Course au prestige

Pour illustrer son changement de cap, ce renouveau, la licence WWE'12 associe son image à celle de Randy Orton, l'un des catcheurs les plus en vue du moment, qui après avoir joué le bad boy railleur et tricheur, a rejoint le camp des bons samaritains. Le message est clair : oubliez tout ce que vous connaissez de WWE et accueillez le nouveau WWE ! Le Roi est mort vive le Roi... Enfin tout ça quoi ! Mais ne vendons pas la peau de l'Undertaker avant de l'avoir mis au tapis, car lui sait bien, que l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Le plastique, c'est fantastique !

Il est donc temps de mettre ce WWE'12 à l'épreuve, car s'il arbore une réalisation nettement plus digne de nos consoles HD, on sait bien que l'âme du jeu se trouve dans le gameplay, surtout pour un titre aussi spécifique que celui-ci. Mais dès les premiers combats, on déchante. Les graphismes améliorés sont entachés par la rigidité des catcheurs et de leurs déplacements. Si l'on omet les animations des prises qui sont plutôt réussies, les persos sont aussi souples et expressifs que des Big Jim, dont ils reprennent même un peu l'aspect... plastique. Au niveau des prises, le jeu a énormément perdu en variété, au profit de nombreux mouvements contextuels, plus aléatoires. Vous pouvez également cibler une partie du corps sur laquelle exercer votre prise, mais cela se traduit souvent par la même attaque, ce qui donne un côté très redondant aux affrontements. Même les coups spéciaux et les Finishers, des prises personnelles et uniques qui exigent de recréer les conditions réelles pour être administrées, se révèlent très basiques et trop systématiques.

Foire à l'empoigne

Heureusement le nouveau système de contres, plus instinctif et surtout plus réactif, permet d'apporter un peu de variété aux échanges et au déroulement des combats. Le problème c'est que le jeu est très minimaliste sur l'affichage à l'écran : pas de jauge de santé, ni de coups spéciaux, pas même la possibilité de savoir si l'adversaire réussit un contre. Du coup, on flotte parfois dans l'affrontement, sans trop savoir dans quel état est l'adversaire, on croit avoir contré une attaque et on la prend de plein fouet...Ou l'inverse. dans cet échange frénétique, il est difficile de placer la bonne prise au bon moment. Là encore on se retrouve spectateur d'un mouvement que l'on n'a pas forcement voulu en se disant : "au moins ça passe et ça lui fait mal". Lorsqu'il y a plusieurs combattants sur le ring en revanche, plus rien ne va. Notre perso cible systématiquement le catcheur le plus proche que ce soit le bon, ou pas, même s'il est au sol... On peut désormais arrêter un adversaire pendant qu'il réalise une prise. C'est bien, c'est plus réaliste... Mais c'est aussi brouillon, ça frappe à côté et ça permet surtout aux adversaire de pourrir nos Finishers, même quand l'ennemi est commun. Ca frise parfois le ridicule et c'est surtout très irritant !

Erreur de casting ?

Avant de nous intéresser aux différents modes de jeu, passons brièvement par le mode création... Le temps de constater que de ce côté-là, il n'y a rien de nouveau ! Les mêmes tenues, les mêmes coupes, les mêmes réglages... Depuis une décennie ou presque. On ne manque de rien, il y a de quoi faire, mais c'est sans surprise. Et puis, à quoi bon s'atteler à créer un perso puisque l'on ne pourra pas l'utiliser dans le mode principal du jeu, le Road to Wrestlemania ? Un mode scénarisé qui nous propose de revivre toute une saison de combats WWE au travers de combats sur le ring, de règlements de compte en coulisses et autres mises en scène d'avant-match. Contre toute attente, ce n'est pas Randy Horton que l'on y incarne, mais Sheamus, le guerrier celtique au teint blafard et à la crinière rousse... On comprend facilement le choix de THQ concernant la jaquette du jeu, mais on a un peu envie de crier au scandale quand même. D'autant que Randy n'apparaît presque pas dans ce mode où Sheamus et ses potes anglo-saxons sont aux prises avec la bande à John Cena.

Combats truqués

Lors de ces combats scénarisés, il s'agit essentiellement d'affaiblir l'adversaire jusqu'à ce qu'une icône apparaisse au-dessus de sa tête, vous indiquant qu'il ne reste plus qu'à presser une touche pour voir la suite. Monde de la WWE oblige, ces séquences sont pleines de rebondissements (in)attendus et autres trucages éhontés qui assurent le spectacle, mais ne brisent pas notre ennui. En effet, quoi que l'on fasse, l'issue du combat est décidée d'avance. Cela est très frustrant lorsque l'on domine pour finalement prendre une raclée dans la séquence animée, mais aussi lorsque l'on doit gagner et que ces séquences nous privent de le faire nous-mêmes. Un mode court, peu entraînant et dont le joueur se retrouve vite spectateur, assommé de combats redondants et de phases inutiles, comme diriger notre Big Jim des coulisses à la scène ou du parking au toilettes...

Motivés ?

Outre le Road to Wrestlemania, le mode Univers vous propose de participer à tous les évènements WWE, Raw ou Smackdown, en suivant le calendrier des matchs de l'année et en dirigeant le protagoniste ou l'équipe de votre choix. Si cela vous permettra d'apprécier la richesse du roster et d'incarner vos catcheurs favoris, le peu de challenge proposé ou de récompenses offertes auront vite raison de vos motivations. Il vous restera alors la possibilité de créer vos matchs ou compétitions, d'en définir le lieux, les règles et le type d'épreuve parmi la dizaine disponible... Et de recommencer.

Cette nouvelle édition de WWE est donc loin de tenir toutes ses promesses. Si les fans de la série peuvent se réjouir devant son impressionnant roster et un aspect visuel plus attrayant, ils risquent d'être très déçus par WWE 12 et son gameplay qui, mal calibré, donne lieu des combats confus et très répétitifs. Pour ne rien arranger, les modes de jeu sont très ordinaires et peu entraînants... A réserver aux fous furieux de la WWE... Et encore.