Au début, il y avait Nathan Hale, le "super" héros des deux premiers épisodes de Resistance. Sans vous spoiler, sachez que ce dernier laisse aujourd'hui sa place à Joseph, un père de famille qui va devoir endosser la plus lourde des responsabilités : incarner l'ultime espoir de ce qui reste de la race humaine. Un contexte différent qui lui fera voir du pays et qui donne une dimension plus profonde au personnage principal, à l'ambiance, ainsi qu'au scénario de ce Resistance 3 qui, avouons-le, transcende largement ce que proposait les deux premiers opus de la saga !

Survival sans horreur

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, l'ambiance de Resistance 3 m'a marqué ! Si la tension monte crescendo durant toute l'aventure principale, le sentiment d'insécurité et d'appartenance à une minorité d'humains survivants, traqués par les chimères, est suffisamment fort pour instaurer un climat de stress permanent durant tout le périple. Et ceci, sans pour autant proposer une réalisation globale exceptionnelle. En effet, loin des blockbusters au rendu irréprochable, Resistance 3 table tout sur sa superbe direction artistique et son atmosphère, à la fois pesante et suffoquante, au travers d'un level design de qualité qui permet, d'ailleurs, souvent, d'aborder les situations de différentes manières. Si la mise en scène offre quelques moments d'exception (au travers de cut scenes), c'est véritablement l'univers général qui séduit et qui parvient à nous happer, sans mal, dans cette histoire.

Survival Satisfaction

Nous sommes assurément loin du genre démocratisé par Resident Evil avec ce Resistance 3. Néanmoins, et sans doute pour renforcer le sentiment de survie, les développeurs d'Insomniac ont eu l'audace (ou l'intelligence...) de proposer une barre de santé qui ne se régénère pas automatiquement, comme cela se fait pourtant aujourd'hui un peu partout. Une audace qui paye car dans un tel contexte, on a forcément tendance a réfléchir avant de foncer dans le tas, et à explorer beaucoup plus prudemment les décors, pour découvrir de quoi retaper la santé de Joe. Les combats n'en sont, d'ailleurs, que plus jouissifs ; car chaque chimère abattue représente véritablement un danger en moins. Une saveur qui nous rappelle les meilleurs années du genre FPS, et franchement, ça ne fait pas de mal !

Les chimères bouffent du plomb

Vous l'aurez compris, les affrontements de Resistance 3 valent leur pesant de cacahuètes. Non pas que l'I.A. soit plus fine qu'ailleurs, bien au contraire même, mais on apprécie la possibilité d'avoir plusieurs manières d'aborder une situation, grâce au level design intelligent (un chemin sur le côté, une planque à droite en marge du sentier principal, etc.), et à l'arsenal jouissif qui nous est proposé. Pour résumer rapidement, toutes les armes du jeu offrent de bonnes sensations et sont disponibles en permanence une fois qu'on les a acquises. Leur variété (ciblage automatique au cas par cas, balles qui explosent, grenades aux divers effets, mitrailleuses qui tirent à travers les murs, tourelles de combat, etc.) est telle, qu'elle permet de les utiliser de manière pertinente en fonction des adversaires qui vous font face. Là encore, une dimension stratégique naît, puisque l'efficacité d'une arme est souvent visible rapidement sur le champ de bataille en fonction des situations. Enfin, le manque relatif de munitions oblige souvent à utiliser une nouvelle arme pour survivre, ce qui renforce, là encore, le sentiment d'être en permanence en danger.

Tous ensemble !

Si Resistance 3 offre une très bonne campagne en solitaire, il permet aussi de s'amuser à plusieurs. En participants à deux à l'aventure en coopératif, on partage les sensations mais il n'y a pas forcément de quoi refaire le solo pour cela, tant les scènes sont finalement très similaires à jouer seul ou avec un ami. Par contre, côté multijoueurs compétitif, Resistance 3 assure ce que l'on attend d'un titre du genre aujourd'hui : deathmatch, deathmatch en équipe, contrôle de zones, capture de drapeaux, destruction d'objectifs, ainsi que la possibilité de gagner en expérience pour débloquer des armes et autres objets spéciaux. Rien de révolutionnaire, mais les quelques parties effectuées (les joueurs manquent puisque le jeu n'est pas encore dispo en magasin) nous ont permis de profiter de cartes bien agencées et de participer à des escarmouches intenses de 16 joueurs maximum. Du bon boulot !

Sans être parfaite, la campagne solo de Resistance 3 se révèle solide et offre un bon trip avec une ambiance aussi pesante que séduisante, et des affrontements parfois démesurés et souvent ragueurs, qui sauront séduire les amateurs du genre. On peut pester contre une réalisation un peu en deçà des standards, de rares moments un peu mous dans le déroulement de l'histoire ou même quelques bugs de collision, mais rien de suffisant pour bouder l'ensemble tant l'atmosphère générale et l'univers sont parfaitement mis en valeur au travers d'une excellente direction artistique. Enfin, grâce à ses combats subtils et ses modes multijoueurs qui remplissent parfaitement leur office, le FPS d'Insomniac Games gagne ses galons pour aller titiller les meilleurs titres du genre. Alors si vous avez une âme de résistant, vous savez ce qu'il vous reste à faire !