant des ennemis aussi agressifs qu'un Poufy à moitié endormi, récupérer des objets ça et là afin de les transformer en les fourrant dans la gueule d'une bestiole bizarre ou en les ramenant au pirate bricolo, pour pouvoir accéder au chemin qui mène au boss (toujours un méchant illustre de la série). De base pénible comme pas deux, cette progression est d'autant plus lourdingue que les décors sont très dépouillés, le maniement des personnages manque de fluidité, le système de lock en combat est à la ramasse (comme les caméras), les allers-retours sont incessants et surtout, s'aventurer sur cette île, c'est se manger des murs invisibles à foison et tomber dans le vide là où, si ce jeu avait un semblant de logique, il aurait du pour le coup y en avoir un (de mur invisible). L'argument qui fera peut-être plaisir au fan, c'est que l'on peut incarner neuf personnages dans cette aventure. Mais à l'usage, on voit mal pourquoi on incarnerait d'autres personnages que Zorro, Luffy ou Sanji, le reste de l'équipe n'étant pas doué au combat, même en gagnant en XP... En gros, plein de persos jouables c'est bien, mais pour vous donner un comparatif qui devrait vous parler, c'est un peu comme si on avait une équipe avec moult persos dans un jeu d'aventure DBZ, avec Goku évidemment, Piccolo et Krilin en renfort, mais aussi Yajirobe, Chichi, Lunch, Oolong, et la tortue de Tortue Géniale. C'est pas super efficace...

Pi-ratés !

Dans le mode Marineford, changement de décors. On oublie l'exploration lourdingue et l'histoire d'objets à ramasser pour jouer les apothicaires et les ingénieurs de fortune. Ici, l'action se résume à une succession de combats, durant lesquels on pourra incarner des personnages charismatiques, ennemis ou alliés, tels que Mihawk, Smoker ou Barbe Blanche. Car cette fois, il est question de sauver Ace, le frère de Luffy, et ceci avec l'aide de Barbe Blanche. Si ce mode s'avère déjà plus rythmé et plus agréable que l'exploration sur île déserte, plus spectaculaire également et qu'il ne fait aucun doute qu'incarner certaines grandes figures de l'univers One Piece réjouira les plus fans, force est de constater que les caméras sont toujours aussi folles, tout comme le lock infâme et que finalement l'ensemble est bien bourrin, bien brouillon, à mille lieux de ce que l'on a pu faire déjà du côté de DBZ, de Naruto ou même de Saint Seiya.

Portage d'un titre Wii déjà pas vraiment emballant, amputé d'un épisode par rapport à sa version japonaise, One Piece Unlimited Cruise SP peut être comparé à une OAV insipide, dans laquelle seuls les plus grands fans (les moins exigeants aussi) trouveront un intérêt. Malgré un grand nombre de personnages présents, un doublage japonais conservé et un mode inédit Marineford un peu au-dessus de l'ensemble, c'est bien la direction de la planche qu'on indique à ce portage 3DS opportuniste.