Testé à partir d'une version import japonaise.

Wiiiidge Waaaacer

Tu devais nous montrer à quel point la PS Vita est plus puissante. Au lieu de ça, tu nous sors un jeu à un prix "un peu" réduit. Sortir pendant les fêtes, c'est l'occasion de faire quelques promos, après tout. Jusque là, tout va bien. Ce que j'ai toujours aimé dans Ridge, c'est que c'est l'anti-Gran Turismo. Pas de suspension à régler au dixième de millimètre, juste 2 pages de menus tout au plus et on passe très vite à la ligne de départ. On se retrouve tout de suite au coeur du débat, à faire des dérapages. Ridge Racer (c'est comme ça qu'il s'appelle sur Vita, en toute simplicité) nous oblige à passer par une laborieuse création de profil puis par le net. Puis, enfin, viennent les courses. Pas très fluide. Rien de très surprenant : le jeu a été développé en quelques mois seulement ce que laissait trahir la très vide démo du TGS. A chaque virage, cette phrase qui revient comme un leitmotiv : les contraintes de l'argent.

Inferior Version

Mais avant de rentrer dans la problématique de ce Ridge, autant préciser que l'effet "dans les dents" qu'avaient généralement les autres épisodes passe à la trappe. C'est du Ridge Racer, pas de doute, les dérapages dans les décors (vides) sont toujours là et c'est à peu près tout. On retrouve le système de "la nitro" (que je n'ai jamais vraiment apprécié, préférant laisser les boosts magiques dans le monde de F-Zero, là où ils ont leur place). La possibilité de "street-passer" ses "ghosts" est intéressante, avec un petit plus à la clef : pouvoir facilement localiser ceux qui, comme moi, se seront fait pigeonner.

No Pasarán

J'imagine l'horreur, trouver quelques glandus qui se sont fait avoir en t'achetant, Day One, sans se méfier. Les parties de versus vont être plus difficiles à organiser que celles de Mario Kart 7. Le problème est là : Il n'y a que 3 circuits et 5 voitures. Je veux bien que ça soit l'anti-Gran Turismo, mais à ce point ?! Tout le reste se passe en DLC, où tout est planifié jusqu'en mai. Namco Bandai est passé maître dans l'arnaque du genre, que ce soit des costumes de Tales of aux défis de Katamari, en passant par le déluge de merdes téléchargeables pour les chanteuses d'Idolm@ster. Ridge Race Vita nous fait la grâce de nous en offrir jusqu'en février. Mais mon grand-père, toujours plein de bon sens, me répétait ce dicton plein de justesse qui se vérifie aujourd'hui : "Tu veux du gratuit ? Il n'y a rien de gratuit sinon le chant des oiseaux". Pas de largesse pour ce Ridge, ce qui est offert, c'est des packs de musiques remix. SUPER. Après on passe à une tarification compliquée. 400 yens le circuit (env. 4 euros), 250 yens la voiture (env. 2,50 euros), avec la possibilité d'acheter des packs à prix réduit si on y souscrit avant une certaine date. Il y a même la possibilité de prendre un Season Pass pour se payer la totale en limitant la casse. Namco Bandai nous avait habitués à l'entourloupe dématérialisée mais là, on dépasse les bornes. C'est tout un modèle économique qui est d'autant plus à gerber que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Ridge, tu me déçois. Ne pas balancer le jeu qu'il faut pour impressionner les acheteurs bourgeois de nouvelles consoles, passe encore... Mais là, c'est du racolage, un peep show qui s'arrêterait après 3 tours de piste.

Acheter ce jeu reviendrait à soutenir une magouille économiquement scandaleuse. J'ai fait l'erreur mais s'il vous plait, ne le faites pas. De toute manière, au-delà même de la pratique, le reste n'en vaut pas la peine. Mais Ridge, bon sang, pourquoi ?! Avant, on te montrait fièrement aux copains, comme pour se justifier d'avoir raqué des sommes folles pour une nouvelle console. Désormais, on te cachera dans la honte sous les films nuls offert avec l'achat de la platine DVD. Ridge Racer sur PS Vita nous fait carrément regretter l'avant-internet, quand les jeux sortaient finis. Qu'on y débloquait des trucs en y jouant, pas en sortant la CB. Il accomplit néanmoins un humiliant miracle : faire passer Ridge Racer 64 pour un grand jeu. Ridge, c'est fini entre nous.