Inutile en effet de vous attendre à une révolution dans ce F1 2011. Comme le titre du test l'indique, il s'agit plus ici d'une grosse mise à jour. Et c'est bien normal après la "grosse" édition de l'année dernière. Difficile en effet de faire mieux en si peu de temps, la saison de F1 déboulant à vitesse grand "V". pas étonnant d'ailleurs de voir arriver le titre en cette fin septembre, alors qu'il reste encore 6 Grands Prix à courir, plutôt qu'à la fin de la saison.

Une F1 à la page

Comme promis par sa licence FIA, F1 2011 permet de disputer toutes les courses à bord des bolides de la nouvelle saison (avec des sons encore améliorés), avec les nouveaux pilotes (exceptés Bruno Senna et Daniel Ricciardo, arrivés en cours de saison) et circuits compris, comme le tout nouveau New Delhi. Espérons simplement que ces deux pilotes manquants seront ajoutés via un patch dans la foulée de sa sortie... Graphiquement, les tracés sont plus ou moins identiques, avec un petit peu plus de soin apporté aux pistes en elles-mêmes, mais rien de très flagrant en vérité. Les à-côtés (stands, tribunes etc), sont quasi identiques, et ma foi, ne reflètent pas vraiment les nouveautés de cet opus, qu'il faudra chercher ailleurs. Du côté du gameplay et de l'IA par exemple.

Gameplay renouvelé

S'il existe toujours 4 niveaux de difficulté (Facile, Intermédiaire, Difficile et Expert), le gameplay reste très varié en fonction justement de ces différentes difficultés appliquées. Vous pouvez toujours choisir de mettre toutes les aides à fond si vous avez envie de découvrir les circuits à votre rythme, sans forcer, ou alors de les ajuster au fil des courses. Une version "personnalisée" est d'ailleurs possible, avec l'ajout ou non de la Safety Car (mode course simple), en sachant que 20% au moins de la course devra être courue pour y avoir accès, et en niveau "Difficile" minimum. Eh oui, elle se mérite la SC. D'ailleurs, pour tout vous dire, je ne l'ai pas vue une seule fois en piste, malgré des gros cartons provoqués sciemment et aux niveaux les plus élevés... On nous aurait menti ? Au rayon des nouveautés on peut évidemment ajouter le Kers (récupération d'énergie cinétique), mais également le DRS (aileron arrière ajustable), deux artifices créés de toutes pièces par la FIA, pour permettre quelques dépassements. Et ça fonctionne plutôt pas mal d'ailleurs. Non seulement ils modifient votre manière de piloter (appuyer sur le bon bouton sans s'embrouiller peut s'avérer délicat) mais demandent pas mal de concentration supplémentaire pour appréhender le virage qui arrive toujours très vite ou le bolide à dépasser. D'un point de vue tactique, le gameplay s'en trouve également modifié. Le Kers, qui ne se déclenche en théorie qu'à partir de 100 Km/h (ce n'est pas toujours le cas ici), offre 80 chevaux supplémentaires durant moins de 7 secondes par tour. A utiliser à bon escient donc. Tout comme le DRS, qu'il faudra déclencher au moment opportun durant la course, et presque partout durant les qualifs. Attention cependant à la perte d'appui dans les virages rapides. Effets garantis. De même, les sensations manette en mains (surtout en vue intérieure ou "museau") ont été décuplées, notamment en mode "Expert", ou c'est tout simplement devenu très pointu. Grâce également aux nouvelles suspensions qui permettent désormais de monter sur les vibreurs de manière plus radicale. L'immersion est réellement totale, notamment sous la pluie (forte ou fine) mais en revanche, la manette en question semble trouver ses limites... Les adeptes du volant (le retour de force est géré) seront donc comblés ici. Pas plus mal pour les puristes, les purs et durs qui devraient apprécier l'évolution de la chose.

Excuse-moi, à base ?

A base de Ouiche Lorraine donc. Bref, je disais donc... Niveau cosmétique, même si ce n'est pas aussi lumineux qu'on aurait pu le penser (oubliez les images HD des éditeurs...), on appréciera tout de même les qualités graphiques de l'ensemble durant les courses, notamment en cas de forte pluie (gerbes d'eau, même si peu visibles sous les roues avant), et le tracé qui s'assèche progressivement avec une ligne distincte qui apparaît, lorsque la pluie est moins soutenue. Très sympa. D'ailleurs l'adhérence est carrément plus élevée qu'en dehors de cette fameuse trajectoire, c'est là encore flagrant. On aurait pourtant aimé que le reste soit du même niveau (le commentateur Malbranque modélisé à la serpe est aussi insipide qu'il est hideux et inutile après les épreuves), les écrans de contrôle dans les stands sont vieillots et les mécanos aussi raides que des (Nelson) piquets.

Faites donc Carrière

Comme pour la précédente édition, il vous sera possible de faire carrière en débutant dans une petite écurie (Williams, lotus, HRT...) et en glanant des points d'XP en parvenant, au fil des Grands Prix, à réussir les défis que l'écurie vous imposera. Atteindre telle position en qualif et en course, battre votre équipier, gagner une course, faire la pole, faire tiep, etc. Evidemment, cela se déroule sur plusieurs saisons, histoire de gravir les échelons de manière "naturelle", et non pas au bout de 2 Grands Prix et demi. En course, selon le niveau sélectionné, les commissaires de course seront plus ou moins cléments avec vous. Mais encore une fois, et c'était déjà le cas sur F1 2010, les sanctions tombent "au petit bonheur la chance". On peut comprendre qu'en mode qualif', un tour chrono soit annulé pour cause de chicane coupée, mais selon la manière dont on la court-circuitera, on sera sanctionné ou non. Parfois même, sans avoir eu l'impression d'avoir pris un raccourci (ou du moins pas plus que le tour précédent au même endroit), la sanction tombera. Rétrogradation de 10 places, pénalité en temps à la fin de la course... La F1 virtuelle se met également à jour au niveau des pénalités, donc. Même si elles s'avèrent parfois injustes, puisque même en tamponnant à peine un concurrent sans conséquence pour ce dernier, la sanction tombera. Fort heureusement, elles seront moins "injustes" et fréquentes, du fait de la qualité de l'IA sur cette version 2011. D'ailleurs, à tout moment durant la course (en mode "pause") vous aurez la possibilité de connaître le classement ainsi que les sanctions infligées aux uns et aux autres, grâce au menu "Directeur de Course". Sympa.

IA du mieux, enfin

L'an passé, dans F1 2010, l'IA faisait figure de parent pauvre sur l'ensemble du jeu. Dans cette nouvelle mouture, les corrections apportées semblent avoir porté leurs fruits sur le comportement des autres pilotes en lice. Fini les kamikazes au premier virage. Fini les voitures qui vous bloquent délibérément durant un tour qualif. Désormais, ils s'écartent et commettent moins de bévues sur l'ensemble d'un week-end. L'IA est également plus "juste" en fonction de la difficulté choisie. Simple au départ, cela devient de plus en plus difficile au fil d'une saison régulière. En plus du championnat solo, vous avez également le choix du mode Grand Prix (course unique avec les options de difficulté et autres à panacher à votre sauce), Challenges (différents scénarios à refaire), Multi (nous y reviendrons) et "Ma F1" qui permet de voir toutes vos statistiques en ligne et hors ligne, le mode d'affichage souhaité, les contrôles de pilotage et tout un tas d'autres options pour votre confort de pilote.

Du nouveau pour le Multi

Si la partie solo ne sort pas des sentiers battus, tout en proposant quelque chose de solide, en revanche un gros gap a été franchi au niveau du Multijoueur. En effet, non seulement on peut désormais faire un championnat à 2 en coopération, aussi bien en ligne que hors ligne, mais il y a désormais du split screen en offline pour les courses simples ou un championnat. En ligne, deux joueurs démarrent une carrière entière dans la même écurie, et se battent pour le constructeur, mais également pour leur compte personnel. Des comparatifs par stats interposées sont proposés pour voir l'évolution des deux pilotes. Le meilleur aura les évolutions de l'écurie en premier. Eh oui c'est la vie. La grille de départ du jeu en ligne compte désormais 16 humains (il y en avait 12 dans F1 2010), complétée par 8 IA pour composer la grille de 24 bourgeois du volant. En ligne, bien que plusieurs fois planté (dont une fois où j'avais gagné la course, grrrr), les courses sont fluides et vraiment intéressantes. Evidemment il y aura les habituels bourrins, mais les sanctions tombent très vite. Je n'ai constaté aucun lag, le réseau est solide et vraiment amélioré. La valeur accrue des courses s'en ressent et elles apportent une bonne dose d'adrénaline ! Autre chose sympa : le compte à rebours du lobby est lancé quand au moins la moitié des gens sont prêts. Ca évite l'attente intempestive. Cerise sur le cheese cake, un système de handicaps de poids a été trouvé pour éviter que les joueurs qui utilisent trop d'assistances au pilotage gagnent toutes les courses. Pas mal, non ? C'est anglais. Rappelons qu'un système d'XP est également de mise lors du jeu en ligne. Vous pouvez donc en gagner, mais également en perdre, en cas de conduite trop agressive. Enfin, sachez qu'en ligne toujours, vous aurez droit en plus du championnat en coopération, du mode Partie Rapide, qui se divise en plusieurs catégories de courses : Sprint (3 tours par temps sec), Endurance (20% d'un Grand Prix) avec usure des pneus et arrêt aux stands, et Grand Prix (7 tours). Sur ces modes, la météo est dynamique.

Certes, F1 2011 n'est pas la révolution annoncée, mais il est suffisamment costaud au niveau de ses améliorations et de son contenu, pour amuser les fans de la première heure. Il devrait avant tout contenter les puristes, qui jouent des heures en ligne ou qui sont adeptes de la conduite "sportive", notamment en mode Expert, particulièrement chaud. Ajoutez à cela une IA qui tient enfin la route, un gameplay renouvelé et du Multi de qualité, et vous obtenez un très bon jeu de F1. Dommage pourtant que la partie cosmétique (et dégâts) n'ait pas assez évolué à mon goût. La version PS3 est d'ailleurs un poil moins fluide que sur Xbox 360.